Jeudi 25 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Economie

AVIATION - Un quatrième Dg en cinq ans : Air Sénégal international n’est pas sortie des turbulences

Single Post
AVIATION - Un quatrième Dg en cinq ans : Air Sénégal international n’est pas sortie des turbulences

Le changement de tête ne risque pas de redorer le blason terni de la compagnie si des modifications profondes ne sont pas impulsées à la direction des choses au sein de la compagnie aérienne.

Mohamed Fattahi, l’ancien directeur commercial devenu Directeur général de Air Sénégal international, va quitter ses fonctions à la tête de la compagnie aérienne maroco-sénégalaise. Le Conseil d’administration, qui va se tenir le 28 juin prochain, va entériner une mesure prise depuis longtemps, par l’actionnaire majoritaire, la Royal Air Maroc (Ram). Il se dit que Mohamed Fattahi sera remplacé à son poste par un ancien commandant de bord de Royal Air Maroc, par ailleurs, ancien pilote du feu Roi Hassan 2, du nom de Mohamed Alaoui. Cette nomination ne fait que confirmer la prééminence donnée au personnel de Royal Air Maroc quand il s’agit de nommer les responsables d’Asi.

Mohamed Fattahi avait pris fonctions comme Directeur général d’Air Sénégal international le 1er mars 2005, en remplacement de son compatriote Farid Senhaji, qui venait de démissionner brutalement, «pour raisons personnelles». Mohamed Fattahi avait dû renoncer à un poste important au siège de la Ram, pour suppléer au pied levé à la défection de Senhadji. Il lui revenait de redonner confiance à un personnel perturbé par une gestion hasardeuse, qui mettait en péril l’outil de travail.

A l’époque, la compagnie venait de connaître un sérieux revers avec le retrait de l’autorisation d’assurer les services de handling qu’elle opérait pour les compagnies sud-africaine South African Airways (Saa), Ram et bien d’autres encore. Le ministère du Tourisme et des Transports aériens confiait ces tâches exclusivement aux deux compagnies de maintenance qui se partageaient la plate-forme aéroportuaire de Léopold Sédar Senghor. Asi, crée le 2 novembre 2000 à la suite d’un partenariat entre l’Etat sénégalais et la Ram, qui détient 51%, a subi un sérieux choc, avec ce manque à gagner de plus de 50 milliards de francs Cfa par mois.

Cette situation a coïncidé avec des perturbations sérieuses dans le management des vols, qui ont commencé à connaître des retards ou des annulations brutales, souvent sans explication aucune. Air Sénégal international qui, dans sa courte vie, venait d’être nommée deux années d’affilée, Meilleure compagnie aérienne d’Afrique, voyait se détourner de lui bon nombre de ses clients. Certains même prenaient l’initiative de rassemblements toutes les expressions de mécontentement de la clientèle sur un site web. Signe d’un ras-le-bol généralisé. Dans le même temps, des mouvements internes, au niveau du personnel, signalaient des courants de frustration de plus en plus nettes. Ancien de la maison, Fattahi, qui avait monté la compagnie aux côtés du premier Dg, El Aoufir, partait avec un a priori favorable. Il n’a pas mis longtemps à décevoir.

Non seulement ses relations avec tous les membres du personnel ne se sont pas améliorées, mais la clientèle non plus ne trouvait pas toujours son compte dans la gestion de la compagnie. L’acquisition d’un aéronef tout neuf, à plus de trente milliards de francs Cfa, n’a pas réduit les fréquences des retards ou d’annulation des vols. Malgré cela, avec une flotte de moins de cinq avions, Asi voulait continuer son plan d’expansion comme toute grande compagnie. Elle voulait se donner les moyens d’assurer la desserte de trois nouvelles lignes qu’elle venait d’ouvrir, vers Accra, Madrid et Milan, tout en renforçant ses capacités opérationnelles. Cette politique a connu son plus grand echec avec la couverture aérienne du dernier pèlerinage à la Mecque, qui a tourné au désastre, avec de nombreux pèlerins laissés en rade à l’aller comme au retour. Au point que la presse a fait état d’une sèche mise en demeure du ministre des Transports aériens au Directeur général, pour qu’il réglât rapidement cette situation. A la plupart des reproches qui leur sont adressés, les dirigeants de la compagnie rétorquaient, à juste titre, qu’ils privilégiaient la sécurité des passagers à la recherche du profit.

Néanmoins, le départ de Fattahi risque de ne pas régler grand-chose si des changements profonds ne sont pas engagés, dans la gestion du matériel et dans celle des ressources humaines. C’est cela qui devrait être le vrai challenge de M. Alaoui.

 



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email