Véritable caverne d’Ali Baba, la «salle de ventes», est un grand marché aux puces qui ne cesse de grandir. Coin où jeunes comme vieux viennent gagner leur vie.
«La salle des ventes», un endroit bien singulier. Nichée en plein centre-ville sur l'avenue du Président Lamine Guèye, débordant sur les rues Escarfait et Robert Brue, la «Salle de vente» fait partie de ces endroits de Dakar à l'histoire très chargée. Sa position géographique fait que le lieu est propice à tous les commerces. Comme dans un bazar, on peut y trouver tous les articles, allant des meubles aux matériels électroménagers, en passant par les téléphones portables, entre autres.
Les meubles occupent un grand espace dans ce haut lieu du commerce. Lits, fauteuils, chaises et tables sont exposés avec délicatesse. Les vendeurs de téléphones portables, derniers à s’établir dans ce marché, sont les plus visibles. Ce qui laisse croire que le secteur de la téléphonie mobile marche plus. Ils exposent ainsi des téléphones de toutes marques dans des vitrines disposées sur le trottoir. Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle tous les passants y sont pris pour de potentiels clients. C'est un espace où l’on note la présence de beaucoup de jeunes évoluant dans la vente et l'échange des téléphones mobiles. «La salle de ventes», c'est aussi le point stratégique de bon nombre de rabatteurs de tous âges. Ils occupent tous les coins du marché. Les frigos et autres marchandises d'occasion occupent les allées aménagées entre les étals. Tous les jours, l'endroit est très vivant du fait de sa population jeune qui anime de petits débats sur l'actualité. Le marché est typiquement masculin. Les quelques femmes qui y sont établies sont des restauratrices installées sous des tentes. Le marché est grouillant les après-midi. Tous les jours, l'endroit accueille de plus en plus de jeunes en quête d’une bonne affaire.
Un espace de vente aux enchères qui date d’avant l’indépendance
À l'origine espace de vente aux enchères, la «salle de ventes» a été transformée en un marché très fréquenté par les Sénégalais. L'endroit fait ainsi partie des édifices les plus vieux à Dakar, car existant déjà au temps de la colonisation. Adepte des lieux depuis son enfance, Cheikh, un vieux rabatteur de teint noir et de grande taille explique : «à cette époque, j'étais élève et je venais regarder les ventes aux enchères les dimanches. Même le père de Youssou Ndour fréquentait les lieux. C'était juste un vaste terrain vide sans boutiques ; tout le monde s'y retrouvait pour acheter les objets que le commissaire-priseur avait saisis», explique le quinquagénaire.
Présent sur le marché depuis quelque trente ans, Cheikh Abdou Khoudoss Diouf est délégué de l'association des vendeurs de ce marché. Son domaine, c’est les meubles. Entouré de ses tables, lits et chaises, il revient sur l'histoire de la «salle de ventes». «Mon père fait partie des premiers commerçants qui se sont établis dans le marché du temps des ventes aux enchères. D'où le nom salle de ventes qui est aujourd'hui devenu un grand marché» renseigne-t-il. «Au début, il n’y avait que des Baol-Baol ici, mais aujourd'hui, il y a des Toucouleurs, des Soninkés etc. Le commerce s'est aussi développé».
Vers une chute des chiffres d'affaires
Même si la «salle de ventes» est tous les jours prise d'assaut par les Sénégalais, le commerce y souffre. Les affaires ne semblent pas marcher comme autrefois, renseigne Cheikh Abdou Khoudoss Diouf. «Les affaires marchaient bien, mais depuis les années 90, elles ont périclité» dit-il. À l’en croire, la «salle de ventes est le plus grand marché de meubles de l'Afrique de l'Ouest. Il y a ici près de 400 vendeurs de meubles».
Il regrette toutefois que la vente des meubles importés ait fait chuter sensiblement leurs affaires. Parce que «les clients préfèrent les meubles importés», précise-t-il. Les services offerts par les vendeurs établis à la «salle de ventes» sont divers. «On vend des meubles d'occasion. On fait aussi des échanges et des réfections. Aussi on a un technicien qui accompagne les clients qui ont déjà acheté, pour le montage», renseigne notre interlocuteur.
Le secteur de la téléphonie devient de plus en plus investi dans ce marché. Abdoulaye Diop est un gérant de boutique et il explique : «Le secteur est trop saturé. La vente de téléphones portables ne marche plus, surtout avec l’irruption des marques chinoises». Aussi, ajoute le jeune Baol-Baol, «les Sénégalais n'achètent plus les téléphones qui coûtent cher à cause des vols». Les vendeurs actuels de «la «salle de ventes» disent ainsi ne pas connaître les périodes fastes d'autrefois.
8 Commentaires
Onemendo
En Avril, 2011 (19:38 PM)Onemendo
En Avril, 2011 (19:39 PM)Dakassa
En Avril, 2011 (19:41 PM)Undefined
En Avril, 2011 (22:55 PM)Truf
En Avril, 2011 (23:38 PM)a bon entendeur salut
Allou
En Avril, 2011 (00:48 AM)Baye
En Avril, 2011 (12:30 PM)Anonyme
En Juin, 2016 (13:03 PM)Participer à la Discussion