Les bailleurs de fonds, dont la Banque Mondiale, l’Afd et la Bid ont décidé de financer la construction d’une centrale de 100 mégawatts, pour un coût de plus de 50 milliards de francs CFA, a révélé avant-hier, au sortir d’une réunion entre le ministère de l’Energie et les bailleurs de fonds, le ministre de tutelle, Me Madické Niang.
« Nous avons obtenu aujourd’hui une déclaration forte de la Banque Mondiale de l’Afd et des autres bailleurs de fonds pour nous dire qu’ils sont prêts à continuer à nous accompagner », a déclaré le ministre de l’Energie et des Mines, Madické Niang, à l’issue d’une réunion entre les bailleurs de fonds et le Ministère sur le développement du sous-secteur de l’électricité.
La Senelec, à elle seule, dépense près de 12 milliards pour satisfaire ses besoins en combustibles, a souligné le ministre. Il a noté que les bailleurs se sont engagés à faire passer la capacité de production de 60 à 100 mégawatts. La Banque mondiale est ainsi disposée à financer à hauteur de 32 milliards F Cfa la centrale de Kounoune I en vue de porter sa production de 67,5 à 92 mégawatts
Me Niang a également noté que les bailleurs ont exprimé leur disponibilité, sur les ressources disponibles, à intervenir le plus rapidement possible et même à apporter au gouvernement sénégalais une aide budgétaire destinée à améliorer la trésorerie de Senelec.
La Bid entend dégager une enveloppe de près de 15 milliards F Cfa pour la Senelec en vue de lui permettre d’acheter des produits pétroliers et de pouvoir faire marcher toutes ses centrales.
Selon le ministre, les bailleurs prévoient également d’appuyer le gouvernement dans la réalisation des études de faisabilité d’une centrale de charbon. Il s’agira, pour le directeur des opérations pour le Sénégal de la Banque mondiale, Madani Tall, de savoir comment sur le moyen terme augmenter la capacité de production à travers des investissements privés qui devront être encouragés.
Les bailleurs de fonds, a-t-il noté, se préoccupent de tout ce qui à trait à la réforme institutionnelle du secteur de l’énergie dans son ensemble, en particulier de la Senelec et de la Sar. « Nous allons voir dans notre portefeuille actuel qui couvre le secteur de l’énergie comment réallouer un certain nombre de fonds à des activités urgentes qu’il faut mener », a-t-il précisé.
S’agissant de la Senelec, le ministre a indiqué que cette société traverse des difficultés qui ont obligé les autorités de faire un recentrage de ses activités de production au profit des privés en vue de juguler les problèmes de trésorerie qu’elle connaît.
Ainsi, l’activité de la production va être une fois de plus l’apanage des privés. Il s’agit, selon lui, de revenir à une formule qui permettrait aux privés de produire de l’électricité et de la vendre à Senelec en attendant que les études qui sont initiées concernant les conséquences de cette forme de production sur les revenus de Senelec soient réalisées et que les moyens de pouvoir obtenir les meilleurs coûts du kilowatt/heure soient connus », a-t-il expliqué.
Il faudra également que la Sar puisse être un outil performant. Et c’est, a-t-il précisé, ce qui explique la volonté du gouvernement d’être fortement présent dans le capital de cette société afin de « peser sur les décisions » de l’entreprise et « capter les meilleures formes de financement possibles ». « La Sar a besoin au minimum de 60 milliards de trésorerie » et « l’Etat du Sénégal est porteur d’une mesure d’augmentation de capital de 25 milliards », a-t-il annoncé. « Nous sommes en train de soutenir la Sar à partir d’une affectation d’une partie des ressources du fonds de sécurisation pour que la Sar puisse renaître et faire revivre un climat particulièrement favorable pour son développement », a-t-il déclaré..
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