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Créances impayées : L’Etat doit 60 milliards à ses fournisseurs

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Créances impayées : L’Etat doit 60 milliards à ses fournisseurs

Les créances dues par l’Etat du Sénégal aux fournisseurs risquent de fragiliser les Pme et, par ricochet, les banques locales. Estimées à 60 milliards de francs Cfa, ces créances ont doublé par rapport à 2005. Une peur bleue a gagné le secteur privé qui s’est confié d’ailleurs à la mission du Fmi qui vient de séjourner au Sénégal. Son représentant résident, Dr. Alex Ségura, fera face à la presse ce mercredi.

Les arriérés ou instances de paiement dus aux fournisseurs sont estimés à 60 milliards de francs Cfa. Une situation qui pénalise les Petites et moyennes entreprises. Une préoccupation aussi du Fonds monétaire international. En effet, l’institution de Bretton Woods, dont une mission vient de séjourner au Sénégal, a tiré la sonnette d’alarme. Et lors des discussions avec les autorités sénégalaises et le secteur privé, les arriérés ou instances de paiement sont revenus comme une ritournelle.

Ces créances qui risquent de fragiliser les Pme et, par ricochet, les banques locales, sont d’autant plus préoccupantes que le montant a doublé entre 2005 et 2006. De 30 milliards, le stock est passé à 60 milliards de francs en fin 2006. Déjà, beaucoup de fournisseurs hésitent à respecter les commandes faites par les démembrements de l’Etat.

Au Centre des œuvres universitaires de Dakar, les gérants de restaurant étaient montés, l’année dernière, sur leurs grands chevaux pour réclamer à l’Etat le paiement de plus de 1 milliard. Ils avaient même écrit au président Wade.

Le Centre hospitalier universitaire Aristide Le Dantec est dans la même situation. La dette due aux fournisseurs est estimée à 1 milliard 300 millions de francs Cfa. Une ardoise qui n'est pas sans conséquences sur son fonctionnement. C'est ainsi que son bloc opératoire avait été momentanément fermé. Le compresseur, qui produit l'air comprimé nécessaire aux appareils d'anesthésie, étant tombé en panne. Le matériel ne bénéficie plus d'entretien régulier. Fournisseur, la Segoa, société chargée de l'entretien du matériel, court derrière ses factures impayées de l'ordre de 150 millions de francs Cfa.

‘Prétextant d’un arrêt du logiciel depuis deux mois, la direction générale des Finances, qui certifie la créance et fournit les titres de créance, ne délivre plus ces documents. Aujourd’hui, les fournisseurs ne détiennent aucun titre de créance devant leur permettre d’être payés par le Trésor public. C’est le circuit ou flux administratif qui a été interrompu’, se désole un fournisseur qui refuse tout de même à communiquer le montant que lui doit le Trésor public. Tout juste, consent-il à informer que le paiement au Trésor public s’effectue au compte-goutte. ‘Ce sont les petites créances, de 200 à 500 millions de francs Cfa, qui sont honorées. Les gros montants attendent le redémarrage d’un soit-disant logiciel’, maugrée le fournisseur responsable d’une Pme.

Des sources bien informées renseignent qu’aucun logiciel n’est en panne. Le problème qui se pose est que l’Etat fait courir ses fournisseurs. Le Trésor public n’est plus liquide. Récemment, les villes de Kolda et de Mbacké étaient entrées dans la danse. Des fournisseurs réclamaient à ces municipalités leur dû.

Pourtant, l’Etat sénégalais vient de réussir un emprunt obligataire, avec près de 60 milliards de francs levés sur le marché financier sous-régional.

Dépassant ainsi l’objectif de 50 milliards. Les fournisseurs espéraient que cette enveloppe sera consacrée à payer les factures. ‘Mais, précise l’un d’eux, tel ne sera pas le cas, d’autant plus que certaines sources soulignent que les 20 milliards seront alloués à la Senelec. Les fournisseurs qui croient qu’ils seront payés à partir de cet emprunt, se trompent’.

A cause d’arriérés ou d’instances de paiement, l’exécution du Plan Jaxaay, projet si cher au président Wade pour reloger les sinistrés des inondations, a été arrêtée pour les mêmes motifs. D’ailleurs, le chef de l’Etat a instruit, le 24 juillet dernier, lors du dernier Conseil des ministres, le ministère de l’Economie et des Finances à diligenter le paiement des mandats déposés au niveau du Trésor. Les fournisseurs, qui ont des charges fixes à honorer comme le paiement des impôts, ne savent plus à quelle administration se vouer.

Le Fonds monétaire international craint que la situation ne s’empire d’ici à la fin de l’année en cours. Il a demandé à l’Etat sénégalais de prendre ses responsabilités pour apurer les arriérés et réduire aussi les délais de paiement (voir par ailleurs).

 



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