Le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), mis en place il y’a cinq ans, peine à sortir de sa léthargie. Une situation devant laquelle le ministre de tutelle, Abdou Aziz Sow a tenté d’apporter quelques éclaircissements. C’était à l’ouverture du séminaire d’information et de formation des journalistes sur «Les enjeux de l’Intégration Africaine à travers la Cedeao, l’Uemoa et le Nepad» que son département a tenu en collaboration avec le Collectif des journalistes économiques (Cojes) les 9 et 10 septembre 2006 à Saly Portudal.
Ouvrant les travaux de deux jours de formation à l’intention des journalistes économiques, le ministre du Nepad, de l’intégration économique africaine et de la politique de bonne gouvernance, Abdou Aziz Sow a tenté d’apporter des explications aux blocages de cette initiative africaine qui ont occasionné les sorties au vitriol du président Abdoulaye Wade. Pour Abdou Aziz Sow, les quelques questions qui sont à l’ordre du jour en Afrique, et sur lesquelles il se doit d’apporter quelques éclairages consistent à se demander : «qu’est ce qui ne va pas dans le Nepad ?» «Pourquoi le Président de la République, Maître Wade ne rate jamais une occasion de critiquer le Nepad ?» «Ces critiques, signifient-elles qu’il ne croit plus à ce programme qu’il a pourtant largement contribué à mettre au jour ?». On se souvient de la volonté politique déterminée à parvenir à des réalisations concrètes qui à vue la création de structures, la mise à contribution d’importantes ressources humaines et la mobilisation d’importantes ressources financières, juste après l’adoption de cette initiative devant sortir l’Afrique de l’ornière.
Le ministre du Nepad, a reconnu que «à force de démarches erratiques et sans rapport avec les objectifs initiaux, le Nepad tarde à prendre corps et à traduire en réalités les objectifs qui lui ont été assignés». A son avis, cette situation s’explique, entre autres, par plusieurs problèmes qui, selon lui, «sont liés à l’ordonnancement institutionnel et la gouvernance du Nepad lui-même (lourdeur et mauvaise fonctionnalité du Secrétariat, prises de décisions unilatérales compétences mal définies qui se chevauchent avec celles des autres organisations communautaires etc)». A ces maux, Abdou Aziz Sow y a ajouté «le non respect de la définition des secteurs prioritaires et leur mauvaise articulation, les mécanismes de mobilisation et d’absorption des ressources financières». C’est ainsi que M. Aziz Sow a jugé que, aujourd’hui, «la situation s’est tellement aggravée que le Nepad vit dans une léthargie inadmissible». Et c’est cette léthargie, a t-il poursuivi, «consécutive aux multiples déviations par rapport à la vision originelle qui suscite et explique les critiques du Président Wade». Pour se ressaisir, M. Sow s’est réjoui des derniers Sommets des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine tenus à Khartoum et à Banjul qui, à l’en croire, ont entériné l’initiative du Président de la République relativement à l’organisation d’une réunion de réflexion d’ensemble visant à recentrer les orientations du Nepad autour de la vision originelle de manière à accélérer la mise en œuvre des projets déjà identifiés. Il a informé que, «cette réunion qui prendra la forme d’un Brainstorming aura lieu à Abuja en octobre 2006 et permettra, nous l’espérons, de revenir aux choses mêmes après un égarement de cinq ans». Face aux sorties musclées du président Wade sur cette situation, le ministre du Nepad pense «ses critiques portent plutôt sur la façon dont il est administré à partir du Secrétariat logé en Afrique du Sud et sur l’insensibilité manifeste de certains de ses pairs initiateurs quant à l’urgence de faire des réalisations à la hauteur des attentes que ce programme suscite auprès des peuples africains».
Comme rappel, c’est lors du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, tenu à Lusaka en 2001 que le Nepad a été officiellement adopté comme étant la Vision commune pour le développement économique de l’Afrique.
0 Commentaires
Participer à la Discussion