Le Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (Cncr) considère que les dix milliards alloués par le Gouvernement aux populations rurales sont insuffisants, et par conséquent ne peuvent pas atténuer la gravité de situation actuelle. C’est la raison du point de presse qu’il a donné dans ses locaux du Point E jeudi dernier 3 avril.
«Il faudrait essayer d’augmenter cette somme de dix milliards car elle ne peut pas satisfaire le besoin de toutes les populations. Cette somme peut au préalable procurer 3 kilos de riz par personne pour seulement un mois, alors que la soudure va durer 5 mois ». C’est la préoccupation émise par Samba Guèye, Président du Cncr. La même préoccupation est relevée par Salif Sarr, Président des Producteurs de riz de la Vallée. « Dix (10) milliards pour le monde rural, c’est insuffisant, parce que les besoins évalués par rapport au déficit qui tourne de 800 000 tonnes. Nous l’avons calculé sur la base des normes internationales de la FAO. Deux cents (200) kilos de céréales par personne et par an par rapport à 6 500 000 de paysans, cela fait des besoins avoisinant 1 300 000 tonnes. La production céréalière de cette année tourne autour de quatre cinquante mille tonnes. Avec n’importe quel mode de calcul on ne pas descendre en deçà de 500 000 tonnes, alors que les 10 milliards, même si on les avait pris en intégralité pour les hommes ne font pas 35 000 tonnes de riz au prix actuel, pour dire que cela largement insuffisant », a souligné Salif Sarr.
D’ailleurs, selon lui, même s’il a remercié le Gouvernement pour son geste, les paysans ne sont pas demandeurs de sommes à allouer. « Comme disent les Chinois, au lieu de dire tous les deux ans qu’il y a des problèmes de soudure, on va donner 10 ou 15 milliards, nous voulons qu’on mette les moyens pour nous apprendre à pêcher pour pouvoir vivre de la force de notre travail », a-t-il déclaré. La proposition du Cncr au Gouvernement va dans le sens « de mettre en place une politique agricole concertée, efficace, cohérente et stable ». Les membres du Cncr sont en effet convaincus que « si les aléas climatiques ont été une des causes de la forte baisse de la production agricole, il est évident, toujours selon eux, que les errements de la politique agricole en sont les raisons profondes ». C’est dans cette même perspective qu’ils demandent dans leur déclaration en cette date du jeudi 3 avril 2008 que « les ressources financières publiques soient concentrées sur les actions majeures permettant aux producteurs de relancer leurs productions agricoles et animales ».
Par ailleurs, Salif Sarr a posé le problème de l’équité entre les populations urbaines et celles rurales en s’indignant que des milliards soient investis à Dakar, alors que le paysan en milieu rural manque du strict au Gouvernement nécessaire et est incapable de se payer 100 kilos d’engrais.
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