Aide budgétaire : Six partenaires signent un arrangement cadre de trois ans avec le Sénégal

L’Union européenne, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, l’Espagne, le Canada et les Pays-Bas ont signé, hier, un arrangement cadre de trois ans avec le Sénégal. 
C’est le deuxième arrangement cadre (Arcab II) qui va permettre au Sénégal de bénéficier de l’accompagnement de ces partenaires au développement pour la mise en application des recommandations de la déclaration de Paris du 2 mars 2005, le plan d’action d’Accra du 4 septembre 2008 et le partenariat de Busan du 1er décembre 2011 sur l’efficacité de l’aide. Cela caractérise particulièrement la volonté de l’Etat sénégalais et de ses partenaires à poursuivre l’appui budgétaire et d’en faire une des modalités de leur coopération financière, dans la mise en œuvre de la politique économique et sociale, et des politiques et programmes sectoriels du pays. L’arrangement va permettre d’améliorer le dialogue entre le gouvernement et les partenaires en mettant l’accent sur l’efficacité de la politique gouvernementale. 

Selon le ministre de l’Economie et des Finances, la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement économique et social (Sndes – validé en novembre 2012) s’appui sur un Plan d’actions prioritaires (Pap), un Plan triennal d’investissement public (Ptip) pour la période 2013 – 2015 et un cadre de dépenses à moyen- terme(Cdmt). Ces différents instruments, à son avis, permettent au gouvernement du Sénégal, d’une part de maintenir la cohérence entre les programmes nationaux relatifs aux cadres macroéconomique et budgétaire, les politiques sectorielles et le budget, et d‘autre part, de réaliser une optimisation de la rentabilité économique et sociale de sa politique d’application des ressources publiques.  Les politiques économiques nationales s’inscrivent dans la dynamique de sauvegarde de la stabilité macroéconomique et de soutenabilité de la dette publique. 
Le ministre de l’Economie et des Finances est aussi d’avis que les résultats macroéconomiques obtenus en 2012 démontrent la détermination du gouvernement du Sénégal dans ce sens. « Malgré la situation géopolitique et financière externe difficile et les problèmes intérieures liés aux finances publiques, nous avons respecté tous les critères quantitatifs ainsi que la plupart des repères sectoriels », a affirmé Amadou Kane.  

Pratiques de transparence
Ainsi, en acceptant d’accompagner le gouvernement par un appui budgétaire, estime Amadou Kane, les partenaires s’inscrivent certes dans la logique de la déclaration de Paris mais c’est parce qu’aussi ils apprécient positivement les réformes réalisées en vue d’atteindre les meilleures pratiques de la transparence budgétaire, de contrôle et de reporting.
Le ministre de l’Economie et des Finances a, par ailleurs, révélé que le gouvernement du Sénégal prévoit d’organiser, en automne, une table-ronde des partenaires au développement, afin de présenter sa stratégie de développement économique et social. Il s’agit là de l’aboutissement d’un long processus de formulation de ses objectifs de développement et des moyens de sa mise en œuvre.
Au nom des partenaires, l’ambassadeur du Canada au Sénégal, Perry Calderwood, a magnifié la vision et la priorité que le Sénégal accorde aux réformes en gouvernance et en gestion des finances publiques. « Quand elles sont réalisées, celles-ci feront du Sénégal un pays doté d’une gouvernance plus transparente avec une imputabilité publique de l’ensemble des acteurs publics », a-t-il souligné. Il estime que cet arrangement permettra d’assurer une aide au développement au Sénégal plus efficace et plus efficiente afin de promouvoir davantage la prévisibilité de l’aide publique au développement au Sénégal.  Pour Perry Calderwood, L’Acab II constitue un outil qui aidera le gouvernement du Sénégal à mettre en œuvre son ambitieux plan de réformes mais surtout lui offrira l’opportunité d’un meilleur accompagnement vers l’atteinte des objectifs de la réduction de la pauvreté et l’augmentation de la croissance économique.