Après les régions de Fatick et Kaolack, la ministre de la Microfinance et de l’Economie Sociale et Solidaire, Zahra Iyane Thiam, s’est rendue à Kaffrine, ce samedi 3 août. Ce, afin de partager avec les acteurs du secteur de la microfinance à la base le dispositif d’accompagnement et d’assistance technique de la phase II de la Plateforme d’appui au secteur privé et à la valorisation de la diaspora sénégalaise en Italie (Plasepri). Cette rencontre, qui a mis un terme à l’étape de la zone centre du pays, a eu lieu au Conseil départemental de Kaffrine. Elle a regroupé des autorités administratives et locales, des institutions financières locales, des groupements de femmes et de jeunes ainsi que des porteurs de projets de la région.
200 millions pour la région
A Kaffrine, Mme le ministre s’est dit «rassurer du fait que la région dispose de personnalités qui maitrisent bien le secteur de la microfinance, notamment le président du Conseil départemental». Ainsi, pour elle, Kaffrine sera «le premier laboratoire d’impulsion» de l’Économie sociale et solidaire.
De l’avis de Zahra Iyane Thiam, «de réelles opportunités» s’offrent aux acteurs économiques de Kaffrine. Mais, selon elle, «ces atouts ne profitent pas assez à l’économie locale, du fait notamment d’un manque d’accès consistant au financement». A ce titre, elle a annoncé qu’une enveloppe de 200 millions de francs Cfa sera dégagée pour accompagner, à travers les Systèmes financiers décentralisés (Sfd), les initiatives économiques des acteurs locaux de la région.
700 millions dégagés pour booster l’Ess dans le Bassin arachidier
Au cours de cette tournée de deux jours (2 et 3 août) dans le centre du pays, Mme le ministre de la Microfinance a dégagé une enveloppe pour financer des groupements de femmes et de jeunes ainsi que des porteurs de projets, à travers les Sfd. Il s’agit de 250 millions de francs Cfa pour Fatick, 250 millions pour Kaolack et 200 millions pour Kaffrine. Ce qui fait une manne financière de 700 millions de francs Cfa pour «booster l’Économie sociale et solidaire» (Ess) dans le Bassin arachidier, à travers la phase II de la Plasepri.
«Une forte expérimentation de l’Ess notée dans la région»
Pour la région de Kaffrine, Zahra Iyane Thiam dit avoir constaté «une forte expérimentation de l’Économie sociale et solidaire (Ess)» à travers des organisations de femmes regroupées sous forme de chaine de valeur. Mais dans cette dernière, selon elle, «il y a quelques défaillances liées surtout à l’accessibilité de nouveaux marchés par rapport à la distribution et à la commercialisation des céréales locales». Et dans le cadre de la promotion de ce modèle et du renforcement des chaines de valeur, elle note que son département ministériel verra comment il peut, avec les structures, «identifier et participer à l’accompagnement» de ces différentes organisations économiques.
«Un bilan relativement satisfaisant» à mi-parcours
A l’issue de ses rencontres de partage avec les acteurs locaux du Bassin arachidier, Mme le ministre tire un bilan «relativement satisfaisant». Parce que, soutient-elle, «sur la base de cette tournée, nous avons pu mettre en pratique la vision de l’Économie sociale et solidaire mais surtout, nous avons pu faire des constats pour savoir si le modèle que nous proposons est le modèle adapté. Mais également voir quelles sont les conditions ou quels sont les éléments de la chaine qu’il faut renforcer si nous voulons atteindre nos objectifs» ?
Par rapport à l’accompagnement de l’Etat, Zahra Iyane Thiam dit avoir également noté les attentes des différents acteurs de la zone. Et dans le cadre de la finalisation des textes de son ministère, la lettre de politique sectorielle notamment, elle estime qu’«il faudra prendre en charge ces attentes à un niveau national».
Ces différentes tournées ont également permis à Mme le ministre de constater qu’il y a «un petit déficit d’informations» par rapport aux populations. Mais cette situation a connu un début de solution car, Zahra Iyane Thiam, est accompagnée de «toutes les structures» qui interviennent dans le domaine du financement. Il s’agit notamment, de l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf), le Système financier décentralisé, entre autres.
Par rapport aux plaidoyers de certains participants qui souhaiteraient être accompagnés dans le renforcement de capacité après l’obtention de financement, Mme le ministre a noté que, dans la phase II de la Plasepri, il y a une ligne de crédit de 7 milliards de francs Cfa qui est dédiée à l’«Assistance technique». A cela, elle ajoute que des comités régionaux de suivi seront installés. Ce, en rapport avec les Agences régionales de développement (Ard) et d’autres structures de même nature pour aller au niveau départemental et communal, et avoir une chaine qui permettra d’«assurer un suivi de proximité». Mais dores déjà, Zahra Iyane Thiam renseigne qu’il y a des conventions qui sont en cours de signature entre son ministère et l’ensemble des Ard du Sénégal.
En outre, elle souligne que son département ministériel est en discussion avec l’École nationale des travailleurs sociaux, et autres, afin de mettre à contribution les étudiants qui y sont formés au profit des acteurs de l’Ess.
«Un rôle de plate tournante»
Invité par Mme le ministre de la Microfinance pour participer à la rencontre de Kaffrine, Samba Faye Diop, directeur de l’Ard de Kaffrine, pour sa part, a signalé que, dans le cadre de ce partenariat avec le ministère, son agence «va jouer un peu le rôle de plate tournante» dans le cadre de la mobilisation avec les services techniques de l’Etat et les Chambres consulaires.
La nécessité de s’organiser pour un financement conséquent
La venue de Zahra Iyane Thiam en tant que ministre de la Microfinance, pour partager ce dispositif d’accompagnement et d’assistance technique avec les futurs bénéficiaires du projet, a été magnifiée et saluée par les femmes notamment. Lesquelles ont fait état de leur rassurance par rapport à ce grand projet de l’Etat. En effet, selon la présidente de la Fédération des femmes productrices et transformatrices de Kaffrine (Ffptk), Aissatou Cissé, pour avoir un impact positif dudit projet, «les femmes et les jeunes doivent s’organiser en Groupement d’intérêt économique (Gie) ou en fédération ou encore en réseau» afin d’obtenir des financements conséquents.
Après le Sud-Est, le Sud et le Centre, la ministre de la Microfnance et de l’Économie Sociale et Solidaire se rendra dans la zone nord du pays pour partager avec les acteurs le dispositif d’accompagnement et d’assistance technique de la phase II de la Plasepri. Ce, après une courte pause pour évaluer ce qui a été fait jusqu’ici.
