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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Economie

ENTRETIEN EXCLUSIF: Sans ambages… avec Abbas Jaber, Président du Conseil d'administration de la Sonacos "La concurrence, encore faut-il qu'elle soit loyale"

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ENTRETIEN EXCLUSIF: Sans ambages… avec Abbas Jaber, Président du Conseil d'administration de la Sonacos "La concurrence, encore faut-il qu'elle soit loyale"
 

"La concurrence, encore faut-il qu'elle soit loyale"

En acceptant courtoisement mais non sans peine de répondre à nos questions, Abbas Jaber, Président du Conseil d'administration et repreneur de la Sonacos, rompt un silence d'un an qui a duré tout le temps que la polémique sur le processus de privatisation faisait rage. Aujourd'hui, face aux difficultés qui font rage à la Sonacos, l'homme qui dit aimer les défis et les risques est tout de même inquiet pour l'entreprise, ses travailleurs et la filière. Dans l'entretien exclusif qu'il a bien voulu nous accorder, c'est sans détour qu'il retrace les péripéties de son entreprise et dévoile les enjeux de l'heure.

Vous faites aujourd’hui face à une grève au niveau de vos unités industrielles, seriez-vous derrière ce mouvement que l’intersyndicale a initié pour protester contre la levée de la mesure de sauvegarde ?

Absolument pas. Je dois cependant reconnaître que les salariés sont très inquiets quant à une levée de la taxe de sauvegarde dans le contexte actuel. Déjà avant la privatisation, l’intersyndicale a toujours manifesté son désaccord par rapport à la levée de la taxe, estimant qu’avec cette mesure, ce sont des centaines voire plusieurs milliers d’emplois périphériques qui sont menacés. Aujourd’hui, nous avons essayé de les raisonner, mais ils ont compris que cela pouvait aller jusqu’à un nouveau plan social. Ce que l’on oublie souvent c’est que les salariés de l’entreprise sont aussi actionnaires du Consortium qui a racheté la Sonacos et donc ils se sentent très impliqués, et c’est pour cela qu’ils sont restés.

Vous voulez dire que si le nouveau projet de loi venait à être voté cela pourrait conduire à des licenciements à la Sonacos?

Ecoutez, ce sont des mesures économiques qui découleraient d’une situation que nous ne serons pas en mesure de gérer longtemps, étant donné les difficultés que nous avons déjà avec nos partenaires banquiers qui sont très inquiets du devenir de la Sonacos dans la perspective que vous savez. Si toutefois nous sommes pris à la gorge par des importations massives d’huiles de palme comme c’était le cas lorsque les autorités ont pris la décision de rétablir la taxe de sauvegarde, comment voudriez que nous fassions face à nos charges ?

Quelle est aujourd'hui la situation technique et financière de la Sonacos?

D'abord techniquement, la Sonacos est en dessous des normes internationales et elle tourne, je dirais à 20% de ses capacités, alors qu'une industrie, pour qu'elle soit performante et rentable, il faut qu'elle s'approche des 100% de ses capacités. En capacité de trituration, elle a une capacité nominale d'à peu près 900 000 tonnes et en pratique, elle est à 700 000 tonnes par an, mais en réalité, elle triture entre 150 et 160 000 tonnes par an. En capacité de raffinage, la Sonacos a une capacité nominale de 200 000 tonnes mais actuellement elle raffine autour de 50 000 tonnes sauf qu'en en 2005, elle n’a pu raffiner que l’équivalent de 40 000 tonnes. Financièrement, c’est une entreprise qui a, depuis 2002 je crois, accusé tous les ans des pertes d’exploitation de l’ordre de 3 milliards de Fcfa. Avant la privatisation, entre 2001 et 2004, l’Etat a dû faire un abandon de créance de l’ordre de 70 milliards de FCfa dont 60 milliards en 2001 pour apurer les pertes anciennes de Sonagraines, alors que l’entreprise a dû recapitaliser une partie des comptes courants de l’Etat de l’ordre de 5 milliards de Fcfa. C’est donc une entreprise en déficit chronique.

Avez-vous réellement effectué un audit financier et technique de l’entreprise avant de la reprendre ?

Absolument, au moment de la privatisation, nous avons travaillé sérieusement sur le dossier avec l’appui d’un cabinet international pour l’audit financier et un autre pour l’audit juridique. Nous avons ainsi mis les compétences nécessaires pour déterminer l’état financier et industriel.

Le processus de privatisation dont on a fustigé le schéma et les conditions a suscité beaucoup d’émois, comment appréciez-vous tout ce qu’on en a dit ?

La privatisation a fait couler beaucoup d’encre, c’est vrai, parce qu’il y avait énormément d’enjeux. Mais je déplore le fait que nous ayons perdu du temps à nous battre contre des polémiques contre-productives. Ceci dit, je rappelle qu’il y a eu deux tentatives de privatisation qui ont échoué, en 1995 et 2000. C’est dire que pour nous c’était pour nous un véritable défi de réussir cette privatisation. Nous avons fait une offre technique et une offre financière qui ont été passées au crible par la commission de privatisation qui était composée des 17 membres, et notre dossier a été épluché tant au niveau du projet industriel que de celui de la filière. Le conseiller de l’Etat qui était Bnp Paribas avait émis un avis favorable en ce qui concerne le Consortium Advens, tandis que l’autre candidat en compétition n’a pas fait d’offre conforme au cahier des charges, préférant faire une offre de gestion décennale de l’entreprise et évidemment, il a été disqualifié.

Disqualifié pour n’avoir pas fourni la caution d’un milliard ?

En fait ce n’est pas vraiment le milliard de caution qui était à l’origine de sa disqualification…

C’est en tout cas ce que la Commission avait donné comme raison… ?

Oui, mais en fait, c’est surtout parce que l’offre du candidat n’avait pas répondu au cahier des charges.

Pourtant, à vous aussi, on reprochait d’avoir reçu votre caution de la Bmce qui ne serait pas habilitée à le faire parc que n'étant pas une structure locale… ?

C’est archi faux. Nous avons demandé à la Boa qui a une agence locale qui a elle-même émis la garantie conformément à l'appel d'offres, et nous pouvons, si vous le souhaitez, vous produire la garantie. Et la Boa l’a fait sur la base de notre dossier et aussi sur la base de sommes d’argent d’un montant équivalent et qui avait été bloqué au niveau de notre compte en Europe.

Votre Consortium a alors fait une première offre de 4 milliards de FCfa (un peu moins que ce qui avait été proposé en 1995) puis on vous a permis de la réévaluer, pourquoi cela ?

Au départ, nos conseillers avaient évalué la valeur de l’entreprise à 4 milliards de Fcfa. C’était une valorisation basée sur les cash-flows futurs. Par la suite, la Commission nous a demandé de revoir notre offre et c’est là que nous sommes passé à une offre de 8 milliards de Fcfa. Je dois dire que cette augmentation, je l’ai décidé moi-même contre l’avis de mes conseillers qui considéraient que c’était trop cher payé, alors que nos concurrents avaient jugé que l’entreprise valait zéro. Sous ce rapport, je voudrais préciser qu’à l’époque de la privatisation de 1995 que vous évoquez, la Sonacos achetait autour de 400 000 tonnes d’arachide par an. En outre, il y avait l’immobilier et l’entreprise gagnait de l’argent, 2 à 3 milliards de FCfa par an. C’était la belle époque et le marché international était encore entre 200 et 250 000 tonnes d'huiles brutes alors qu'aujourd'hui il est de 80 000 tonnes. Autant dire qu’entre cette époque et maintenant, la valeur de la Sonacos s’est largement dépréciée et sur ce point, je dois reconnaître que c‘est mon concurrent Guerté Sénégal qui avait raison, de plus, l'immobilier hors exploitation est exclu de cette privatisation.

Vous vous êtes ainsi engagés à racheter 66,9% du capital pour 8 milliards de Fcfa et à investir une dizaine de milliards dans l’outil industriel qui est dans un état, disons « lamentable ». Avez-vous réellement investi dans l’entreprise ?

Je rappelle que notre plan d’investissement est d’un montant de 16,9 milliards de Fcfa. Nous avons effectivement fait quelques investissements…

Lesquels et combien, précisément ?

Vous n’êtes pas sans savoir que les 16,9 milliards en question sont étalés sur cinq années. En 2005, nous avons investi 1,7 milliards de FCfa principalement dans l’énergie, les réparations des chaudières, des générateurs, parce que c’était la partie technique la plus défaillante et qui est la plus cruciale dans le bon fonctionnement des usines. En 2006, les investissements prévus se situent entre sept et huit milliards de FCfa. Je dirais donc que nous sommes tout à fait dans les engagements que nous avons pris vis-à-vis de l’Etat, malgré tous les problèmes que vous connaissez.

Le front social, par exemple ?

Le plan social a été négocié entre l’Etat et les partenaires sociaux sans la présence du repreneur. Hélas, il a abouti à un accord qui devait déboucher sur une enveloppe de 10,8 milliards de FCfa environ. Ce plan social a été à l’origine d’une grande partie de nos problèmes, courant 2005. Je dois dire que dès le début, au mois d’avril 2005, nous avions attiré l’attention de l’autorité sur le fait que ce n’était pas du tout réaliste.

La problématique de la taxe de sauvegarde était pourtant très tôt posée pourquoi avoir accepté, en connaissance de cause, de vous engager au départ sur la base de sa suppression ?

Nous avons accepté cela parce que dans les clauses qui nous liaient, l’Etat aussi s’était aussi engagé à mettre en place des mesures d’accompagnement de nature non fiscale tout en souhaitant recevoir un dossier du consortium justifiant la nécessité de ces mesures, tandis que le Comité de pilotage appuierait le consortium dans la préparation de ce dossier. Si vous voulez, un budget très important devait être alloué à l’effet de ces dites mesures d’accompagnement car, les autorités étaient convaincues que la Sonacos n’était pas viable sans les taxes. Nous, nous demandons comme dans notre offre technique dans le cadre de l'appel, du temps pour moderniser l'outil, recréer une dynamique commerciale et restructurer la filière pour pouvoir s'ouvrir à la concurrence.

Sous condition tout de même que vous fournissiez un dossier justifiant ces mesures, l’avez-vous fait ?

Nous avons fait notre part du dossier mais face à l'urgence du démarrage de la campagne, l'Etat a préféré mettre la taxe.

Sous réserve tout de même de respecter les procédures, mais au-delà, le rétablissement par la suite de la taxe a-t-il eu un effet positif sur les ventes de la Sonacos?

Il faut noter qu’en 2005, nous avons perdu l’équivalent de 60% de notre chiffre d’affaires du marché intérieur et cela s’est traduit par une augmentation des charges avec une réduction de 10% de nos capacités. Je rappelle que le 1er janvier 2006, la taxe de 15% devait complètement disparaître et elle a disparu d’ailleurs. Aussi, je vous que si ce n’était le rétablissement de la taxe de 25%, nous aurions perdu quasiment la totalité de notre chiffre d’affaires. C’est ce qui a incité le gouvernement à mettre en place, dans l’urgence, une taxe de sauvegarde. De mon point de vue c’est peut-être un problème de forme mais pas de fond, lorsqu’une industrie essentielle est menacée conformément aux règles de l'Omc et de l'Uemoa. D’autres filières aussi importantes, ici, bénéficient d’une certaine protection et nous, nous en avons objectivement besoin aussi.

Comment appréciez-vous cependant les arguments de la Banque mondiale précisément la sortie de Monsieur Madani Tall relative à cette protection ?

Je n’ai pas de jugement à porter à cette sortie, comme vous dites. Simplement, nous sommes tout à fait disposés à subir un audit industriel et même financier que ce soit avec les autorités sénégalaises ou les experts de la Banque mondiale, dans la plus grande transparence, pour justifier cette protection, minimale, je le souligne, dont la Sonacos a besoin pour se restructurer et appuyer la filière dans son développement. Je rappellerais simplement que ce n’est pas en fermant le raffinage que l’on va régler le problème sachant que la Sonacos réalise a-peu près 40 % de son chiffre d’affaires global à l’export à partir de l’huile d’arachide brute ; cette activité étant déficitaire depuis plus de dix ans, l'équilibre financier de Sonacos dépend donc du raffinage. Par ailleurs, j’ajouterais que pendant huit mois où les importations massives d’huiles de palme ont été enregistrées, le prix de l’huile au consommateur n’a pas bougé. Ce sont plutôt les intermédiaires voire les importateurs qui ont gagné de l’argent. Et on parle de réduction de la pauvreté…

La filière que vous évoquez est toutefois dans une situation des plus difficiles notamment avec une campagne de commercialisation qui bute encore sur la question du financement que vous avez énormément de peine à boucler.

À ce jour, nous avons acheté et collecté 100 000 tonnes de graines (coques) sur un niveau global de collecte, en tout cas en ce qui concerne la Sonacos, de l’ordre de 192 000 tonnes. C’est donc dire que nous avons collecté plus de la moitié des graines que nous devons collecter. Jamais la Sonacos, évidemment avec l’aide de l’Etat, et tous les privés, n’ont collecté autant d’arachide à un niveau de prix aussi élevé qui est de 150 FCfa pour le paysan, je le rappelle, l’Etat subventionnant le paysan à hauteur de 45 Fcfa le kilog et la Sonacos achetant à 135 FCfa dont environ 30 FCfa pour les coûts de collecte, de transport, etc… Certes en 2002, le prix avait été fixé au même niveau, mais pour autant que je me souvienne, la collecte avait été, je crois, de 60 000 tonnes. Aujourd'hui, pour la campagne, nous avons effectivement des problèmes pour mobiliser une dizaine de milliards dont nous avions quasiment le ok des banques qui, aujourd'hui, se rétractent du fait de l'inquiétude suscitée par les nouvelles mesures.

C’est tout de même l’Etat qui est venu à la rescousse en injectant quelque 15 milliards de FCfa dans la campagne, comment expliquez-vous cela en tant que repreneur qui deviez prendre vos responsabilités ?

C’est faux et archi faux. L’Etat n'a pas débloqué 15 milliards de FCfa. Sur un niveau de collecte de 205 000 tonnes a fixé la subvention aux paysans à 9 milliards de FCfa qui ont été alloués à tous les huiliers…

Inégalement, disent certains…

Là aussi je m’inscris en faux. Les quantités qui ont été allouées aux différents huiliers l’ont été en respectant leurs capacités de réception et de trituration, d’une part, d’autre part en respectant les proportions historiques de tous les huiliers. Evidemment la Sonacos est la plus importante du point de vue du savoir-faire, de l’organisation et des capacités de trituration qui sont telles qu’il lui a été alloué l’équivalent de 190 000 tonnes. Je précise que la Sonacos va collecter l’équivalent d’un peu plus de 190 000 tonnes et que le montant de 8 milliards de FCfa qui représentent la partie subvention aux paysans et pré-financé par nous, a été versée aux paysans via la Caisse nationale de crédit agricole(Cnca). Cependant, l'Etat vient de nous rembourser 4 milliards de FCfa équivalent à notre collecte de 100 000 tonnes. Je dois en outre préciser que les cours internationaux de l’arachide et de l’huile d’arachide ont fait que nous n’étions pas, en tant que privé, en mesure d’acheter le kilogramme d’arachide à plus de 80 FCfa. Et pourtant, je le souligne, nous avons été jusqu’à 105 FCfa, hors frais.

Pourtant vous n'avez pas les producteurs avec vous si l'on considère que les organisations paysannes ont sans cesse fustigé la manière dont la privatisation a été menée?

Je ne suis pas d'accord avec vous. Moi je n'ai pas l'impression que les producteurs sont mécontents, vous devriez aller voir dans les campagnes, les vrais producteurs d'arachide. Ce qu'il faut comprendre c'est que les représentants des organisations paysannes dont vous parlez étaient juges et parties dans la mesure où ils étaient associés à mon concurrent dans la privatisation. Cependant, moi je ne fais pas de distinguo entre les organisations de paysans. Ceux qui aiment l'arachide et veulent travailler dans l'intérêt du Sénégal, de la filière, sont les bienvenus. En ce qui me concerne, il n'y a pas d'intérêt personnel qui tienne.

Justement qui êtes-vous et surtout qui est derrière vous?

Je suis sénégalais et j'ai grandi à Thiès avant d'émigrer en France où j'ai développé mes activités. Je suis revenu au Sénégal parc que je crois en mon pays. Quant à qui est derrière moi dans la Sonacos, je vous répondrai Abbas Jaber et à part mes collaborateurs, personne n'est derrière moi et tous les registres d'actionnaires le prouvent.

Sur le marché de l'export, comment se porte la Sonacos quand on sait que Lesieur qui était le principal client s'est tournée vers l'Argentine et qu'elle était l'alliée de votre concurrent dans la privatisation?

Aujourd'hui nous exportons l'équivalent de 4 à 6 000 tonnes d'huile par mois. Il est vrai que Lesieur qui est le plus gros acheteur d'huile d'arachide du monde était absente pendant quatre à cinq mois du marché de la Sonacos, mais depuis novembre 2005, elle a repris ses achats chez nous. Je pense qu'ils sont suffisamment intelligents pour jouer le jeu du marché international.

Reprendre la Sonacos, si c'était à refaire le referiez-vous?

Il y a quelque temps, j'aurais dit non, parce qu'avec tous les problèmes que j'ai vécu, la méchanceté de certaines personnes, c'est décourageant et pourtant, malgré les difficultés qui demeurent, je réponds oui, je le referais parce que c'est d'abord par citoyenneté que je suis revenu travailler au Sénégal, avec des gens qui croient encore à l'arachide et à son industrie et dont je salue la détermination. Je précise qu'à la Sonacos, nous sommes tout à fait ouverts à la concurrence encore faut-il qu'elle soit loyale.

EXERGUES

1/ Les salariés de l’entreprise sont aussi actionnaires du Consortium qui a racheté la Sonacos et donc ils se sentent très impliqués…

2/ La Sonacos est en dessous des normes internationales et elle tourne, je dirais à 20% de ses capacités

3/ Nos concurrents avaient jugé que l’entreprise valait zéro franc.

4/ Les représentants des organisations paysannes dont vous parlez étaient juges et parties dans la mesure où ils étaient associés à mon concurrent dans la privatisation




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