Le nouveau pari du Président Wade pour assurer aux Sénégalais une souveraineté alimentaire en riz par la production de 500 mille tonnes de riz d’ici 2012 et 800 mille tonnes à l’horizon 2015 semble loin d’être gagné. Les nombreux obstacles qui se dressent, entre autres, devant les membres des deux commissions (Production et Foncière-Transformation et Mise en marché) chargées de réfléchir sur sa faisabilité risquent de freiner sa mise en œuvre effective qui était prévue depuis le mois d’avril.
Dès l’inscription à l’ordre du jour du riz comme programme spécial, le Ministre de l’Agriculture, maître d’œuvre, a aussitôt convoqué les principaux acteurs de la filière au Sénégal pour décliner les grandes lignes de ce Programme spécial qui vise à « épargner le Sénégal de la tyrannie du riz. Et il revenait aux deux commissions mises en place suite à la réunion en date du 18 avril 2007 d’identifier les facteurs limitant qui s’opposent à l’atteinte des objectifs du programme. C’est ainsi que la commission Transformation et mise en marché s’est réunie en premier au siège de l’Arm le 23 avril 2007, suivie de celle de Production et foncière le 25 Avril 2007 au CIFA de Ndiaye.
…Les griefs de la commission Production et foncière…
Les principales pistes de réflexion abordées durant l’atelier de Ndiaye ont porté sur les aménagements susceptibles de supporter le programme, le financement des productions, le matériel agricole et les mesures d’accompagnement (protection phytosanitaire, suivi…). Mais compte tenu des délais, de l’ampleur, de la complexité des problèmes et par souci de réalisme et d’opérationnalité, la commission s’est focalisée sur le court terme. Ainsi, au lieu de s’aventurer dans des projections pour 2012, elle s’est voulue prudente et a arrêté la seule campagne 2007/2008 avec un objectif de production de 300.000 t de riz blanc sur une superficie de 119.320 ha dans la vallée du fleuve, dans le bassin de l’Anambé et dans le centre du pays. Par ailleurs, la complexité des problèmes relatifs au foncier et à la production n’ont pas permis de trouver des solutions consensuelles. Les aspects liés au foncier a été circonscrit aux terres partiellement exploitables. Le statut, le mode de ténure et le crédit ont été différés jusqu’à la mise en application de la Charte du Domaine Irriguée de la Saed. La commission s’est néanmoins entendue sur quelques points à mettre en œuvre dans les meilleurs délais pour contribuer à l’exécution du programme C’est dans cette optique que la commission s’est réunie une seconde fois le 07 mai dernier sous la présidence de Samba kanté, Directeur de l’agriculture, pour identifier toutes les contraintes relatives aux terres à emblaver et leurs modalités de mise en valeur pour garantir le succès du programme.
En ce qui a trait au foncier la réflexion portait davantage sur les superficies nécessaires, la localisation des terres, ainsi que leurs états et statuts, les contraintes qui limitent leur mise en exploitation, , les propositions de solutions les plus opérationnelles et un calendrier de mise en œuvre. Au plan de la production, les débats ont porté sur le système le plus performant de financement des campagnes agricoles, l’approvisionnement en inputs indispensables à temps, en quantité et en qualité. Les mesures d’accompagnement pour assurer l’intensification souhaitée et le mode de suivi et d’évaluation des campagnes ont été également passées à la loupe. Au total, compte tenu de la complexité des problèmes, la commission a arrêté six mesures d’accompagnement. Entre autres mesures préconisées, il y’a la réfection des aménagements hydroagricoles exploitables dans des conditions précaires estimées à 15.000 ha pour 2,2 milliards en 2007 et 2,7 milliards en 2008. Avec cependant un deadline pour le démarrage des travaux fixé en mai 2007 (date déjà dépassée) et qui se poursuivront en novembre 2008 ; condition sine qua non pour atteindre l’objectif de 52.655 ha qui seront emblavées au titre de la campagne 2007/2008.
Ensuite, la question du financement de la production attendu de la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (Cncas) et des bailleurs a été posé. Il s’élève ainsi à 15 milliards de F Cfa dont 11,5 milliards en hivernage et 4,2 milliards en saison chaude. Le crédit sous forme de prêt bancaire annuel aux OP devra être effectif au plus tard le 30 mai 2007. Après bien sûr qu’ils aient d’abord remboursé leurs dettes des campagnes précédentes. Ce qui risque d’être très difficile suite à la dernière invasion des oiseaux granivores dans les périmètres rizicoles. La commission a également posé la mise à disposition, avant la fin du mois de juin 2007, des équipements agricoles et en fin octobre 2007 des matériels de récolte et de battage. Elle s’est également penchée sur la protection des cultures.
Et c’est un budget de 200 millions sera mobilisé et disponible à partir de fin mai de même`que 6.000 litres de produits et deux avions selon la Dpv. Dans la même veine, la demande de diligenter l’électrification des stations de pompage du bassin de l’Anambé. La facturation de l’électricité, considéré comme intrant agricole à part entière dans les activités d’irrigation et de drainage, a beaucoup retenu l’attention de la commission qui tient à ce que les producteurs soient exonérés de la prime fixe et de la Tva. Enfin la dernière mesure a trait à l’engagement des producteurs pour rompre avec les difficultés récurrentes au remboursement du crédit et leur participation à la mise en place d’un fonds de calamité.
Dans ses conclusions, la commission recommandera vivement une harmonisation des activités avec la commission Transformation et Mise en marché pour assainir durablement la filière et optimiser ses potentialités. Toutes ces mesures seront traitées à l’occasion du conseil interministériel sur ce programme spécial autosuffisance alimentaire en riz qui, tarde à être convoqué
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