Loin du protocole de Dakar et des fastes d’Hanoï, Ziguinchor et Can Tho se sont parlé. Deux villes du Sud global, deux ports fluviaux tournés vers l’intérieur, deux territoires longtemps périphériques qui décident aujourd’hui d’entrer dans le jeu diplomatique par la petite porte, celle des peuples et des collectivités.
En marge de la visite du président de l’Assemblée nationale vietnamienne à Dakar, un échange discret mais inédit a réuni les mairies de Ziguinchor et de Can Tho. Une rencontre qui, si elle reste modeste dans ses annonces, esquisse une autre manière de faire de la diplomatie. Non plus depuis les palais nationaux mais depuis les quartiers, les marchés, les réalités locales. Depuis là où les politiques prennent corps.
À l’heure où les relations Sud-Sud cherchent un nouveau souffle, cette coopération décentralisée propose un format souple, concret et adapté. Loin des grands accords bilatéraux souvent figés ou déséquilibrés, elle ouvre la voie à des partenariats plus horizontaux fondés sur les besoins partagés, le développement local, la résilience urbaine, les échanges culturels, les savoirs endogènes, la jeunesse.
Ziguinchor comme Can Tho partagent des défis similaires. Gérer la pression démographique, renforcer les infrastructures de base, valoriser le patrimoine culturel, intégrer les périphéries. Et derrière les mots, une intuition simple; les territoires peuvent se comprendre sans traducteur quand ils parlent la langue du réel.
C’est une diplomatie des ponts plutôt que des murs, des liens tissés lentement, des engagements à échelle humaine. Une façon aussi de rééquilibrer la mondialisation en donnant voix aux villes qui, longtemps, n’ont été que le décor de stratégies dessinées ailleurs.
En traçant cette ligne directe entre le delta du Mékong et celui du fleuve Casamance, Ziguinchor et Can Tho redessinent une autre carte du monde. Une carte où l’on se parle de ville à ville, d’habitant à habitant. Une carte qui ne passe pas par les capitales mais par les marges qui s’organisent.
Et tout cela pour faire quoi? Chacun doit se concentrer sur ce qu'il a et qu'il sait faire. Éventuellement le Vietnam peut apporter des techniques de culture du riz transposable en Casamance.
Répondre à fedou
il y a 1 mois
Cela rapporte quoi à Ziguinchor. Les vietnamiens vont construire un port à Ziguinchor ?
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il y a 1 mois
Voilà un très bel article qui nous parle des vrais gens, de ceux qu'on oublie souvent. Ziguinchor a déjà beaucoup de villes jumelles : Saint-Maur des fossés en France, Rimini en Italie, Bouaké en côte d'ivoire pour ne citer que ceux qui me viennent en tête. Mais à quoi on servit vraiment ces jumelages? Il faudrait repenser ces formed de jumelage et je pense que Can Tho au Vietnam peut changer la donne avec perspicacité des modèles de gouvernance asiatiques. On ne cherche pas de la charité mais s'ouvrir à de nouvelles modèles, de nouveaux paradigmes et une nouvelle mentalité
Commentaires (3)
Et tout cela pour faire quoi? Chacun doit se concentrer sur ce qu'il a et qu'il sait faire. Éventuellement le Vietnam peut apporter des techniques de culture du riz transposable en Casamance.
Cela rapporte quoi à Ziguinchor. Les vietnamiens vont construire un port à Ziguinchor ?
Voilà un très bel article qui nous parle des vrais gens, de ceux qu'on oublie souvent. Ziguinchor a déjà beaucoup de villes jumelles : Saint-Maur des fossés en France, Rimini en Italie, Bouaké en côte d'ivoire pour ne citer que ceux qui me viennent en tête. Mais à quoi on servit vraiment ces jumelages? Il faudrait repenser ces formed de jumelage et je pense que Can Tho au Vietnam peut changer la donne avec perspicacité des modèles de gouvernance asiatiques. On ne cherche pas de la charité mais s'ouvrir à de nouvelles modèles, de nouveaux paradigmes et une nouvelle mentalité
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