Vendredi 19 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Top Banner
Economie

CREDIT A… MANSOUR CAMA, Président du Conseil national des employeurs du Sénégal (Cnes) : La BID a des procédures inadaptées

Single Post
CREDIT A… MANSOUR CAMA, Président du Conseil national des employeurs du Sénégal (Cnes) : La BID a des procédures inadaptées

Le dirigeant d’entreprise, M. Mamour Cama a pris part hier au symposium sur le renforcement des capacités pour la promotion du commerce et des investissements en Afrique, qui se tient dans le cadre de la réunion annuelle de la banque islamique de développement (Bid) dont l’ouverture officielle se fait ce matin à l’hôtel Méridien. Il donne ici son sentiment sur les instruments mis en place par la banque islamique en faveur du secteur privé d’Afrique.

Certains experts ont plaidé pour plus de cohésion entre le gouvernement et le secteur privé dans la formulation des programmes de renforcement des capacités.

Si c’est un aspect général, je dirais que le renforcent des capacités doit d’abord résulter d’une qualification de la demande. Or, qui fait la demande ? C’est certainement le secteur privé en termes de besoins, mais aussi en termes de responsabilités. Ce qui veut dire que le Gouvernement d’un autre côté, devra accompagner le secteur privé sur certains chapitres. Des capacités en matière institutionnelle, de formation, de financement. D’autre part, le secteur privé devra bâtir ses propres forces en ce qui concerne les capacités internes, puisque c’est lui qui doit prendre le risque de l’investissement, qui doit développer. Ça, ce sont les aspects généraux. Le dialogue entre le secteur privé et le secteur public doit s’articuler autour de ça. Je dois d’ailleurs rappeler que lors de l’élaboration de la stratégie de développent du secteur privé, stratégie qui a été largement formulée par le secteur privé, parce qu’à l’époque, c’est nous qui en avons pris l’initiative, nous avions proposé l’institutionnalisation de l’Apix, en tant qu’Agence de promotion des investissements. Elle a été changée par le président Wade en Agence de promotion de l’investissement et des grands travaux. L’ Adpme un autre dispositif qui n’avait pas encore été mis en place, qui concernait le financement de petites et moyennes entreprises était aussi concernée. Cela, c’est ce que j’appelle la formulation et la mise en œuvre, avec bien entendu, des hauts et des bas. Il faut à chaque fois évaluer et corriger.

Qu’en est-il du partenariat du privé avec la Bid ?

De manière spécifique, les assemblées annuelles de la Banque islamique de développement nous donnent l’occasion de revenir sur un aspect important qui est celui du rôle de la Bid dans le développement du secteur privé au niveau de l’Afrique subsaharienne, notamment. C’est pour vraiment m’inquiéter un peu et surtout espérer que la Banque puisse avoir des capacités de réadapter sa démarche et ses instruments en direction du secteur privé. Ce que je veux dire, c’est qu’en matière de renforcements de capacités, elle a beaucoup fait en direction des Etats, donc pour le secteur public. Mais pour le secteur privé, on a l’impression que la Bid n’a pas su trouver les bonnes réponses malgré la mise sur pied de trois instruments que sont, la Société islamique du développement du secteur privé, la Société islamique pour l’assurance, le commerce et enfin, une dernière création, la société qui s’occupe des échanges et qui est ce qu’on appelle le trade facilities, c’est-à-dire une facilité financière pour le commerce. Ces instruments dont on a salué la mise sur pied, demandent une réadaptation de leurs démarches. Parce que d’abord, ils ont été concentrés pendant très longtemps sur les pays du Golfe et certains pays asiatiques. Or, la demande subsaharienne se traduit notamment par un niveau de participation dans le commerce mondial, qui est faible alors qu’on aurait pu promouvoir grandement les échanges entre pays musulmans. Et là, la Bid a son rôle à jouer. De la même manière, on aurait pu promouvoir un investissement important des pays du Golfe, des pays arabes et autres, en direction de l’Afrique.

Quelles sont vos attentes par rapport à la réunion de Dakar ?

Nous espérons que la réunion de Dakar permette de prendre cette question en charge, même si on peut se plaindre des conditions dans lesquelles le secteur privé a été associé dans la préparation.

Que s’est-il passé, on vous a ignoré ?

Je veux dire, quand on parle de renforcement de capacités, de commerce et d’investissement, ça s’adresse aux pays comme au secteur privé. Il faut donc que les débats ainsi que les participants notamment, les experts, puissent provenir du secteur privé pour pouvoir donner leur point de vue. Malheureusement, c’est ce que je n’ai pas senti.

Vous êtes donc de simples participants ?

Nous participons en tant qu’invités, mais je n’ai pas vu des représentants du secteur privé cooptés, alors que nous avons fait des propositions en ce sens. Mais ça, ce n’est pas important. Le plus important est que la réunion ait lieu ici à Dakar, et que ça puisse être un tournant pour la réadaptation des instruments de la Bid en direction de l’Afrique subsaharienne. On parle quand même du développement de l’Afrique, de réduction de la pauvreté, des objectifs du développement du millénaire. Beaucoup d’instruments vont être mis sur pied par la Bid, notamment le Fonds de solidarité islamique. Il faut donc élargir le partenariat. Il faut aussi que le secteur privé puisse être intégré par la Banque Islamique de développement dans ses démarches de renforcement de capacités.

Quelles sont les propositions que vous avez formulées ?

Nous en avons fait beaucoup. J’ai la chance de siéger au Conseil présidentiel pour l’investissement, en ce qui concerne l’assurance, le commerce et l’investissement. Nous essayons depuis que nous sommes là-bas, de plaider la cause de l’Afrique. Les résultats commencent à se faire sentir, mais il faut aller plus vite et loin dans ces questions de promotion de l’investissement au sein de la Oumma entre les pays musulmans. Mais surtout, par l’accompagnement, le renforcement des capacités que la Bid devrait mettre à la disposition des pays.

Est-ce que la Cnes a initié des démarches propres en direction des pays arabes, pour sceller des partenariats et booster l’investissement au Sénégal ?

Nous avons une politique. Mais il faut d’abord qu’il y ait des instruments suffisants à la disposition du secteur privé, ce n’est pas utile d’en faire un débat. Il faut que la Bid réadapte ses instruments. C’est pourquoi, nous avons pris l’initiative d’organiser il y a un an à Dakar, une rencontre avec la Bid en y invitant le secteur privé ouest-africain. C’était justement pour permettre la réadaptation non seulement des instruments d’accompagnement de la Bid par rapport à l’investissement et au commerce, en ce qui concerne le secteur privé. Mais surtout, que la Bid écoute l’inquiétude et les propositions, observations de la part du secteur privé. Ça a permis de modifier un certain nombre de choses. Mais il faut dire que la Bid est une banque qui n’est pas pressée.

En quoi la Bid n’est-elle pas pressée ?

Ils ont des procédures très lourdes, et elles doivent êtres allégés. Parce que quand vous voulez investir et que vous déposez un dossier à la Banque, le traitement est trop long. Ensuite, il y a une question d’inadaptation des instruments. Je vous ai parlé d’un instrument qui s’appelle la Société islamique de développement du secteur privé. C’est à partir de 5 millions de dollars que les projets sont traités là-bas. Or, vous savez très bien que les besoins des Pme se situent en dessous. Ce qu’ils ont fait, ils ont pris des lignes de crédit, qu’ils mettent dans des banques commerciales ou, en tout cas, celles qui veulent bien les prendre. Elles ne les utilisent même pas, puisqu’elles préfèrent utiliser leur propre argent. Il y a là un gap important qu’il faut combler. Nous espérons qu’à Dakar, au cours de cette session, cette préoccupation soit prise en compte. Puisque la Bid va ouvrir un bureau régional à Dakar, nous avons proposé aux dirigeants qu’il y ait des guichets pour le développement du secteur privé, des guichets d’assurance pour le commerce, et un guichet pour la facilité de commerce. Pour avoir affaire à des décideurs qui prennent des décisions en un temps record et nous répondent. Or, les procédures actuelles et la structure de la Bid, tel qu’elles fonctionnent, ne permettent pas cela.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email