Vendredi 19 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Top Banner
Contribution

OPINION - LA DEMANDE SOCIALE DES SENEGALAIS : Une proposition citoyenne de sortie de crise

Single Post
OPINION - LA DEMANDE SOCIALE DES SENEGALAIS : Une proposition citoyenne de sortie de crise

Après 40 ans de règne du Parti Socialiste (PS), l’avènement de l’alternance politique en 2000, a été un immense soulagement pour les populations sénégalais. Ce fait historique n’a été rendu possible qu’avec une coalition de partis politiques contre le régime socialiste. La paternité d’un tel changement est à mettre plus à l’actif du peuple sénégalais que d’un parti politique. Ayant fait mes débuts dans la sphère politique sein de l’Observatoire national des Elections (O.N.E.L), en citoyen averti, notre devoir est de participer au renforcement de la démocratie dans notre pays par des propositions concrètes.

La crise politique de notre pays, marquée par des conflits entre l’opposition et le pouvoir, résulte du non-respect de la volonté populaire. A savoir un gouvernement d’union nationale jusqu’aux prochaines élections. Même si, à un moment donné, le Président de la République a fait appel aux services de Leaders de l’opposition, le Parti Démocratique Sénégalais a finalement opté à « gouverner seul ». L’opposition sait que la politique à des repères très mobiles. Sous ce rapport, rein ne sert à pleurer sur des cendres. A la place des polémiques, elle doit tourner la page et se préparer à présenter aux sénégalais un autre projet de société en 2007.

Depuis 1960, soit 46 ans, aucun parti politique n’a été capable de satisfaire à la demande sociale qui est mise au placard des oubliettes au profit d’un clientélisme. La façon de faire de la politique au Sénégal est contraire aux aspirations du peuple. Est-il concevable que les membres d’une association de quartier utilisent comme bon leur semble les moyens financiers et matériels de cette structure ? Peuvent-ils initier un projet sans l’aval de ces membres ? Doit-on interdire à des membres de postuler à des postes de direction de l’association ? La réponse à toutes ces questions est sans doute non.
Un parti politique est aussi une association à l’échelle d’un pays. Lorsque les citoyens lui confient la gestion de l’Etat, elle doit se dire qu’elle travaille pour le peuple et non pour le Parti. Qui plus est, elle doit être en mesure de rendre compte, à tout moment, de l’utilisation de l’argent du contribuable. A défaut, tout citoyen peut porter l’affaire devant les tribunaux compétents. Dans la gestion des affaires de notre pays, nous préférons « la vérité » au « langue de bois ». L’urgence donc est au rétablissement des règles de notre vie sociétale afin que l’Etat ne soit pas l’apanage d’un parti politique ou d’un individu mais du corps social dans son entier

Les Sénégalais ont l’impression que nos décideurs ont oublié la conjoncture économique difficile et les problèmes élémentaires dont ils sont confrontés. Moins encore, le peuple comprend difficilement que les personnes ressources auxquelles l’Etat a fait appel, d’éminents intellectuels sénégalais, des universitaires émérites et des cadres militaires ou de la société civile, les oublient au profit des «richesses matérielles » découlant des fastes du pouvoir. Pire encore, l’Etat fait maintenant appel aux hommes politiques « défenestrés » par l’alternance ». Dans ces conditions les Sénégalais se posent des questions sur leur avenir.

Au regard de ce qui précède, la conclusion à tirer c’est un échec cuisant de toute la classe politique. Il appartient maintenant à la société civile de proposer des solutions de sortie de crise en s’alliant avec les média. Le critique est aisée mais l’art est difficile, sans prétention aucune, nous nous proposons de faire ici le diagnostique des problèmes politiques, économiques et sociales afin de proposer des solutions concrètes à « la demande sociale » des sénégalais.

Sur le plan politique :

De l’assainissement du paysage politique

Le multipartisme instauré par Abdou DIOUF est une très bonne chose. Mais les Sénégalais ne se retrouvent plus dans les courants idéologiques de nos formations politiques. Les alliances politiques démontrent une absence de toute moralité politique. Dans ces conditions, le Ministère de l’Intérieur doit assainir le paysage politique en exigeant au moins 1.000 signatures ou adhésions pour tous les partis politiques. C’est une preuve de représentativité au sein de la population. Ensuite, il doit modifier le Code électoral en introduisant un nouvel article interdisant la «transhumance politique» entre deux mandats présidentiels. Le peuple souhaite aussi que les partis politiques fassent leur preuve au niveau des collectivités locales avant de postuler à gérer les affaires du pays.
De la réforme institutionnelle

Les Sénégalais ne se sont pas retrouvés dans les réformes institutionnelles effectués par le régime socialiste puis libérale. Que veulent- Sénégalais ?

1°) – La limitation des postes ministériels aux « grandes fonctions administratives » :

1°) – Ministère de la Défense nationale et des anciens combattants ;
2°) – Ministère de la Santé et de la Salubrité publique ;
3°) - Ministère de la Education nationale, de la Culture, de la Communication,
de la Recherche Scientifique et Technique,
4°) - Ministère des Affaires Etrangères et des Sénégalais de Extérieurs,
5°) - Ministère du Budget et des Finances ;
6°) – Ministère de l’Intérieur, Chargé des Collectivités territoriales et de la Décentralisation
7°) - Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle Continue ;
8°) - Ministère de l’Agriculture, de la Forêt, de la Chasse et de la Pêche ;
9°) – Ministère de l’Industrie, des PME/PMI et du Commerce ;
10°) – Ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Equipement, de l’Urbanisme
et l’Habitat, du Tourisme et des Transports aériens

2°) - Que la représentation nationale, à travers l’Assemblée nationale et le Sénat, soit réduite au strict minimum. Cela n’a jamais été pris en compte par le régime socialiste et le régime libérale. La fonction de député ne saurait être un emploi mais un outil de matérialisation de la volonté populaire. L’heure est donc à la réduction du nombre des députés à soixante (60) ; et des sénateurs, à vingt (20), soit un représentant par Conseil Régional, un représentant du Conseil des Affaires Economiques et Sociales, un représentant du Barreau, un représentant de l’Université, un représentant des trois Centrales syndicales majoritaires dans le pays et trois membres désignés par le chef de l’Etat.

4°) - Une réforme de notre système judiciaire est plus que d’actualité. Les populations souhaitent une Justice plus proche des justiciables et prenant en compte un aspect culturel comme « la conciliation » avant le recours à toute juridiction répressive. Pourquoi ne pas s’inspirer des Prudhommes en France ? Des débats d’idées et des forums de discussion ont démontré que les Sénégalais veulent une Justice autonome par rapport à l’Exécutif. En créant, par exemple, une Commission Nationale pour la Réforme de la Justice (C.N.R.J) composés par des juristes, des historiens, des sociologues et des religieux, notre pays aurait pu disposer d’un projet de loi conforme à ses aspirations. Le Professeur Babacar Kanté, est la personne la mieux indiquée pour diriger les travaux. Son application pourrait intervenir dans le cadre d’un référendum visant à modifier la Constitution de notre pays.
Enfin, les lenteurs de notre justice s’expliquent par le fait que les bureaux des greffiers et des greffiers en chef croulent sous le poids des dossiers. Il faut y mettre un terme en créant des Services d’archives judiciaires dans chaque juridiction de notre pays.

5°) – Une presse libre avec l’ouverture d’une seconde chaîne de télévision privée. Le capital doit être réparti entre des opérateurs économiques et la presse privée. Les règles de fonctionnement et de gestion de cet outil de communication seront à déterminer de manière consensuelle.
Pour un vrai débat politique, l’Etat doit aussi favoriser l’accès de l’opposition aux média publics.

De la décentralisation

Aucun pays ne peut se développer sans l’implication des populations à la base. Depuis l’indépendance, les projets et programmes de développement local conçus par l’Etat ont très peu porté leurs fruits. Il est temps de changer la manière de gouverner notre pays. Dans cette perspective, la mise en œuvre de la décentralisation est la plus indiquée. L’intérêt majeur est d’une telle mesure est une :
1°) - réduction du train de vie « exorbitant » de l’Etat sans commune mesure avec les ressources du pays tandis que la paupérisation de la population n’a pas trouvée une solution ;
2°) - redistribution de la population dans les autres régions (la région de Dakar est saturée) ;
3°) - meilleure prise en charge des besoins des populations par un renforcement des pouvoirs des Conseils Régionaux, des Conseils Généraux et des Mairies.

De la religion

Jadis discrets, de plus en plus les Sénégalais dénoncent ouvertement les intrusions des chefs religieux dans la sphère politique. Certes les confréries, l’Eglise et les chefs coutumiers ont un rôle à jouer dans l’équilibre social mais la laïcité de notre jeune république est à sauvegarder au plus haut niveau de l’Etat. Mieux, l’ordre républicain milite pour la création d’un Conseil Unique des Cultes du Sénégal (C.U.C.S), regroupant un représentant de chaque confrérie religieuse. Son rôle est de s’occuper des affaires religieuses. Le fonctionnement de cet organe devra être assuré par le Ministère de l’Intérieur et les Chefs Religieux.
Si les religieux ne restent en dehors du champ politique alors il appartiendra aux citoyens d’avoir un droit de regard sur l’utilisation des immenses dons en guise de « adiyas » ou aumônes.

La construction des « daras » pour le logement et l’éducation des « talibés » doit être étendue à toutes les régions. La Police et la Gendarmerie doivent faire respecter le délit de mendicité en traquant les « marabouts » véreux.

De la formation professionnelle

Les Sénégalais demandeurs d’emploi, titulaires de diplômes (ou non), avec ou sans qualification professionnelle font légion dans notre pays. Dans un souci d’une meilleure prise en charge des ressources humaines de notre pays, il nous faut un nouveau cadre juridique assurant aux sénégalais en activité ou au chômage d’une possibilité de faire recours à un jury spécial pour des tests de Validation des Acquis et de l’Expérience (V.A.E) professionnelle. Cette V.A.E pourrait faire l’objet d’une homologation, soit en crédits de formation pour une inscription à une école de formation ou à l’universitaire, soit en grade universitaire. L’objectif est de faire en sorte que chaque sénégalais actif, ayant perdu un emploi ou n’ayant aucun diplôme, puisse avoir accès à la Formation Professionnelle Continue tout au long de la vie. La V.A.E expérimentée dans les pays développée, donne aux personnes concernées une seconde chance dans la vie. Des bourses sur critères sociaux pourraient accompagner cette mesure.

De l’autosuffisance alimentaire et de l’industrialisation du pays

Quarante six (46) ans après l’indépendance, notre pays n’a pas encore atteint l’autosuffisance alimentaire et l’Industrialisation toussée. Par exemple, au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’agriculture française était dans un état désastreux. La mission alors assignée à l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA) était claire : mobiliser la science et la technologie au service du développement d’une agriculture d’abondance. Ce cadre de développement qualifié de "modèle productiviste" a permis à la France d’obtenir la suffisance alimentaire, puis de devenir fortement exportatrice.

La recherche Scientifique et Technique est donc un moyen d’atteindre l’autosuffisance alimentaire voire l’Industrialisation. Pour se faire, un minimum d’effort financier est demandé à l’Etat pour l’équipement de nos laboratoires universitaires et de nos centres de recherches. Ensuite, il faut assurer l’intégration « Centres de Recherche – Entreprises - Exploitations agricoles ».

Nous savons tous que chaque année, des étudiants sénégalais se font distinguer honorablement dans les plus prestigieuses universités à travers le monde. Ils ne demandent qu’un emploi stable et un bon salaire pour revenir au pays. Il est donc du devoir de l’Etat, par le biais du Ministère de l’Education National et des représentations diplomatiques, de leur proposer des bourses et des postes de Directeur d’Unité de Recherche, de Chargé de Recherche, d’Ingénieur de Recherche, des Techniciens de Laboratoire aux étudiants sénégalais en fin de parcours universitaire. Ces bourses d’étude et de recherche doivent correspondre aux besoins de développement de nos régions. Autrement dit, les étudiants doivent présenter un projet de recherche pour le développement d’un secteur de l’économie ou de l’administration.

Enfin, le Sénégal n’y arrivera qu’en réactivant les Coopératives agricoles et en accordant des titres fonciers aux propriétaires terriens relevant du droit coutume. Les moyens consentis pour l’artisanat doivent être maintenant réorientés vers le développement de l’industrie au niveau des régions. Toutefois, le développement de l’artisanat doit être inscrit dans les politiques de développement culturel initié par les régions, départements et communes.

De la modernisation de notre Administration

De gros efforts ont été consentis par le régime en place pour lutter contre les lourdeurs de notre Administrative. L’Etat peut mieux faire en mettant en place un projet de système d'information Intégrée capable de connaître et de pouvoir présenter, en temps réel ou faiblement différé, les activités et les produits qui en résultent, pour les besoins de chaque agent et des différentes structures qui les regroupent, mais aussi à destination des structures d'évaluation, de ses partenaires, de ses tutelles, et, plus largement, de la société. Ce système intégrera aussi la gestion des archives administratives, financières, judiciaires et militaires.

Actuellement, l’état de saturation des archives des Archives nationales et les conditions de conservation des documents publics sont très inquiétant. Cela nécessite la remise sur pied du « projet de la Maison des Archives », et la rénovation ou la construction de nouveaux bâtiments au profit des Services d’archives départementales et communales, avec l’équipement adéquat.

L’affaire des chantiers de Thiès a mis à nu les insuffisances de la loi d’archives de 1982. Elle doit être renforcer par un décret d’application mettant en place une Commission Nationale d’Accès aux Documents Administratifs (C.A.D.A).

De plus, un projet de rénovation et d’équipement de l’Imprimerie Nationale de Rufisque est plus qu’actualité. Cela participerait de l’édition et de la publication du Journal officiel (J.O), des Bulletins Officiels (B.O) des ministères, des Recueils administratifs des services de l’Etat et des Collectivités Territoriales et du Jurisclasseur, etc.

Enfin, l’accès aux ressources électroniques à partir de n’importe quel poste informatique et l’utilisation généralisée du mailing par tous les agents de l’Etat et des Collectivités Territoriales attesteront de la modernisation de notre Administration.

De la création de l’Administration territoriale

Avec la décentralisation, l’Etat mettra en place des Centres Nationaux de la Fonction Publique Territoriale destinés à organiser les concours d’accès aux services des collectivités territoriales. Ces centres auront aussi pour autres missions d’assurer la formation professionnelle continue et le perfectionnement des agents de l’Administration territoriale. Les moyens financiers et matériels seront produits à 75% par l’Etat et 25% par les Collectivités territoriales de toute la région concernée.

Sur le plan social :

De la paix en Casamance

Il s’agit de notre intégrité territoriale mais sa résolution traîne en longueur. En effet, depuis plus de vingt (20) ans la région naturelle de la Casamance est en proie à une rébellion. En 1999, un long entretien avec Abbé Diamacoune SENGHOR nous a permis de comprendre la genèse du Mouvement des Forces démocratiques de la Casamance (MFDC), son évolution et sa gestion par les Présidents Léopold Sédar SENGHOR et Abdou DIOUF. Diamacoune nous avait fait beaucoup de révélations sans pouvoir les justifier.
Notre formation universitaire d’archiviste nous a poussée à vouloir en savoir long sur l’histoire mal connue de la Casamance et sur cette « affaire de protectorat » dont fait souvent référence le Prélat rebelle. Ainsi, nous avons pu recueillir des documents prouvant juridiquement l’appartenance de la Casamance à la Colonie du Sénégal. En bon citoyen, nous les avons communiqués à Monsieur le Président de la République sans avoir reçu aucune réponse de la Présidence. Mandaté par l’Etat, il nous est possible de mener les recherche avec Jean François Marie BIAGUI ou Nkrumah Sané pour « le triomphe de la Justice et de la Vérité ». Il s’agira ensuite d’aider l’Etat à sortir « un livre blanc sur la Casamance » afin que l’opinion publique soit largement informée de la vérité.

Actuellement, tous les membres du Mouvement des Forces démocratiques de la Casamance (MFDC), à l’exception des partisans de Salif SADIO, sont d’accord pour la paix. Il faut en finir avec cette guerre en donnant à notre Armée nationale les moyens logistiques adéquats. En Casamance, c’est « la situation du terrain » qui commande le déroulement des opérations militaires. Il faut à nos soldats des « moyens de dissuasion » tels que des hélicoptères de combats pour assurer les liaisons « sol-air » afin de mettre un terme aux exactions des bandes armées. La paix n’a pas de prix et le développement économique de cette région solderont très vite cette dette envers le contribuable.

Enfin, notre Armée est républicaine donc les populations civiles de la Casamance n’ont aucunement à avoir peur de ces moyens destinés à assurer leur sécurité.

De la gestion du domaine nationale et la résolution du problème du logement

Il nous a été donné de mener des enquêtes de terrain dans plusieurs Services des Impôts et Domaines. Il en ressort qu’ils ont pratiquement perdu la quasi-totalité des données concernant le cadastre laissé par l’Administration coloniale. La faute incombe à certains responsables détenant par-devers des archives publiques en toute impunité. Du coup, des pans entiers du « domaine privé » ne peuvent être justifier par les propriétaires terriens. Voilà les causes des litiges fonciers au Sénégal.

Investi d’une mission d’audit, il nous est possible de reconstituer tout ce fonds documentaire, pour une meilleure gestion du domaine foncier et une lutte contre les spéculations foncières.
Pour un accès démocratique à la terre, il faut que l’Etat fixe le prix du mètre carré de terrain et veille à ce que personne n’obtienne plus de deux parcelles habitables dans le pays.

Enfin, l’Etat doit fixer aux collectivités territoriales un quota annuel de 20% pour la réalisation de logement sociaux à louer ou à vendre à comptant ou à crédit.

De la lutte contre la pauvreté

La cherté de la vie paupérise d’avantage les populations. La réduction du train de vie de l’Etat préconisée plus haut, permettra de mettre en place des organismes d’aide sociale en lieu est place d’une Agence nationale de lutte contre la pauvreté. A savoir :
- un Centre communal d’action sociale (CCAS) dans tous les mairies avec des assistants sociaux et un restaurant municipal pour les plus démunis;
- des Caisses Unique d’Assurance Maladie pour la prise en charge des dépenses de santé de tous les Sénégalais ;
- des Caisses d’Allocations Familiales (CAF) en lieu et place d’un Ministère de la Solidarité Nationale ou d’un ministère de la Femme, de la Famille et de l’Action Sociale.

Enfin, il faut instaurer un Revenu Minimum d’Autonomie (R.M.A) pour les Sénégalais de plus de trente cinq (35) sans revenu, ni activité professionnelle. Sous réserve d’une recherche d’emploi effectivité dans tous les secteurs de leur domaine de compétence. A défaut, l’intéressé sera radié de l’organisme d’aide. Mieux, il faut instaurer une Allocation logement (A.L) pour tous les travailleurs du secteur public et privé (paysan compris) ; et une Allocation Solidarité Logement (ASL) pour les invalides, les plus démunis ainsi que pour les étudiants et élèves en internat.

Du cadre de vie et des loisirs

Outre « les besoins primaires » (boire, manger, procréer, prier), beaucoup de sénégalais ne profitent jamais des « plaisirs de la vie » (prendre des vacances, aller au restaurant, aller au cinéma, aller à la plage, aller visiter un site touristique, aller dans une bibliothèque pour enfant, etc.
Pour rendre heureux les Sénégalais, il faut non pas créer un Ministère du Cadre de Vie et des Loisirs mais plutôt faire la promotion des activités culturelle voire de l’industrie culturelle, par la création des :
- Associations d’utilité publique dénommée « Maisons de la Jeunesse et de la Culture (M.J.C) » par les Mairies ;
- Restaurants publics ou privés, en fermant tous les « gargotes » insalubres, tout en confiant la gestion aux étudiants sortis de l’Ecole Nationale de l’Hôtellerie ;
- villages de vacances sur les plages « autorisés pour la baignade » le long de la côte sénégalaise avec des quais d’embarquement et de débarquement, par les Conseils Régionaux et Généraux de Saint-Louis, Louga, Thiès, Dakar et Ziguinchor. C’est un moyen de concurrencer les chaînes hôtelières et les agences de voyage, exploités par des extra-nationaux ;
- Associations d’utilité publique de Gestion et de Valorisation de tous les sites touristiques, en confiant leur gestion aux étudiants sortis de l’Ecole Nationale des Arts ;

En outre, une politique culturelle de proximité peut être envisager avec la mise sur pied d’un Complexe culturel dans chaque commune du Sénégal, dotés d’une bibliothèque ou médiathèque municipale, d’une salle de cinéma, d’une piscine, d’une discothèque, d’une salle de gymnastique et des terrains de sports.

De l’action sociale au profit des militaires et assimilés

Il existe des citoyens n’ayant pas droit de voter et n’étant pas bien représenter à l’Assemblée nationale. Pourtant, ils assurent la sécurité des sénégalais avec des conditions de logement indécent. Les familles militaires et para-militaires ainsi que leurs retraités sont aussi touché par la conjoncture économique. Il urge de mettre sur pieds un programme triennal d’action sociale, de rénovation et d’extension de l’habitat des casernes militaires, de la gendarmerie, des polices et des sapeurs pompiers.

Sur le plan économique :

De la réglementation du secteur informel

Le « Secteur informel » regroupe tous les Sénégalais ayant des « emplois non-salariés et non déclarés ». Etant donné qu’ils ont monté leur affaire sans l’aide de l’Etat, les actifs de ce secteur ne jugent pas souvent nécessaire de faire des déclarations pour être en règle. De plus, ils redoutent les tracasseries de la part de l’Administration fiscale.

C’est pourquoi, l’Etat se pose la même question depuis des années : comment faire pour réglementer le secteur informel ?

C’est très simple de régler ce problème. Il faut à l’instar de l’URSSAF en France, créer Une Caisse Unique de Recouvrement des Cotisations de Sécurité Sociales et des Allocations Familiales (C.U.R.S.S.A.F). Pour éviter les contrôles intempestifs, il faudra donner aux commerçants, travailleurs indépendants, professions libérales, la possibilité d’opter pour « une modulation des cotisations ». Autrement dit, la possibilité de ne payer les cotisations qu’en fin d’exercice comptable, lorsque les tous les bénéfices sont connus (chiffres d’affaires moins les charges).

Ensuite, il faut motiver les cotisations sociales par l’octroi d’allocation familiales pour les personnes non-salariés (paysans compris) ayant fait leur déclaration de ressources annuelles. Le document de référence est un bilan comptable certifié, moyennant la somme de cinq mille (5.000) francs, par n’importe quel comptable du Trésor public, des Impôts et domaines ou des Experts Comptables privés ou les Centres de Gestions agréés par l’Etat. A défaut, il faudra faire une déclaration sur l’honneur légalisée par la police ou la gendarmerie, à déposer auprès de la C.U.R.S.S.A.F, pour approbation ou contrôle en cas de doute.

De la création de l’Agence nationale pour l’emploi

Les Sénégalais ont connu l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes sous le régime socialiste. Tout récemment, le Ministre de l’Emploi et du Travail avait annoncé la création d’une Agence Nationale pour l’Emploi.
Nous disons que ce projet ne peut intervenir qu’après la réglementation du secteur informel, telle que proposer plus haut. A défaut cette création sera inopportune car l’agence n’aura aucune offre d’emploi.

De la Participation des collectivités au développement économique

Cette participation n’est possible qu’avec la mise en place effective de la Décentralisation. Les modalités d’interventions économiques des régions, des départements et des communes doivent être strictement réglementées, dans le cadre de « contrats-Plan, Etat-Région » pour la réalisation de « projets prioritaires » de développement local. Les entreprises de la localité devront être favorisées pour l’exécution des travaux. A défaut, les entreprises étrangères devront recruter au moins 25 à 50% de la main d’œuvre locale.

Dans perspective, comme l’Etat, les Collectivités territoriales pourront accorder des aides, des subventions et des prêts à la création d’entreprises. Au cours des trois premières années, elles pourront aussi accorder des exonérations à la taxe professionnelle. Mieux, elles peuvent aussi subventionner les coopératives agricoles ou les groupements d’intérêt économique (G.I.E) ayant des projets de développement local.

L’APIX doit avoir des démembrements dans les régions pour soutenir l’action des collectivités dans la création d’emploi.

En outre, la faculté devra être reconnue aux régions et départements de :
- acquérir des actions dans des sociétés de développement régional et des sociétés de financement régionales ou interrégionales. L’Etat doit sortir une loi relative aux sociétés d’économie mixte locales autoriserait aux communes, aux départements, aux régions et leurs groupements de pouvoir créer des sociétés qui les associeraient à une ou plusieurs personnes privées et, éventuellement à d’autres personnes publiques pour réaliser des opérations d’aménagement, de construction, pour exploiter des services publics à caractère industriel ou commercial, ou pour toute autre activité d’intérêt générale ; lorsque l’objet de sociétés d’économie mixte locales inclut plusieurs activités, celles-ci doivent être complémentaires. A titre d’exemple de travaux à réaliser, vous pouvez vous reporter à la rubrique « cadre de vie et des Loisirs). Mieux, l’exploitation des gares routières, le transport inter-urbain ou le transport ferroviaire entre région pourraient être confiés aux collectivités territoriales.
Attention, pour éviter le clientélisme, les porteurs de projets doivent faire l’objet d’une enquête de moralité de la gendarmerie ou de la police.

Il faut maintenant confier aux collectivités locales la gestion des ordures ménagères, la production - l’exploitation et la distribution de l’eau potable ou usée voir de l’électricité. Elles pourraient assurer ainsi la gestion et le contrôle dans le cadre d’associations d’utilité publique dénommée « Syndicat Intercommunal de Traitement des Eaux Usées » ou « Syndicat Intercommunal de Production, de Transport et de Distribution d’Eau de Forage ou de Fleuve » pour le développement de l’Agriculture.

Néanmoins, la Société Nationale des Eaux du Sénégal continuera à gérer l’exploitation et la distribution des eaux potables.

En outre, l’Etat doit céder aux collectivités locales une partie du patrimoine bâti ou du patrimoine historique classé et des parcs naturels, pour le développement de l’industrie culturelle. La loi pourrait leur autoriser à faire des achats, des ventes et location de bâtiments sociaux ;

Enfin, l’application des mesures ci-après devrait faire l’objet d’un décret d’application :
- facilitant l’exercice par les comptables-payeurs de leurs compétences en matière économique et sociale ;
- permettant aux comptables locaux de remplir leur mission de conseil auprès des collectivités ;
- fixant des taux d’intérêt très bas pour les prêts et avances à long terme consentis ou bonifiés par les Collectivités ;
- permettant aux collectivités territoriales de d’accorder des garanties ou cautions pour les emprunts contractés par des personnes de droit privé ayant un projet de développement régional.

Conclusion

Nous n’avons pas la prétention d’avoir fait le diagnostique de tous les problèmes auxquels sont confrontés nos compatriotes. Nous avons simplement voulu lancer un « cri de détresse » pour faire entendre les populations et surtout faire changer la manière de gérer les affaires de notre pays. La politique politicienne ne nous intéresse pas. Personne n’est non plus individuellement visé.

Pour l’intérêt supérieur de la Nation, nous nous tenons à la disposition de toute personne physique ou morale pour la matérialisation de ces propositions concrètes visant à doter notre pays d’un « modèle sociale » unique en Afrique.

Mr Malick Cissé, Consultant International
Directeur du Cabinet Certafrance,
Spécialisé en Conseil, Audit et Ingénierie Documentaire
Mail : [email protected]



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email