Prolongations à la Primature de l’interview explosive que le représentant-résident du Fonds monétaire international (Fmi) Alex Segura a accordée au journal « Le Quotidien » hier. « D’emblée, je dois préciser que nous sortons d’une audience avec le Pm dont l’objet c’était un peu de discuter d’abord autour des informations qui ont été publiées par la presse nationale, ensuite une discussion technique », a précisé le ministre du Budget qui a assisté hier au face-à-face entre Ségura et le Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré.
Seulement, Ibrahima Sarr n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour démentir le risque de non-paiement des salaires des fonctionnaires. « Nous avons à peu près 85 milliards de recettes par mois et les salaires ne font pas 30 milliards. Donc nous avons largement les marges pour payer les salaires. Ça signifie aussi qu’on n’a pas de problème de paiement de salaires », a assené le ministre du Budget.
Avant de révéler : « Le problème que nous avons dans un contexte où le choc (la crise) a cette amplitude, c’est trouver les moyens pour couvrir les salaires, les dépenses de fonctionnement de l’Etat, couvrir les investissements et payer les factures antérieures. C’est ça la problématique qui est posée aujourd’hui ». D’ailleurs, Ibrahima Sarr indique que « c’est pourquoi le Premier ministre a discuté avec le représentant-résident sur la possibilité de trouver des ressources ».
Quant à la problématique de la dette intérieure du Sénégal qui, selon le représentant-résident, s’élève à 150 milliards de F Cfa, le ministre du Budget relativise : « Dans le système des dépenses publiques, vous avez des factures qui restent impayées. Je m’empresse de préciser que les 150 milliards dont le représentant-résident a parlé, ça concerne l’ensemble des factures dues par l’Etat à un moment donné ». Non sans oublier de faire la leçon au représentant du Fmi : « J’ajoute qu’il n’y a pas un pays au monde qui paie toutes ses factures à un moment donné. Nous avons travaillé au tour des 150 milliards avec l’hypothèse qu’il faut dégager les ressources suffisantes pour permettre à l’Etat d’être à jour à 100% vis-à-vis du secteur privé ».
S’agissant des mesures prises par l’Etat pour juguler la crise, il indique que la suspension des droits et taxes n’était qu’une mesure conjoncturelle et que l’Etat n’a pas eu le temps de régler la question du ciblage.
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