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[ Contribution ] Sénégalais : nous n’avons pas de temps à perdre

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[ Contribution ] Sénégalais : nous n’avons pas de temps à perdre

« Si nous faillons à nous unir, nous deviendrons faibles ; et si nous vivons isolés dans des pays divisés, nous serions confrontés à un risque d’effondrement face à des économies plus fortes et plus unies. » Ainsi se prononçait le Président Wade en 2007, devant 53 pays de l’Union Africaine réunis à Accra pour le 9e sommet de l’Organisation Continentale.

Depuis son élection, en mars 2000, Abdoulaye Wade a permis à son pays d’acquérir une bonne visibilité sur la scène internationale grâce à son profond message d’unité et d’espoir. C’est cette réputation de leader qui a permis au Président Wade d’annoncer dans la cour de l’Elysée en marge de la récente Conférence Islamique, qu’un accord général et un accord de mise en œuvre par les chefs d’Etat du Soudan et du Tchad, Omar el-Béchir et Idriss Deby Itno auraient bien lieu au Sénégal. Malgré les doutes qui ont subsisté concernant la rencontre entre ces deux présidents, la signature historique a bien eu lieu dans notre capitale en présence du Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-Moon. Au moment où l’Afrique, soutenue par Nicolas Sarkozy et d’autres Chefs d’Etat, tente de s’asseoir au Conseil de Sécurité de l’ONU, ce geste sans précédent signalait au monde que l’Afrique pouvait enfin assumer son indépendance. La politique de la mainmise ne serait bientôt plus qu’un triste souvenir. Hélas, cette ambition a vite été piétinée par une certaine opposition qui nous pousse ainsi à ne pas croire à leur appel au progrès. En effet, en contestant l’autorité de notre Président de la République, le Front Siggil Sénégal a choisi de s’isoler du discours national de réconciliation pour lancer ses assises nationales. Le seul hic, c’est que les chefs de ce groupement ont choisi de mettre au devant l’ancien politicien Amadou Mahtar M’bow et d’inviter à la table de discussion des représentants internationaux. Mais qui est M. M’bow et que représente t-il aujourd’hui ? A 87 ans, Amadou Mahtar M’bow, plusieurs fois ministre sous Léopold Sédar Senghor, est sorti de près de trente ans de retraite politique pour présider ces assises. Afin d’éviter toute confusion, Amadou Mahtar M’bow ne participe pas à ces assises en tant qu’envoyé de l’UNESCO. Pour la petite histoire c’est au siège même de cette organisation que le Président Wade a reçu le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix 2005 sous la présence effective de huit autres chefs d’Etat dont Jacques Chirac. En annonçant le choix du lauréat, le président du jury d’alors, Henry Kissinger, ancien Secrétaire d’Etat américain et Prix Nobel de la paix, avait déclaré que « le prix a été décerné au Président Abdoulaye Wade pour sa contribution à la démocratie dans son pays, et ses médiations lors des crises et litiges politiques en Afrique ». Qu’on ne confonde pas l’ancienne autorité d’Amadou Mahtar M’bow avec son autorité actuelle. M. M’bow est un Sénégalais dont on doit saluer le parcours mais qu’on doit voir aujourd’hui comme une autorité du PS retraitée de la scène politique depuis trente années, quelques dix-huit ans après notre Indépendance. Après une si lourde fracture avec les réalités du pays, peut-il d’un coup se faire porte parole de la nouvelle génération ? Doit-il faire un bilan sur ces cinquante années passées ou sur les sept ans de l’alternance pour mesurer à sa juste valeur les avancées fort remarquables qui ont été réalisés ? Comprenons que pendant ces 30 dernières années, les Sénégalais se sont débrouillés pour voir leur indice du développement humain (IDH) croître énormément. Selon les estimations de la Banque Mondiale, c’est en 2005 qu’on enregistre le plus haut niveau et en 1975 le plus bas niveau. Sachant que c’est aux alentours de cette période que M. M’bow s’est détaché de la scène politique sénégalaise, on comprendrait mieux son désir de vouloir venir au secours de notre nation. Mais qu’il se rassure, les choses vont de mieux en mieux et que tout le monde sache que nous n’avons point besoin de messie.

Dans ce qui était son principal domaine par exemple, (l’éducation), qu’il se rassure car le Sénégal y consacre aujourd’hui 40 % de son budget national. Je pense que c’est l’un des rares pays au monde à le faire. « Peut-être, je me trompe en le faisant, » avait confié le Président Wade à des journalistes, « mais c’est parce que nous considérons que c’est la ressource humaine qui fait le développement. Le jour où nous aurons la même densité de bacheliers, d’ingénieurs, de professeurs, de savants que les grands pays, les choses changeront d’elles-mêmes. » Vouloir détruire gratuitement l’image du garant de notre constitution en tentant inlassablement de faire croire au monde que notre Président n’accepte pas d’opposition revêt d’un lourd malaise intellectuel. Malgré plusieurs tentatives d’intimidation, chers concitoyens, rassurons nous que notre démocratie se porte très bien. C’est cette réalité incontestée qui a permis au Sénégal d’accueillir le sommet de l’OCI et d’arbitrer à maintes reprises des traités de paix. Notons que d’autres partis politiques ont refusé d’assister à ces assises. Entre autres, Landing Savané, opposant légitime, a boudé ces assises en lançant plutôt un appel au travail. « ... nous estimons que lorsqu’on est préoccupé par la solution des problèmes du pays, on doit comprendre que c’est le dialogue politique qui peut permettre de progresser, le président de la république a proposé le dialogue avec l’opposition, malheureusement cette dernière a continué de contester l’élection. » a-t-il souligné.

J’en appelle donc à la conscience citoyenne du peuple. Là où le Secrétaire Général des Nations Unis appelle à une meilleure concertation pour stabiliser l’économie mondiale, le Président du Sénégal devait-il se concentrer sur la préparation du sommet mondial de la FAO pour mieux militer en faveur de notre sécurité alimentaire ou devait-il s’asseoir là où son autorité risquait d’être dénigrée. Face à de puissants partenaires stratégiques, le président du Sénégal ne pouvait donc pas se permettre de faire part d’équivoque. Il n’ya aucun doute que le moment a été très mal choisi. C’était important, au risque de faire échouer sa politique extérieure, que le Président Wade se présente aux yeux du monde telle la véritable autorité de ce pays. Si par mégarde, il avait répondu à cette invitation, il aurait fait part d’équivoque or cela n’est pas permissible au moment où je vous parle. Son acte de présence n’aurait-il pas plongé le peuple dans une profonde insécurité politique ? Le président de la république a le droit et le devoir de refuser de converser avec quiconque mettrait en jeu son autorité. A votre avis, pourquoi les Etas Unis et l’Israël refusent de s’asseoir avec l’Iran : parce qu’on ne s’amuse pas avec l’autorité d’un pays, c’est prendre en otage l’avenir d’un peuple et compromettre celui des générations à venir. Tout le monde sait que des assises nationales se tiennent tous les jours dans ce pays sauf qu’elles ont leur place à l’Assemblée nationale. Pour y accéder, il faut d’abord oser déposer sa candidature afin d’avoir l’aval du peuple. Comme dans toute démocratie, c’est le peuple qu’il faut convaincre. Souvenez vous de la fierté du peuple sénégalais lorsque, de l’Ile de Gorée, le Président américain Georges Bush reconnaissait publiquement en la personne du Président Wade non seulement un ami, mais aussi un visionnaire Africain, avec le mérité d’avoir compris très tôt l’importance d’une politique et économie libres. L’influence du Président Wade est donc bien une réalité. Notre petit pays, riche de seulement 48 ans d’indépendance, continue d’en bénéficier. Rappelez-vous mes amis, de cette conférence de presse au Palais de la République où Nicolas Sarkozy, Président de tous les français, évoquait le problème de l’émigration pour dire : « J’ai beaucoup appris du Président Wade. Les discussions que nous avons eues m’ont fait évoluer sur une question dont je n’avais pas compris la profondeur, la sensibilité et la portée (...) J’ai demandé au Président Wade de m’aider à réfléchir pour trouver un format de dialogue entre l’Afrique et la France. Je voudrais que cela soit un dialogue plus fécond et plus franc. Par ailleurs, j’ai dit au Président Wade que ce n’est pas normal que l’Afrique soit le seul continent qui ne dispose pas de représentant comme membre permanent au Conseil de sécurité de l’Onu. Le Président Wade m’a dit des choses très fortes sur le sujet. L’Afrique doit être représentée parmi les membres permanents du Conseil de sécurité »

Face à de tels témoignages et de telles sollicitations, le Président peut-il se permettre de badiner avec son autorité ?

Mes chers concitoyens, le Président Wade a été élu par le peuple et pour le peuple. Avec les quatre ans restant sur son mandat, doit-t-il vraiment avoir le temps de répondre à toutes les critiques ? Nous devons tous nous concentrer sur l’essentiel car il n’y a tout simplement pas de temps à perdre. Pour tous ceux qui ont encore un doute sur la validité des élections et sur la bonne santé de notre démocratie, je clorai pour eux cet article avec cet autre témoignage du Président Chirac au lendemain de la réélection du président Wade : « Au moment où vous venez d’être réélu, dès le premier tour, Président de la République du Sénégal, je suis heureux de vous adresser, au nom de la France comme en mon nom personnel, mes très chaleureuses félicitations. Cette réélection consacre votre inlassable engagement en faveur du peuple sénégalais et du rayonnement au Sénégal. Je ne doute pas que ce second mandat permettra d’aller plus loin encore sur la voie du progrès social et économique.

Au terme d’une campagne électorale où le débat politique a été approfondi, laissez-moi également saluer le nouvel exemple de maturité démocratique donné par le peuple sénégalais et par les dirigeants acteurs de la vie politique. » Jacques Chirac, 12 mars 2007.

Un penseur avait dit : « le monde est un film et les populations des acteurs. Si quelqu’un seulement se délaisse de son rôle, la qualité du film s’avérerait douteuse. Dans ce cas, la faute incomberait à ceux qui n’auront pas fait leur devoir. » Comprenez donc que ma conscience citoyenne ne me permettait pas de ne pas écrire cet article.

Amy Fall, Etudiante



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