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Diplomatie

Syrie: John Kerry court après la Russie pour arracher un accord

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Le président russe Vladimir Poutine (g) et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le 5 septembre 2016 à Hangzhou, en marge du G20 en Chine afp.com/Alexei Druzhinin

Après plus de cinq ans de chaos en Syrie et à quatre mois de la fin de la présidence de Barack Obama, son secrétaire d'Etat John Kerry court après son homologue russe Sergueï Lavrov pour arracher à tout prix un accord de sortie de crise.

On ne compte plus les rencontres aux quatre coins de la planète entre les deux chefs des diplomaties américaine et russe qui entretiennent un canal de communication privilégié entre deux puissances aux relations glaciales depuis 2012. 

MM. Lavrov et Kerry pourraient se revoir une énième fois dans les prochains jours, après des rencontres à Genève le 26 août et le week-end dernier au sommet du G20 en Chine. 

Mais ces tractations marathon, semble-t-il à l'initiative des Américains, n'ont jusqu'ici rien donné. 

Moscou et Washington soutiennent des camps adverses sur le théâtre de guerre syrien et ne s'entendent, pour l'instant, ni sur les termes d'un cessez-le-feu, ni sur la différenciation entre groupes rebelles modérés et jihadistes, ni sur une coopération militaire, encore moins sur l'ébauche d'un règlement politique entre le régime et l'opposition. 

Ce terrible conflit s'est complexifié et internationalisé depuis mars 2011 et a provoqué la mort de plus de 290.000 personnes et le déplacement de millions d'autres. 

Depuis sa prise de fonctions en février 2013, John Kerry s'est jeté à corps perdu pour trouver une porte de sortie diplomatique en Syrie. De la même manière, il s'était investi pour relancer le processus de paix israélo-palestinien - avant d'échouer au printemps 2014 - et pour sceller en juillet 2015 un accord historique sur le nucléaire iranien. 

- L'hyperactivité de Kerry agace - 

Mais pour la tragédie syrienne, l'hyperactivité de John Kerry agace. 

"Kerry donne l'impression que ce sont les Etats-Unis qui courent après un accord avec les Russes", tacle Joseph Bahout, chercheur français à la fondation Carnegie. "Un secrétaire d'Etat américain a autre chose à faire que de voir le ministre russe des Affaires étrangères toutes les deux semaines", dénonce-t-il auprès de l'AFP. 

Un diplomate étranger juge aussi que "quelque chose ne fonctionne pas quand on voit les heures et les heures de discussions entre Kerry et Lavrov et les résultats". 

"On n'arrive pas à une négociation en disant +je veux un accord à tout prix, même si on le pense+", critique-t-il, le chef de la diplomatie américaine étant soupçonné de chercher avant tout à imposer des compromis, même bancals, sur chaque crise internationale. 

Même au coeur du très feutré département d'Etat, des diplomates laissent paraître une pointe d'agacement face aux voyages incessants de leur ministre qui l'éloignent de Washington trois semaines par mois. 

"Cela devient pathétique et ridicule, si ce n'était pas dramatique pour la Syrie", tonne M. Bahout. 

- Echange "productif" Poutine-Obama - 

Lors du G20 lundi, Vladimir Poutine et Barack Obama ont eu un entretien informel sur la Syrie, mais sans conclure. 

Le président américain s'est félicité prudemment d'un échange "productif", son homologue russe a vanté un "certain rapprochement des positions". 

Washington et Moscou co-président le Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) réunissant une vingtaine de puissances mondiales et régionales et qui s'est doté, en novembre 2015 à Vienne, d'une feuille de route pour la paix entérinée en décembre par le Conseil de sécurité de l'ONU. 

Ce processus diplomatique se décompose en trois volets: cessez-le-feu, aide humanitaire et transition politique entre le régime syrien et l'opposition modérée. 

En outre, les deux puissances, qui bombardent séparément en Syrie, discutent depuis juillet d'une collaboration militaire pour faire respecter le cessez-le-feu et combattre ensemble les groupes jihadistes. 

Mais malgré l'engagement armé des Etats-Unis contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak, M. Obama demeure un grand sceptique de l'interventionnisme militaire à tout crin. Il a toujours refusé de déployer massivement des troupes au sol, au-delà de forces spéciales. 

John Kerry, de son côté, s'il ne s'est jamais plaint ouvertement de ne pas être assez écouté à la Maison Blanche, avait évoqué un mystérieux "plan B" pour la Syrie.  

"La situation est très simple: Kerry a souvent dit qu'il avait besoin d'un plan B, il a parfois fait planer la menace. Mais le président ne lui a jamais donné de plan B", déplore James Jeffrey, ex-conseiller du président George W. Bush et expert à l'Institute for Near East Policy de Washington. 



1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Septembre, 2016 (17:11 PM)
    Les ricains n'ont qu'à arrêter de soutenir les islamistes et le problème sera réglé

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