Le ministère français de l’Economie a rendu public les créances que l’Hexagone avait sur les autres pays au 31 décembre 2007.
Ce document regroupe à la fois les créances détenues par l’Etat, par des entreprises au compte de l’Etat, et par l’Agence française de développement. De même, les débiteurs sont aussi bien les Etats que les secteurs publics des Etats.
Dans ce document, il apparaît que le Sénégal a une position atypique par rapport à celle des autres pays de l’Afrique de l’Ouest. En effet, ceux-ci peuvent être classés en deux catégories. Il y a d’abord les pays ne faisant pas partie des Pays les moins avancés (Pma), comme la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Gabon ou la Guinée. Ces pays ont par rapport à la France une dette qui se chiffre en centaines de millions d’euros : 270 millions pour la Guinée, 930 pour le Cameroun, 2746 pour la Côte d’Ivoire… Et puis il y a le groupe des pays les plus pauvres, dont la dette totale n’excède pas quelques dizaines de millions d’euros. C’est à cette catégorie qu’appartient le Sénégal.
Mais sa position au sein de se groupe est originale par la répartition des secteurs de la dette. En effet, le document du ministère français de l’Economie fait apparaître deux postes entre lesquels se partage la dette : il y a d’une part celle qui relève de l’aide publique au développement, et d’autre part, la dette commerciale. Or, à l’intérieur du groupe auquel appartient le Sénégal, la plupart des Etats sont surtout tributaires de l’aide publique au développement. Leur dette commerciale ne représente qu’une très faible proportion de la dette totale. Il en est ainsi par exemple du Bénin, du Burkina Faso et du Ghana. Mais le Sénégal, lui, voit sa dette presque équitablement partagée entre les deux postes. Sur les 63 millions d’euros que le Sénégal doit à la France, 36 relèvent de l’aide publique au développement, tandis que 27 millions sont de nature commerciale. A titre de comparaison, un pays comme le Burkina Faso, qui doit à la France 52 millions d’euros, doit rembourser 51,86 millions d’aide au développement, mais seulement 0,05 million à titre commercial.
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