
La Crbc gagne le projet Bus transit rapid, après avoir réalisé l’autoroute Ila Touba. Mais l’entreprise chinoise n’a pas forcément une bonne réputation, en ce qui concerne le traitement de ses employés.
Le marché du Bus rapid transit (Brt) a été remporté par une entreprise chinoise, la China Road and Bridge Corporation (Crbc). La même compagnie qui a réalisé l’autoroute Ila Touba.
Mais il faut dire que la compagnie chinoise n’a pas forcément bonne presse au Sénégal. Notamment sur les aspects liés aux conditions de travail. Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs du bâtiment et des travaux publics, Diaraf Ndao a regretté que le chantier soit attribué aux Chinois.
Selon lui, les compatriotes de Xi Jin Ping n’ont aucun respect pour le droit des travailleurs. ‘’Si c’était une autre entreprise, j’aurais applaudi, mais avec les Chinois, les travailleurs ne gagnent rien’’, affirme-t-il sur Rfm.
Une position que semblent conforter les travailleurs sénégalais de l’entreprise. Ces derniers avaient même observé une grève pour réclamer leur salaire et de meilleures conditions de travail. «Non seulement nos charges et heures de travail sont énormes, mais nous sommes laissés à la merci des Chinois qui peuvent nous renvoyer sans aucune contrepartie, parce que nous ne bénéficions pas de contrat de travail».
Nous travaillons 10 heures par jour pour percevoir moins de huit heures de rémunération par jour. Nous n’avons pas de bulletin pour savoir si les cotisations sociales sont défalquées ou non de nos maigres salaires. Notre situation frise l’esclavage. Les Chinois nous traitent comme des esclaves dans notre propre pays», se plaignait en mai 2016, l’un d’eux, Ciré Boukary, dans les colonnes du journal «Le Quotidien».
«Nous n’avons point de primes de risque. Nous travaillons du lundi au dimanche. Aucun jour de repos n’est octroyé», ajoute sur Dakaractu Abdou Khadre Diack, un employé licencié par la Crbc.
En plus des conditions de travail, Ciré Bakary avait aussi dénoncé la rémunération qui, selon lui, ne respectait pas la grille tarifaire. «Nous sommes rémunérés à 420 F l’heure, contrairement au barème en vigueur au niveau de ces chantiers qui fixe l’heure à 560 F. Nous travaillons tous les jours du lundi au dimanche et nous ne pouvons même pas avoir 40 mille francs. Si tu es malade ou bien tu as un empêchement, tu n’es pas pris en charge. Si tu as la malchance de commettre un accident, tu vas rembourser jusqu’au dernier centime», confie Ciré Boukary.
Une thèse appuyée par Serigne Ndiaye, soudeur, et Abdou Khadre Diack, mécanicien, deux employés renvoyés par l’entreprise. ‘’Parmi les victimes de cette injustice, il y en a qui sont en train de payer les sommes de 200 000 F et 150 000 F’’, renchérit Diack dans un article de Dakaractu daté du 3 juillet 2016.
C’est dire donc que même si les Chinois sont connus pour leur efficacité, comme l’a souligné hier Macky Sall lors du lancement des travaux du Brt, il n’en demeure pas moins que le gouvernement doit être regardant sur les conditions de travail des Sénégalais employés par l’entreprise.
6 Commentaires
Sd
En Octobre, 2019 (22:23 PM)Participer à la Discussion