AGRICULTURE:«Le plan rêva s’est trompé de cible», selon Bassirou Diongue de l’Aumn

« Le plan rêva s’est trompé de cible ». Tel est le point de vue de M. Bassirou Diongue. Le président de l’Aumn a déploré l’absence de concertation des autorités du ministère chargé l’exécution de plan avec les véritables producteurs des Niayes qui se sont regroupés autour de l’Aumn. A en croire le président des horticulteurs des niayes, les initiateurs du plan rêva n’ont toujours pas pris langue avec ceux là qui sont les véritables acteurs de la production maraîchère essentiellement ceux qui sont sur l’axe St Louis Sangalkam, à cause des intermédiaires qui constituent un obstacle dans la concertation entre le gouvernement et les horticulteurs.

Les autorités doivent arrêter de prendre des décisions ou de définir des solutions sans avoir au préalable écouté les véritables acteurs qui ont une parfaite connaissance de ce secteur. Pour le coordonnateur de l’Aumn, en plus de cette absence de concertation à la base, le plan rêva, même s’il prend en compte les préoccupations de l’horticulture, est essentiellement orienté vers les cultures d’exportation au détriment des cultures destinées à la consommation tels que les légumes (choux, concombre, carotte et navet) dont la production occupe une place très importante dans la consommation locale. S’ils voulaient vraiment que les horticulteurs s’approprient le plan, ils les concerteraient avant toute décision.

Les principaux problèmes de la relance de la filière horticole

Pour une relance effective de la filière horticole, les producteurs de l’Association des unions maraîchers des Niayes a mis la main sur les difficultés qui, selon elle, constituent un frein notoire pour une production suffisante qui pourrait désormais approvisionner le marché local et même éventuellement prétendre à l’exportation en ce qui concerne l’oignon. Parmi les problèmes, les horticulteurs ont pointé du doigt la disponibilité tardive des semences d’oignon et de pomme terre mais également des intrants.
Pour le président de l’Aumn, l’Etat doit mettre à la disposition des horticulteurs les semences à temps c'est-à-dire en octobre pour que la pomme de terre puisse avoir la maturité requise et ainsi casser le monopole des commerçants sur l’approvisionnement des semences. Les horticulteurs des Niayes ont également déploré les importations « sauvages » de l’oignon et ont demandé aux autorités d’autoriser l’importation en fonction de la production locale. La salinisation des terres constitue également un obstacle à la relance de la filière.

Renforcement de capacités des horticulteurs

En marge de ces difficultés, la formation technique des horticulteurs a occupé une place importante dans cette tentative de relance de la filière. C’est dans ce cadre que des partenaires et particulièrement des Ong, ont décidé de soutenir l’Aumn à l’image du centre canadien d’étude et de coopération qui a déjà organisé des visites techniques guidées au canada et au Mali afin des renforcer les capacités techniques des horticulteurs des Niayes. Pour le directeur du centre, Babacar Guèye, le dialogue doit être renoué entre le gouvernement et les horticulteurs. Pour ce faire, ils vont continuer de les accompagner dans ce sens en les exerçant aux techniques de plaidoiries pour pouvoir recenser les difficultés par ordre de priorité et de les dresser convenablement.