Les délestages notés à Dakar, la cherté des factures d’électricité et la conjoncture dans les ménages plombent la vente d’appareils électroménagers. Vendeurs de ventilateurs et de congélateurs scrutent désespérément la clientèle.
Mois de juillet. L’été bat son plein. La chaleur gagne Dakar. Les moyens pour se prémunir de la canicule ne manquent guère. Les brasseurs d’air pour contenir dans les exigües chambres de la capitale, les frigo-bar pour se dessécher la gorge, chacun y va de ses goûts. Mais, à quel prix ? Ces matériels électroménagers qui devaient susciter la convoitise des Sénégalais n’attirent pas. La conjoncture économique et les coupures intempestives d’électricité demeurent la cause la mieux partagée. Un tour effectué hier un peu partout en ville dans les magasins a permis de constater que cette situation est loin d’en délecter les vendeurs d’appareils électroménagers comme les brasseurs d’air, et autres gammes de climatisation. Croisé à Petersen, Alassane Fall exprime tout son désarroi. ‘Notre chiffre d’affaires de l’année dernière est bien plus important que celui de cette année-ci. Les consommateurs ont peur d’acheter parce que l’électricité fait défaut et, évidemment, endommage leur matériel’, confie ce vendeur de matériels électroménagers. Un fait que Pape Ndiaye, surpris à Pikine, confirme. ‘J’avais un réfrigérateur mais j’ai arrêté de le faire fonctionner parce qu’il consommait beaucoup d’énergie et cela impacte sur les factures’, avoue ce responsable de famille.
Le confort a un prix. En souffrent, cependant, en cette période d’intense chaleur, les bourses démunies. ‘Nous essayons de nous en sortir avec les éventails à cause des délestages et de la cherté des factures d’électricité. En plus, je ne peux même plus garder mes repas au frais’, rouspète Ndèye Diop, mère de famille croisée à Pikine Aïnoumane.
En attendant de meilleurs horizons, Alassane scrute cette miraculeuse clientèle qui viendrait lui acheter un ou deux ventilateurs gagnés par la poussière. Ailleurs, pour vaincre la chaleur, certains jettent leur dévolu sur les congélateurs ou encore les réfrigérateurs. Le désir de se rafraîchir la gorge ou au moins se faire de l’argent en vaut le pari. Djibril Diop, jeune commerçant établi dans le populeux département de Pikine atteste. ‘Mes clients parviennent à s’acheter au moins un frigo-bar qui est beaucoup plus bénéfique pour les célibataires ou les moyennement riches ’, révèle-t-il, tout sourire. Il explique que d’autres, plus réalistes, s’équipent à partir de son magasin des congélateurs-bar pour tirer profit de la canicule en se livrant au commerce des sachets d’eau fraiche ou glacée. Ce business bien géré leur permet d’avoir de quoi payer les factures d’électricité souvent trop salées. Contrairement à beaucoup d’autres vendeurs qui augmentent le prix de leurs produits selon la période ou l’événement, Djibril Diop s’isole de cette spéculation et lance : ‘Même à l’approche de la Tabaski ou du Ramadan, en période de chaleur ou de fraicheur, nous maintenons le même prix.’
Mais le véritable problème se pose lorsqu’on veut étancher sa soif. Tout le monde ne peut pas se payer du matériel frigorifique qui coûte les yeux de la tête actuellement. ‘Je n’ai pas les moyens pour m’acheter un congélateur’, fulmine cet habitant de Pikine du nom de Amadou Samba Bâ qui trouve son compte dans l’achat de sachets d’eau fraîche à 50 francs seulement.
Le malheur des vendeurs d’appareils électroménagers en cette canicule exacerbée par la conjoncture des ménages, fait le bonheur des vendeurs d’éventails. Ces derniers se frottent, en effet, les mains. ‘ Nos produits se vendent moins cher et gratifient de l’air naturel. En plus, c’est du ‘made in Sénégal’’, se réjouit l’un d’entre eux trouvé dans un arrêt de cars à Tally Bou Mack. Même s’il rechigne à l’idée de divulguer son chiffre d’affaires journalier.
4 Commentaires
Patisco
En Juillet, 2011 (04:10 AM)Fakidy
En Juillet, 2011 (04:53 AM)Patisco
En Juillet, 2011 (06:55 AM)Sosososo
En Juillet, 2011 (09:21 AM)Participer à la Discussion