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EXPLOITATION 2005 ET TRESORERIE DE LA SENELEC : Un "délestage" de 4 milliards

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EXPLOITATION 2005 ET TRESORERIE DE LA SENELEC : Un "délestage" de 4 milliards

Les charges d'exploitation qui ont augmenté de 54 milliards de FCfa ont électrocuté la Sénélec. Avec un déficit d'exploitation de plus de 07 milliards de FCfa pour l'exercice 2005, celui-ci s'est clos par une perte nette de 4 milliards de FCfa, doublée d'un déficit de 20 milliards de FCfa dans la trésorerie de l'entreprise, même si le ratio de liquidité générale est jugé correct.

La conjoncture a eu raison de l'exercice 2005 de la Sénélec et comme l'on pouvait s'y attendre, celui-ci a été un très mauvais cru. Les comptes de l'entreprise sont au rouge, après le passage de l'ouragan choc pétrolier- entretien du parc de production et du réseau, entre autres locations de groupes électrogènes qui ont occasionné des charges drastiques d'exploitation pour la Sénélec. Les responsables de l'entreprise reconnaissent d'ailleurs à travers le rapport d'activités 2005 validé samedi dernier par le Conseil d'administration, "une année 2005 très difficile marquée notamment par une hausse continue des prix des produits pétroliers qui a fortement grevé aussi bien les charges d'exploitation que la situation de trésorerie".

Poste le plus important de l'entreprise, l'achat de matières premières a vu son poids croître de façon exponentielle, alourdissant les charges combustibles et énergie de 49% à 70% du CAHT (chiffre d'affaires hors taxe) entre 2004 et 2005, soit un surcoût de 6,3 milliards de FCfa par rapport au budget, du fait de la flambée des produits pétroliers amorcée en fait depuis le dernier trimestre 2004 et qui avait déjà occasionné un surcoût de 6,8 milliards de FCfa à l'exploitation, alors que la subvention de 25,9 milliards de FCfa n'a été accordée qu'au titre de l'exercice 2005.

En fait, entre le combustible, les achats d'énergie et les consommations des lubrifiants, le total des consommations de matières premières et autres approvisionnements a atteint 97 216 (quatre vingt-dix-sept milliards deux cents seize) millions de FCfa contre 63 611 (soixante trois milliards six cents onze) millions de FCfa en 2004, soit une hausse de 33 605 (trente trois milliards six cents cinq) millions de FCfa (+53%). En valeur absolue, le dépassement enregistré par rapport aux prévisions budgétaires de 64 943 millions de FCfa est de 32 milliards de FCfa soit 50% en valeur relative.

De la même manière, l'entretien des parcs vieillissants de production et celui du réseau ont coûté plus de 500 millions de FCfa par rapport à 2004, tandis que, pour palier l'attente de la mise en service des 2 nouvelles centrales prévues dans le courant du dernier trimestre 2006, la location de groupes électrogènes pour une puissance de 40 MW auprès de Aggreco, a coûté 3,6 milliards de FCfa à l'entreprise, en termes de charges fixes.

Dans ce contexte, la rentabilité de l'exploitation a été durement touchée. Et celle-ci accuse plutôt un déficit considérable de 7 829 (sept milliards huit cent vingt-neuf) millions de FCfa, qui se traduit par une perte nette de 4 031 (quatre milliards trente et un) millions de FCfa, soit 4 489 (quatre milliards quatre cent quatre vingt-neuf) millions de FCfa de moins que l'exercice 2004 (résultat net comptable de 1 588 (Un milliard cinq cent quatre vingt-huit) millions de FCfa).

Dans le rouge

Si la production a augmenté de 8,4% entre 2003 et 2004 et de 8,8% entre 2004 et 2005, et que la croissance du chiffre d'affaires, même moins importante que celle de la production a augmenté de 8,1%, la valeur ajoutée qui mesure la richesse créée par l'entreprise a décliné de 15% face à la chape de plomb enregistrée sur le combustible. Aussi, par rapport aux prévisions budgétaires, la valeur ajoutée affiche un écart défavorable de 11,8 milliards de FCfa en valeur absolue soit -30% en valeur relative et se répercute sur tous les autres soldes intermédiaires de gestion comme l'excédent brut d'exploitation qui s'est détérioré avec un écart défavorable de 12 milliards de FCfa, ou encore le résultat d'exploitation qui a dégringolé passant de 931 millions de FCfa en 2004 à –7 milliards 829 millions de FCfa en 2005. L'évolution des charges d'exploitation qui ont augmenté de 54 milliards de FCfa ont ainsi eu une incidence négative sur l'activité et la situation de l'entreprise, alors que les produits d'exploitation, eux, n'ont augmenté que de 45,5 milliards de FCfa. Le rapport de noter cependant qu'en 2004 et pour avoir des comptes certifiés, il y a eu "une reprise d'amortissement de l'ordre de 2,474 milliards de FCfa alors qu'en 2005 ce compte n'est pas alimenté".

Toujours est-il que l'activité financière de l'entreprise au cours de l'exercice 2005 a suivi la tendance négative favorisée par des frais financiers qui ont considérablement augmenté en 2005, à travers notamment le refinancement de 25 milliards de FCfa de compensation qui a coûté 742 millions de FCfa, mais aussi 1004 milliards de FCfa de frais financiers en faveur de la CBAO, suite à l'opération de cession de créances concernant la cession à la Sogem de la ligne Tobène-Sakal (près de 5 milliards de FCfa payables en 9 semestrialité).

Pour ne rien arranger, des intérêts de retards d'un montant d'un milliard 112 millions de FCfa en faveur de GTI et représentant un rappel sur la période 2000-2005 sont venus s'ajouter aux frais financiers supportés par Sénélec, pendant que les produits financiers se sont fortement amenuisés.

Du coup, le résultat net de l'exercice 2005 s'est détérioré et ressort avec une perte de 4 milliards 31 millions de FCfa (-354%) entraînant dans sa chute la rentabilité financière de l'entreprise qui ressort à –3% de, de même que la rentabilité commerciale qui est passée de 1,2% en 2004 à –3,4% en 2005. Ce qui rend la situation de l'entreprise difficile en dépit de l'augmentation de 8% de son chiffre d'affaires pour l'exercice 2005.

Cela est d'autant plus apparent que le niveau de la trésorerie est passé de moins 617 millions de FCfa en 2004 à moins de 20 milliards 950 millions de FCfa en 2005 du fait notamment de la chape de plomb exercée sur les charges de combustibles, obligeant ainsi l'entreprise à appeler le système bancaire au secours pour le refinancement de la compensation Etat. Il est ainsi à noter qu'au cours de l'exercice 2005, la Sénélec a mobilisé quelque 13 milliards de FCfa auprès des banques et institutions financières telles que la CBAO, la BOA, la BOAD, qui ont fait suite à des remboursements de l'ordre de 11,8 milliards de FCfa.

Dans ce contexte, quand bien-même le ratio de liquidité générale de l'entreprise (1,3) est jugé correct par rapport à la norme requise d'un minimum de 1, la Sénélec voit son autonomie financière passer de 50% (norme minimale) à 48%.

En conséquence, devant un fonds de roulement qui s'est gravement déprécié de 12 milliards de FCfa à 04 milliards de FCfa, "il apparaît urgent de recapitaliser l'entreprise".

 



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