Le ministre des Transports et des Infrastructures, Habib Sy, a voulu justifier hier, devant la presse, le choix qu’il a porté de laisser en rade l’opérateur national Air Sénégal international (Asi), dans le transport des pèlerins sénégalais à la Mecque. Le fond du problème tient à des économies d’argent, d’après ses explications.
Habib Sy juge que toutes mesures ont été prises pour permettre aux pèlerins aux lieux saints de l’Islam d’accomplir leurs devoirs religieux dans les conditions les meilleures. Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et des Transports aériens, s’exprimait hier au cours d’une conférence de presse tenue, dans les locaux du Ministère des affaires étrangères.
M. Sy a expliqué le choix de l’opérateur saoudien Zam-Zam pour convoyer les pèlerins sénégalais, en lieu et place de la compagnie sénégalo-marocaine Air Sénégal international (Asi), dont les tarifs sont de loin moins attractifs. Le ministre d’Etat a expliqué qu’alors qu’Air Sénégal international exige 1 670 000 francs par passager, Zam-Zam ne demande que 1 377 000 , soit un différentiel de près de 200 000 francs Cfa.
M. Habib Sy a commenté que pour son gouvernement et lui, il ne pouvait être question d’en rajouter aux difficultés économiques que vit le Sénégalais moyen en ces moments difficiles. C’est pourquoi, «lorsque les autorités de Air Sénégal international ont fait état du coût élevé du baril de pétrole pour justifier leurs tarifs, je leur ai répondu que la conjoncture est beaucoup plus ressentie par les consommateurs», a-t-il ajouté. Ainsi, la logique commerciale, pour ne pas dire mercantiliste, a prévalu, au grand dam des partisans de la préférence nationale.
Emboîtant le pas au ministre, le nouveau Commissaire général au pèlerinage révélera que les pèlerins voyageront avec les appareils Dc 10 aux conditions de sécurité et de confort remarquables, au lieu des Boeing 737 dont dispose Asi. En plus, chaque appareil, d’une capacité de 360 places, ne transportera que 330 passagers par voyage, les 30 sièges ainsi soustraits serviront «aux franchises bagages» des passagers qui n’ont chacun droit qu’à 30 kg. Toujours dans cette logique d’ordre sécuritaire, le ministre informera que tous les contrôles en matière de navigation aérienne sont faits ou sont en voie de l’être. Il s’agit, entre autres, des examens de documents, des visites et contrôles des appareils sur le territoire saoudien, avec l’envoi de missions sur place.
En ce qui concerne les retards des vols à l’aller comme au retour de pèlerinage, Thierno Ibrahima Dia s’est hâté d’assurer que si cela venait à se produire, les éventuels victimes seront indemnisées à la hauteur des désagréments subis. Devant le tableau reluisant dressé à la société Zam-Zam, le Pdg de cette compagnie, présent à la conférence de presse d’hier, ne pouvait que se confondre en remerciements envers les autorités du pays, et surtout envers ses interlocuteurs.
Néanmoins, les calculs ont permis de comprendre que les pèlerins aux lieux saints de l’Islam vont toutefois débourser davantage que prévu, et plus exactement 2 600 000 francs Cfa, tous frais compris. Le seul argument face à cette remarque, de la part du ministre Habib Sy, a été de dire, tant mieux «si cela peut assurer à ces derniers de meilleures conditions de voyage». Alors que peu de temps auparavant, il faisait miroiter les importantes économies réalisées grâce au changement d’opérateur.
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