Baisse des prix des denrées sans mesures d’accompagnement : L’Unacois dénonce et parle d’Etat ‘ Samba Allar’

Parce qu’elle estime que le gouvernement du Sénégal garde jalousement ses recettes fiscales et demande aux commerçants de porter seuls le fardeau du sacrifice, l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) dénonce la mesure et s’attaque à l’Etat qu’elle qualifie de ‘Samba Allar’.

Se sentant obligée d’accepter et d’appliquer une baisse sur certaines denrées de première nécessité après la publication d’un arrêté du ministre du Commerce, l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) invite l’Etat à revoir cette mesure. Qui apparaît, à ses yeux, comme ‘un véritable aveu d’impuissance des autorités face à la montée du coût de la vie et aux préoccupations grandissantes des populations’. En effet, dans un communiqué de presse, l’organisation de commerçants et d’industriels, pense que tout gouvernement doit et peut, dans un contexte de flambée des prix, notamment ceux de première nécessité, porter assistance aux populations en agissant concrètement sur des leviers économiques qu’il maitrise. Et, selon ces commerçants, le levier le plus efficace et le plus simple car relevant exclusivement de l’Etat est celui de la fiscalité. ‘Si l’Etat baisse les taxes, les prix baissent automatiquement. L’Etat du Sénégal fait du Samba Allar en refusant de baisser ses taxes et exiger des commerçants qu’ils portent seuls le fardeau du sacrifice. En matière de sacrifice pour alléger le coût de la vie, l’Etat doit prêcher par l’exemple en diminuant les taxes. S’il le fait, les commerçants suivront et les prix baisseront automatiquement. L’Etat du Sénégal cherche à mettre les populations en mal avec les commerçants en les transformant en boucs-émissaires’, notent-ils dans leur communiqué.

Cependant, même si elle plaide pour une baisse des prix, l’Unacois dit la vouloir avec des modalités concertées. Car, selon ces commerçants et industriels, la réorganisation et la relance du secteur du commerce ont connu de nombreux échecs dont le dernier en date est celui du projet de ‘Magasin de référence’. Un projet qui, selon eux, a atteint toutes ses limites, parce qu’ayant exclu dans sa démarche les commerçants traditionnels. Car, croient-ils savoir, ‘seule une concertation ouverte et sincère avec les commerçants peut donner au gouvernement des solutions pertinentes d’allégement du coût de la vie et de baisse des prix de toutes les denrées et non de sept produits’, souligne, dans son texte, l’Unacois qui se dit favorable à une baisse. Mais, précise-t-elle dans son document, ‘à condition que l’Etat prêche par l’exemple en étant le premier à faire des sacrifices’.

Rappelons que, sur instruction du président de la République en Conseil des ministres, le gouvernement a convoqué la semaine dernière le Conseil national de la consommation pour entériner la baisse des certaines denrées de premières nécessité pour faire face à la conjoncture. Une mesure, sans préalables, qui a exaspéré la plupart des commerçants du pays qui ont refusé d’appliquer les nouveaux prix en vigueur. Et le ministre du Commerce, Amadou Niang, qui devait descendre, hier, sur le terrain hier pour vérifier la mise en œuvre de la mesure a annulé sa tournée qui était prévue dans les quartiers de Dakar et de sa banlieue.

Mais, selon nos confrères de l’Agence de presse sénégalaise (Aps), les services du ministère du Commerce ont saisi entre samedi et dimanche dernier plus de 140 tonnes de denrées alimentaires chez des commerçants qui refusent d’appliquer les nouveaux tarifs en vigueur avec l’arrêté du 1er février portant baisse de 10 % du prix de certaines denrées de première nécessité.