Le rappeur Werenoi, plus gros vendeur de disques en France, est mort à 31 ans
Le rappeur de Montreuil (Seine-Saint-Denis) est décédé à 31 ans, a-t-on appris ce samedi. Ces deux dernières années, le discret chanteur avait glané la première place du top des ventes de disques avec ses albums « Carré » et « Pyramide ». Son nouvel opus, « Diamant noir », venait de sortir.
Le monde de la musique en France est en deuil. Le rappeur Werenoi, plus gros vendeur de disques ces deux dernières années, est décédé à 31 ans, a-t-on appris ce samedi 17 mai. Des rumeurs sur sa santé circulaient depuis vendredi, évoquant le fait qu’il était plongé dans le coma. La veille, son absence à un showcase avait alarmé les fans. L‘information a été confirmée par son producteur sur le réseau X, et relayée par sa maison de disque. Les circonstances du décès ne sont pour l’heure pas connues.
Il avait été numéro 1 des ventes en 2023 pour son album « Carré », puis en 2024 pour son opus « Pyramide » devançant des artistes comme Indochine, Billie Eilish, Pierre Garnier, Jul ou Zaho de Sagazan. « Diamant noir », son dernier en date sorti en avril dernier, avait directement décollé à la première place du top albums hebdomadaire.
De son vrai nom Jérémy Bana Owona, le chanteur très discret donnait peu d’interviews. Il était né en Seine-et-Marne, avait grandi à Montreuil (Seine-Saint-Denis) de parents d’origine camerounaise.
En janvier 2024, le rappeur s’était rendu à la rédaction du Parisien pour célébrer sa première place des ventes d’albums. « Vous verrez, il ne parle pas beaucoup, nous avait soufflé un de ses collaborateurs. Le fait qu’il ne donne pas d’interview et ne s’exprime pas sur ses réseaux, ce n’est pas un calcul. C’est sa nature. »
« Je préfère garder ma vie privée pour moi »
Werenoi assumait sa discrétion. « Je préfère garder ma vie privée pour moi. À trop parler, tu peux dire ce que tu n’as pas envie de dire. Je préfère le mystère. J’en dis assez sur moi dans mes textes. »
L’origine de son nom pseudo ? « Je l’ai choisi pour mon compte Instagram (ouvert en août 2015, suivi par 572 000 personnes), rembobinait-il. Werenoi, c’est comme ça qu’on se salue entre nous, comme Oui mon pote. Ce n’est pas un message (sur sa couleur de peau), pas du tout communautaire. »Il nous confiait alors aimer le rap depuis son enfance, être tombé dans la marmite un peu par hasard après le bac, avoir créé son label, PGP Records, l’année du confinement en 2020. PGP ? Un téléphone intraçable… Le mystère, toujours.
Les thèmes de ses chansons ? Dans la lignée classique des rappeurs du moment, entre rue, banditisme, filles et voitures de sport. « Je m’inspire de ma vie et de celle de mes proches », commentait-il.
Un titre commun avec Gims
Mais sa musique est plus mélodieuse et ses paroles moins crues que la moyenne. « Je fais attention à ce que j’écris. Je suis un caméléon, je m’adapte à tout. Pourvu que je reste moi-même », nous confiait-il début 2024. Du flow, des punchlines, de l’autotune (logiciel ajustant les voix par ordinateur)… La recette marchait au-delà de ses espérances.
Plus surprenant, il avait invité… Pascal Obispo sur scène. C’était en septembre 2023 au Zénith de Paris. « Je l’ai rencontré par mon fils, qui est très pointu en rap, nous racontait alors Pascal Obispo. J’aime le gars, gentil, calme, simple, très discret. Il a du talent, écrit bien. Je n’ai pas été surpris de le voir premier des ventes. Au Zénith, c’était dingue, tous les mômes chantaient tout par cœur. »
Parmi ses autres « guests », on retrouve des pointures du rap comme Ninho, Aya Nakamura, SCH, Lacrim ou Tiakola. En octobre 2024, il avait aussi accueilli Gims sur la scène de l’Accor Arena. Le 1er mai dernier, ces deux-là avaient dévoilé un titre commun, « Piano ». En deux semaines, la chanson avait dépassé la barre du million et demi d’écoutes sur YouTube.
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