On en connait un peu plus sur la volonté du Premier Ministre d’effectuer une tournée politique en Guinée et dans les pays de l’alliance des Etats du Sahel (Mali, Burkina, Niger), États qui ont la particularité d’être dirigés par des militaires. Cette tournée entre dans le cadre de ce que les principaux inspirateurs de Ousmane Sonko en politique étrangère, à savoir Pierre Sané, ancien Secrétaire d’Amnesty International, et Yassine Fall, la nouvelle Ministre des affaires Étrangères appellent un “panafricanisme de de gauche”.
Cette orientation crée “la panique”, si l’on en croit l’un d’entre eux, chez les diplomates du Ministère dont la mission est "de défendre les intérêts nationaux du Sénégal mais pas de mener des combats idéologiques qui leur semblent éculés". Il glisse que “la posture d’exception démocratique est la constante qui fait rayonner le Sénégal dans le monde et qu’il transcende les régimes”.
Ce « Panafricanisme de gauche » aux contours flous et abstraits a été au centre du séminaire du 25 avril dont le thème était “quelles perspectives pour la nouvelle politique d’intégration africaine et de diplomatie du Sénégal ?” et qui était organisée par le ministère des Affaires étrangères.
En plus de s’étonner du discours de Pierre Sané qui parle de “rupture par rapport aux régimes qui se sont succédés” dans un Ministère où "les Ministres passent et la constante de la défense des intérêts du Sénégal demeure", certains diplomates se sont interrogés sur la présence de Ngagne Demba Touré comme Panéliste. “De quelle qualité et de quelle expertise se prévaut Monsieur Touré à part être membre de Pastef pour venir faire la leçon et donner des orientations à nos brillants diplomates. Est-ce ça la rupture ? Est-ce que le rouge (le militant) prime sur l'expert ? Quand Touré a proposé des idées révolutionnaires comme des « vacances annuelles panafricaines de la jeunesse » ou la « création de clubs africains sportifs », les diplomates ont préféré diplomatiquement en rire sous cape plutôt que d’en pleurer”, renseigne un des participants de cette rencontre.
Un autre confie que « si le fameux PROJET existe, il y a apparemment rien sur la politique extérieure et la diplomatie » avant de conclure que le Premier Ministre ne doit pas avoir une “politique extérieure qui comme la défense, relève du domaine réservé du Président de la République”. Cela fait désordre que le Premier Ministre ait une diplomatie parallèle et concurrente à celle du Président de la République.
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