La campagne de commercialisation de l’arachide ne se résume pas simplement à la fixation d’une date pour son démarrage et à celle d’un prix au producteur. Elle est également le moment fort pour les huiliers de la place, au nombre de trois. Si la Sonacos qui a le gros du lot a donné des assurances, la Novasen et le CAIT grincent des dents.
Sur un objectif de collecte des graines d’arachide arrêté à 205.000 tonnes par le Gouvernement pour la présente campagne agricole, la répartition des quotas au trois huiliers donne 185.000 tonnes à la Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux du Sénégal (SONACOS), 15.000 t à la Novasen et 5.000 t au Complexe Agro Industriel de Touba (CAIT). Mais celle n’a pas fait que des heureux à l’image de la Novasen et du CAIT qui ont jugé leurs quotas très insuffisants comparés à l’objectif de collecte assigné à la Sonacos. Entre autres griefs avancés par le CAIT, leur quota de 5.000 t constitue un obstacle pour la confiance de leur banque en vue de les accompagner dans cette opération de collecte. À cette crainte des huiliers de Touba, Farba Senghor, Ministre de l’agriculture voit l’affaire d’un autre oeil. À l’avis, « ces huiliers n’avaient pas assuré l’année dernière leurs quotas de 3000 t pour le CAIT et 10.000 t pour la Novasen et malgré cela, un effort a été fait, après arbitrage du CNIA que le Gouvernement a approuvé cette année pour les porter pour cette campagne de commercialisation respectivement à 5.000 t et 15.000 t ». Aussi, parce que l’allocation des quotas obéit à des critères précis, il les a invités à « assurer plutôt leurs objectifs de collecte fixés pour cette année pour espérer plus, sur la base des résultats que nous allons obtenir, durant les campagnes de commercialisation à venir ».
À l’opposé de ces deux huiliers, la Sonacos semble satisfaite de son quota de 185.000 t « même si sa demande initiale était de 220.000 t », souligne Ibrahima Diack, Vice Président du Groupe. Des assurances ont été données par la Direction générale du Groupe, représenté par son Président, Frank Bavard et son Adjoint, qui s’est dit prête pour relever le défi, pour que la campagne de commercialisation se déroule sans trop de problèmes ; notamment les ruptures dans la collecte des graines. Ces assurances sont fondées sur le fait que « la Sonacos a commencé dès le mois d’août à s’occuper du financement de la campagne ». C’est ainsi que, poursuit M. Diack, « comme celà se fait communément, elle a sollicité un arrangeur, en l’occurrence BNP Paribas à Genève, pour nous structurer le financement en off-shore autour du montant articulé autour 40 millions d’euros ». Egalement, « compte tenu de la situation actuelle d’endettement de la Sonacos par rapport au système bancaire et l’effort de la Sonacos pour réduire considérablement ses créances vis-à-vis des banques locales, la Sonacos va les solliciter d’abord pour qu’elles participent à cette opération en acceptant de pré - financer la subvention étatique qui nous permettrait de démarrer la campagne à bonne date », a-il poursuivi. Et comme la Sonacos doit collecter 185.000 t ; « il faut qu’elle marche pour pouvoir acheter toutes ces graines car elle ne dispose cette année que de la subvention étatique comme financement », renchérit M. Diack.
0 Commentaires
Participer à la Discussion