Se souvenir de la guerre pour construire un avenir de paix

L’année 2015 marque le 70^ème anniversaire de la victoire de la Guerre mondiale contre le fascisme et de la Guerre de résistance du peuple chinois contre le Japon.

Le peuple chinois et tous les autres peuples du monde épris de paix organisent à cette occasion des commémorations solennelles dans un souci de préserver les acquis de la paix, de défendre la justice internationale et de sauvegarder l’ordre international basé sur les buts et principes de la Charte des Nations unies.

C’est après avoir connu les atrocités inouïes de la guerre que nous sommes plus profondément conscients combien est précieuse la paix. Se souvenir du passé peut servir de guide pour l’avenir. Graver les souvenirs de la guerre dans la mémoire, défendre la paix dans le monde, il s’agit là d’une responsabilité et d’un devoir que partagent tous les peuples. Ce sont là aussi pour eux une condition préalable et le point de départ pour construire un avenir meilleur.

La Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise, comme une composante importante de la Guerre mondiale antifasciste, a éclaté le plus tôt et duré le plus longtemps, et la lutte a été engagée dans un contexte et des conditions extrêmement pénibles et rigoureux. La Chine étant à l’époque le principal champ de bataille en Orient, le peuple chinois, par sa résistance, a combattu pleinement en concert avec les pays alliés en leur donnant un appui énergique dans leurs opérations militaires engagées sur les champs de bataille en Europe et dans le Pacifique, les a confortés dans la confiance de lutte contre les fascistes et a favorisé la formation d’un front uni mondial contre le fascisme, apportant ainsi une contribution historique impérissable à la victoire totale de la Guerre mondiale antifasciste. La nation chinoise a fait du coup d’énormes sacrifices. Selon les statistiques incomplètes, le nombre total des victimes militaires et civiles de la Chine, morts ou blessés, s’est élevé à 35 millions, et le montant des pertes économiques directes subies par la Chine, calculé en prix constant de 1937, a dépassé 100 milliards de dollars américains, celui des pertes indirectes 500 milliards de dollars.

L’Afrique constituait de son côté un autre champ de bataille important de la Seconde Guerre mondiale et une base d’appui d’outre-mer solide pour les pays alliés. Quelque 1,5 million d’Africains venus d’une trentaine de pays, connus sous le nom de tirailleurs sénégalais, sont montés héroïquement au front de combat, plus de 2,5 millions d’autres Africains se sont engagés dans des activités d’intendance et de logistique, dans la construction d’ouvrages militaires, faisant ainsi un apport incommensurable en ressources humaines et matérielles à la victoire de la Guerre.

Mais ce qui fait mal au cœur aux peuples asiatiques et africains, c’est que pendant de longues années après la Guerre et même de nos jours, au 21^ème siècle, les lourds sacrifices qu’ils ont payés et la contribution majeure qu’ils ont apportée sont sous-estimés ou même délibérément ignorés, quand d’aucuns évoquent la Guerre mondiale antifasciste. Il s’agit là d’une approche fort dangereuse visant à dénaturer les faits et à trahir l’histoire. Dans ce contexte, que les peuples de l’Asie et de l’Afrique commémorent ensemble l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et mettent en évidence leurs contribution et sacrifices, cela revêt une portée hors du commun.

Grâce à la victoire de la Guerre mondiale contre le fascisme, les peuples de l’Asie et de l’Afrique ont profondément changé leur destin, pour s’être engagés résolument dans une voie radieuse leur ouvrant l’accès à l’indépendance de leur pays et à la puissance de leur nation. Avant l’ouverture de la Guerre de résistance contre l’agression japonaise, la Chine venait de s’affranchir d’une domination monarchique féodale vieille de plus de deux mille ans, et du fait de sa position appauvrie et affaiblie, faisait l’objet de l’outrage et de l’humiliation infligées par les grandes puissances. Grâce à sa victoire dans cette Guerre de résistance, elle a mis définitivement fin à son passé marqué par l’agression coloniale, et en tant que principal pays vainqueur, elle s’est assurée au fil du temps une place parmi les grandes nations du monde. Les pays africains comme le Sénégal, quant à eux, ont fait retenir le chant de tambour contre le colonialisme et pour l’indépendance. Forts de l’encouragement et de l’appui de la Chine et des autres pays frères, ils ont remporté les uns après les autres la victoire de l’indépendance et de la lutte de libération nationale. Nous pouvons dire que sans la victoire de la Guerre mondiale contre le fascisme, il n’y aura pas de fondement pour l’indépendance et l’émancipation des peuples de l’Asie et de l’Afrique, il n’y aura non plus l’élan vigoureux qu’affichent aujourd’hui les pays en développements de ces deux continents à une émergence collective.

Le Président chinois XI Jinping a dit, je cite : « la leçon douloureuse que nous tirons de la Seconde Guerre mondiale nous enseigne ceci : la politique du plus fort et la loi de la jungle ne constituent pas une ligne de conduite à suivre pour la coexistence des êtres humains ; le bellicisme et l’hégémonisme ne sont pas compatibles avec la poursuite de la paix dans le monde, et le système permettant au gagnant de tout emporter et le jeu à somme nulle nous égarent de la voie de l’épanouissement de l’Humanité.» Fin de citation. Il y a 70 ans, les peuples du monde épris de paix ont instauré conjointement un ordre international qui gravite autour de l’Organisation des Nations unies et repose sur les buts et principes de sa Charte, jetant ainsi une base pour la sauvegarde d’une paix mondiale de longue durée et la promotion d’une évolution durable des civilisations de l’Humanité. La Chine et l’Afrique se témoignent depuis toujours de respect, de confiance et de soutien dans les efforts pour préserver le système international de l’après-guerre et favoriser l’égalité, la justice, l’ouverture et la diversité du monde. C’est grâce à l’appui énergique des pays africains frères que la République populaire de Chine a été rétablie dans son siège légitime de l’ONU. Et de son côté, la Chine défend depuis toujours dans les instances onusiennes la juste cause de l’Afrique et veille constamment à ce que la paix en Afrique et son développement bénéficie de plus d’attention et de soutien substantiels.

Aujourd’hui, la cause de la paix et du développement de l’Humanité a déjà réalisé des progrès considérables. Quand on lance un regard à l’échelle planétaire, on constate que l’échiquier international connaît un changement et un ajustement d’une envergure sans précédent. Les pays émergents montent collectivement en puissance, les pays en développement dispose d’une force globale toujours plus forte, les rapports des forces internationales ne cessent d’évoluer vers la multipolarité et le rééquilibrage. La communauté internationale devient progressivement une communauté de destin marquée par une interdépendance entre les uns et les autres. Se renfermer dans la logique de la guerre froide et s’adonner au jeu à somme nulle, cela va à l’encontre du courant de notre époque, un courant pour la paix, le développement, la coopération et l’approche gagnant-gagnant. La Chine restera fermement attachée, tout comme par le passé, aux principes de respect mutuel, de traitement d’égal à égal, de coopération gagnant-gagnant et de développement partagé, et œuvrera, de concert avec les pays africains et les autres pays du monde pour une évolution de l’ordre et du système internationaux dans une orientation plus juste et plus rationnelle et la consolidation de cet édifice de l’Humanité qu’est la communauté de destin, tout cela dans l’intérêt du bien-être de tous les peuples du monde, de nos générations futures.