Chaque trimestre, le montant de la commande publique est divulgué. Cependant, regrette Babacar Diagne, Président du Conseil des entreprises du Sénégal (Cdes), les micro et petites entreprises y accèdent difficilement. Ce dernier alerte aussi, que nos entreprises ne sont pas encore prêtes pour bien saisir les opportunités d’affaires que généreront le pétrole et le gaz.
Vos entreprises ont-elles senti l’impact de la commande publique qui culmine à 434 milliards en début 2017 ?
Les conditions ne sont pas réunies pour que les micro et petites entreprises puissent bénéficier de manière efficiente de la commande publique. Les derniers chiffres de l’Ansd montrent que 97% des entreprises sénégalaises sont informelles. Leur structuration et leur statut informel ne leurs permettent pas encore de pouvoir participer aux appels d’offres. L’Etat devrait initier des mécanismes pour permettre aux micro et petites entreprises d’accéder à 15% de la commande publique avec des conditions accessibles répondant à leur environnement. Mais pour le moment, le Cdes et nombre d’entrepreneurs n’ont pas encore ressenti l’impact de la commande publique notamment durant le premier trimestre de 2017.
Où se situent donc les blocages?
Les blocages sont d’ordre structurel, administratif, et financier. Sur le plan administratif, il y a tellement de documents qu’on vous demande. Et les petites et micro entreprises ne sont pas en mesure de répondre à toutes ces conditions administratives. Sur l’aspect financier, il vous est demandé une caution de 1,5 voire 2% du montant total du marché. Ça, c’est enrichir les banques au détriment des micros et petites entreprises. Il n’y a aucune institution financière capable de nous accompagner pour gagner un marché à cause de la frilosité des institutions financières. C’est autant de problèmes qui font qu’il est extrêmement difficile pour les micros et petites entreprises d’accéder à la commande publique au vu de l’environnement des affaires qui ne profite pas aux micros petites entreprises qui font 97.5% des entreprises domiciliées au Sénégal.
Pensez-vous que nos entreprises sont prêtes à saisir les futures opportunités d’affaires que vont générer le pétrole et le gaz ?
Je ne pense pas que nos micro et petites entreprises, ou en général nos entreprises, soient prêtes à prendre en charge ces opportunités. Déjà, il n’y a aucune exigence de sous-traitance. Il n’y a pas, non plus, de politique d’accompagnement. Et c’est le rôle de l’Etat d’initier des mesures d’accompagnement pour appuyer les entreprises qui vont travailler dans les sous-produits miniers. Mais, il n'y a pas d’accompagnement. La formation pose problème, il n’y a pas de ressources humaines qualifiées pour cela, ni une ligne de sous-traitante encore définie.
Comment l’Etat pourrait-il y remédier ?
L’Etat devrait par exemple renforcer les compétences de la bourse nationale de sous-traitance qui pourrait prendre en charge beaucoup de ces problématiques. C’est bien de faire des taux de croissance de 6.5% ou un taux à 2 chiffres, mais si la croissance est tirée en grande partie par l’investissement public et par les entreprises minières, cela pose un problème de croissance de qualité. La croissance ne sera pas partagée par le plus grand nombre d’agents économiques.
Quel était l’objet de votre présence au forum économique du Sénégal au Canada ?
Nous y étions au nom du secteur privé national afin de faire la promotion du tourisme économique et celle des micro et petites entreprises et nouer des partenariats. C’était intéressant en termes de rencontres économiques. On est en train de travailler sur un projet d’envergure régionale avec la coopération canadienne pour l’Afrique. Le Bureau économique du Québec au Sénégal sera aussi transformé en délégation générale économique. Les Canadiens vont développer une politique économique à partir du Sénégal pour atteindre les autres marchés africains. Beaucoup d’investissements seront consentis, beaucoup de leviers d’accompagnement. Maintenant, ce sera à nous de saisir les opportunités d’affaires. Je remercie, par ailleurs, la direction de la promotion des politiques économiques et culturelles du ministère des Affaires Etrangères, qui nous a conduit à ce forum.
Economie
7 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2017 (17:54 PM)Anonyme
En Mai, 2017 (18:21 PM)Anonyme
En Mai, 2017 (19:16 PM)Anonyme
En Mai, 2017 (20:11 PM)Vous etes responsablez d'une partie du patronat mettez vous au travail au lieu d'occuper l'espace mediatique
AU BOULOT
Jiggy
En Mai, 2017 (21:02 PM)Bob
En Mai, 2017 (21:28 PM)Bien sûr qu'on est pas prêt ............... mais qu'est ce qui empêche le gouvernement de lancer un programme de recrutement et de formation aux futurs cadres, ingénieurs, techniciens etc pour assurer la gestion du pétrole ?????????????
Anticiper c'est vraiment compliqué pour certains ................
Anonyme
En Mai, 2017 (22:34 PM)Participer à la Discussion