Le littoral sénégalais subit une érosion accélérée qui compromet plusieurs secteurs économiques clés et fragilise les infrastructures. Ce phénomène, aggravé par le changement climatique, affecte particulièrement les zones touristiques, les ports, les habitats et les zones de pêche menaçant des milliers d’emplois et moyens de subsistance.
Entre 1990 et 2020, certaines régions ont perdu plusieurs mètres de plage chaque année. Aujourd’hui, environ 65 % du littoral sénégalais, soit près de 700 km, est considéré comme vulnérable, avec un recul moyen du trait de côte allant de 0,5 à 2 mètres par an, selon le ministère de l’Environnement.
Plusieurs projets de protection côtière ont été lancés mais restent insuffisants face à l’ampleur du phénomène. À Saly-Portudal, un projet soutenu par la Banque mondiale a restauré 325 000 m² de plages, construit 19 brise-lames et réalisé un rechargement sédimentaire. À Saint-Louis, une digue frontale a été édifiée grâce au Projet de Protection Côtière en partenariat avec l’AFD. Des initiatives locales de reforestation de mangroves et de sensibilisation communautaire se développent dans le delta du Saloum.
Malgré ces efforts, les solutions techniques utilisées sont coûteuses, complexes à entretenir et leur efficacité durable reste incertaine. Les approches hybrides combinant infrastructures et solutions naturelles demeurent marginales. La mobilisation des partenaires techniques et financiers reste insuffisante, entravée par un manque de coordination entre acteurs locaux, nationaux et internationaux.
Pour y faire face, le Sénégal a lancé une stratégie de gestion intégrée des zones côtières avec des plans d’action et conférences nationales. L’Observatoire National du Littoral, opérationnel depuis 2023, centralise les données et soutient les politiques publiques. Le pays coopère également avec des réseaux comme WACA (Banque mondiale) et Sea’ties (Plateforme Océan & Climat) pour renforcer la résilience des villes côtières.
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