Si la Chine et les pays émergents disposent désormais de davantage de droits de vote, l’Afrique, elle, en a un peu perdu.
Pour la première fois depuis 1987, la Banque mondiale va augmenter son
capital de 85,8 milliards de dollars. Parallèlement, au terme d’âpres
discussions étalées entre le 21 et le 25 avril, les différentes forces
en présence sont tombées sur un accord pour permettre le transfert de
3,13% des droits de vote des pays riches vers les pays en développement.
Ce redéploiement s’est fait sur la base d’un calcul prenant en compte
le produit intérieur brut (PIB) et le montant des dons accordés aux pays
pauvres. Bien évidemment, ce ne sont pas avec ces deux critères que
l’Afrique aurait comblé son déficit de représentativité... Ainsi, plus
d’un tiers des pays africains ont perdu leur part. Seul le Soudan a vu
sa représentativité renforcée, selon l’ONG Oxfam.
Saupoudrage des yeux
Le transfert des 3,13% a bénéficié d’abord à la Chine qui a vu ses droits passer de 2,77% à 4,42%. Ce qui place l’empire du Milieu à troisième place d’actionnaire de la Banque mondiale, derrière les Etats Unis et le Japon. Fait significatif, la puissance asiatique dépasse désormais l’Allemagne, la France et le Royaume Uni. L’Inde a aussi grappillé quelques voix avec des droits de vote passés de 2,78% à 2, 91%. Idem pour le Brésil dont le poids au sein de l’institution évolue de 2, 06 à 2,24%. Les pays qui ont lâché du lest sont le Japon qui revient de 7,62% à 6, 84%, l’Allemagne (4, 35% à 4%), la France et le Royaume Uni ( 4, 17% à 3, 75%). En fait, cette timide évolution n’a pas changé le rapport de force, resté largement favorable aux USA, dont la part reste inchangée (16, 85%). Le conseil d’administration, qui est l’organe de commandement suprême de la BM, reste aussi inchangé avec 24 sièges répartis aux « grands vainqueurs » de la guerre mondiale (Etats Unis, Russie, Grande Bretagne et France) et à leurs partenaires. L’Europe compte 9 administrateurs dans cette instance contre 2 sièges tournants pour l’Afrique, qui reste très marginale dans le processus de décision.
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