403,2 milliards de francs Cfa pour seulement trois mois ! La Commande publique a littéralement explosé entre avril et juin. En effet, pour un seul trimestre, jamais elle n’a atteint un tel niveau. Et sa montée en flèche, semble n’avoir d’égal que la cadence effrénée que le chef de l’Etat se sent obligé d’imprimer à la mise en œuvre du plan Sénégal émergent. Avec très peu de temps, le chef de l’Etat sait qu’il lui faut servir aux Sénégalais un plat de réalisations bien fourni pour sa réélection en 2017 (S’il matérialise sa promesse de réduire son mandat à 5 ans bien entendu). Et il devra y parvenir en moins de deux ans.

Le secteur des travaux se frotte les mains

Et la commande publique, durant le deuxième trimestre de 2015, montre clairement combien le régime en place hâte le pas. Car, de 96 milliards de Cfa en mars 2014, 123 milliards de Cfa en juin 2014, 156 milliards de Cfa en septembre 2014, 159 milliards de Cfa en décembre 2014 et 238 milliards de Cfa en fin mars 2015, la commande publique trône à 403 milliards de Cfa en fin juin. La mise en œuvre des projets du plan Sénégal émergent est passée par là.

Et ce sont les entreprises du Btp qui se sont le plus frotté les mains. En effet, 310 milliards de ce pactole concernent les travaux. Une bonne partie, concerne les travaux routiers comme celui de Touba-Dahra-Linguère, le plan décennal de lutte contre les inondations avec les travaux de mise hors d'eau dans le cadre de la restructuration de Pikine Irrégulier Sud pour 9.7 milliards de Cfa. La construction de la seconde université de Dakar, elle aura englouti le plus de ressources. Elle coûtera 59.8 milliards au contribuable. Le dragage et d'aménagement des voies navigables du fleuve Casamance pour 10.2 milliards de Cfa, etc.