Puissant levier de développement de compétences et d’expériences, la mobilité entrepreneuriale entre le Sénégal et la Belgique, à travers le Forum Wecco (échange), a rassemblé les acteurs politiques et les écosystèmes entrepreneuriaux des deux pays. Ceci, autour des défis et des opportunités d’internationalisation des entreprises dans le double espace (sénégalais et belge).
Le forum, qui s’est tenu hier mercredi 11 septembre 2024 à Dakar, marque la fin du Projet pilote pour la mobilité entrepreneuriale (PEM Wecco) qui a été mis en œuvre au cours des trois dernières années par l’Agence belge de développement (Enabel) avec un financement de 2,5 millions d’euros (1,6 milliard de francs CFA) de l’Union européenne (UE).
L’objectif du programme PEM Wecco, selon le chef du projet François Faye, était de « permettre à des entrepreneurs sénégalais d’être en connexion avec des entrepreneurs belges pour créer des partenariats ».
Ainsi, 47 entrepreneurs sénégalais ont pu séjourner en Belgique, durant ces trois dernières années, et rencontrer des entrepreneurs belges avec qui ils ont pu nouer des partenariats. Des voyages plus que fructueux, puisque les entrepreneurs sénégalais sont revenus avec 29 accords de partenariat signés.
À en croire M. Faye, 62 % des accords signés concernent le domaine de l’agrobusiness. « Mais on compte aussi d’autres secteurs d’activité comme la santé, l’éducation, les services aux entreprises. Donc, on peut dire que quasiment tous les secteurs de l’activité économique ont été représentés », confie-t-il, précisant que les partenariats scellés vont de l’import-export à la joint-venture, en passant par la création de nouveaux services ou produits.
« Dans le cadre de la création de nouveaux services, on a l’exemple de la co-diplomation. Les établissements belges et sénégalais qui vont mettre cela en œuvre veulent donner la possibilité aux étudiants, après leur formation, de pouvoir s’en sortir avec un diplôme sénégalais et un diplôme belge », explique François Faye.
Cependant, beaucoup d’entreprises sénégalaises (elles étaient 414 au départ, seules 47 ont pu participer au projet) n’ont pas pu participer à cette expérience de mobilité, car elles péchaient sur le critère de la formalisation. « Le plus grand obstacle pour les entreprises sénégalaises qui souhaitaient participer à ce programme, c’est le niveau de formalisation. On sait que dans la structure économique du Sénégal, la majorité des entreprises ne sont pas formalisées », souligne-t-il. Ce qui est un frein à l’internationalisation qu’elles visent à travers ce programme.
Partenaires du PEM Wecco, l'Agence de développement et d'encadrement des petites et moyennes entreprises (Adepme), représentée par Abdoulaye Faye (directeur de la Formation et de la Génération d’entreprises), promet d’y remédier en accompagnant les entrepreneurs qui le désir à se formaliser.
Pour sa part, El Hadj Abdoul Karim Cissé, conseiller technique à la Direction générale d’appui aux Sénégalais de l’extérieur au ministère de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères, dans le cadre de la pérennité de ce programme de mobilité, annonce la création prochaine d’un guichet unique. « L’objectif majeur de ce guichet unique est de développer l’entrepreneuriat aussi bien de la diaspora que du secteur privé sénégalais », signale-t-il.
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