Le président de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Dakar (Cciad) a souligné, hier, au nom du secteur privé, la nécessité de réformer l'environnement des affaires pour la Petite et moyenne entreprise (Pme). Les travaux du présent atelier édifieront les observateurs, sur cette nouvelle donne avec des orientations claires en termes de principes et de lignes d'actions. Et ce, ‘à la mesure des enjeux que ne manquera pas de susciter la mise en cohérence des différentes politiques sectorielles nationales et la répartition des rôles de chaque acteur (Etat, secteur privé, partenaires techniques et financiers, collectivités locales, etc.)’, indique Lamine Niang. Intervenant lors de l'atelier national de validation de la Lettre de politique sectorielle (Lps) et du plan d'actions du programme croissance des Pme, ce dernier déplore cette situation de fait. ‘Le secteur privé en général, et les Pme en particulier, ne bénéficient pas encore d'un environnement suffisamment propice à leur développement et à leur pérennisation’, insiste-t-il. Evoquant les difficultés auxquelles font face les Pme, il cite l’accès au crédit, l'insuffisance de l'appui technique, notamment. Directeur des Pme, Ibrahima Diouf estime que ‘pour régler la problématique de l'environnement des affaires pour la Pme, il faut, à côté des mesures incitatives comme la baisse de l'impôt sur les sociétés de 33 à 25 % prises dans le cadre du Conseil présidentiel de l'investissement (Cpi), parvenir à une fiscalisation plus soucieuse de la pérennité de l'activité de la Pme que de la collecte immédiate de recettes fiscales’. Selon lui, une stratégie, qui favorise la consolidation des résultats de la Pme en termes de création de valeur ajoutée et de redistribution des richesses, doit nécessairement primer sur toute autre considération. La création d'un environnement des affaires favorable au développement des Pme pour une croissance soutenue et une réduction accrue de la pauvreté est l'objectif global de la Lps, présentée par le Cabinet Fondas pour sa validation. D'autres objectifs spécifiques s'en suivent. Il s'agit, entre autres, de faciliter l'accès au foncier et à l'immobilier en milieu rural et urbain et aux facteurs de production ; de rationaliser la législation et le système fiscal et de mettre en place des mécanismes communautaires de règlement des litiges en milieu urbain et rural.‘Au cours de ces dernières années, le Sénégal a fait des efforts remarquables pour améliorer l'environnement des affaires pour les Pme’, témoigne le chef de mission Gtz/Peju (Programme d'emploi des jeunes en milieu urbain), une initiative du gouvernement allemand. Et Mme Petra Müller-Glodde en veut pour preuve l'actualisation du Document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp), dans lequel le gouvernement sénégalais accorde un rôle central au développement du secteur privé, le développement de la Stratégie de croissance accélérée (Sca) et notamment le vote de la loi d'orientation des Pme en 2008, etc. Ces initiatives constituent à ses yeux des ‘signaux forts’.
Ce sentiment de satisfaction est partagé par l'Ambassadeur des Etats-unis au Sénégal. ‘Je me réjouis des efforts déployés par le gouvernement pour améliorer le climat des investissements au Sénégal. Ces efforts ont été salués par la Banque mondiale qui a classé le Sénégal, 1er pays réformateur en Afrique et cinquième au plan mondial dans le cadre des résultats du Doing business 2009’. ‘Nous encourageons le gouvernement à poursuivre dans cette voie, en vue d'instaurer, dans un proche avenir, un environnement des affaires de classe internationale’, souligne Mme Marcia S. Bernicat en sa qualité de coordonnateur du groupe thématique des bailleurs de fonds sur le secteur privé. L'amélioration de l'environnement des affaires est l'un des quatre axes stratégiques de la Lps. Les autres axes étant l'amélioration de l'efficacité du dispositif d'appui aux Pme, la promotion de l'accès pérenne des Pme aux services non-financiers et la pérennisation de l'accès des Pme aux financements. Validée, hier, par les acteurs concernés, la Lps doit franchir d'abord être adoptée en Conseil des ministres et déposée sur la table des bailleurs de fonds, avant d'être opérationnelle.
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