L'Atlantique Turquie Sénégal Association pour le dialogue culturel entre les civilisations (Atsa), qui vient d'inaugurer son nouveau siège, a tenu à marquer sa première activité par un panel sur le thème : "Famille et pauvreté au Sénégal", animé par Mme Fatou Sow Sarr, chercheur à l'Ifan et directrice du laboratoire genre de l'Ucad. Selon la conférencière, 58% des familles dans notre pays, vivent en deçà du seuil de pauvreté.
"En ce qui concerne la pauvreté, il faut tout simplement retourner aux indicateurs que nous ont livrés les documents de statistique au niveau national. Il y a 58% des familles qui vivent en deçà du seuil de pauvreté aujourd'hui parce que cela s'est aggravé.
On avait connu un recul de la pauvreté mais pas ces dernières années, nous avons eu des chocs. Il y a le taux de croissance qui avait baissé de 2% au Sénégal, notamment en 2006, ce qui a engendré le départ massif des jeunes dans les pirogues. La pauvreté, elle est bien là.
Ce n'est pas seulement la pauvreté qui est un problème, c'est l'exclusion sociale", souligne Mme Fatou Sow Sarr, conférencière. Selon la conférencière, notre pays a connu dans le passé avant les guerres mondiales, un situation d'extrême pauvreté mais n'ayant pas entraîné une déstabilisation sociale.
Et Mme Sow de poursuivre : "L'enjeu, c'est plutôt la répartition des richesses, une répartition des richesses qui permet à chacun de garder sa dignité. Or quand nous regardons les quartiers les plus pauvres, les 20% les plus riches et les plus pauvres, on se rend compte que l'essentiel de la richesse est concentré autour de ces 20%".
D'après Fatou Sow Sarr, la réflexion développée est de voir comment les autorités publiques peuvent prendre conscience de la situation actuelle pour bâtir des politiques en fonction de la famille.
"Le Sénégal n'a pas la liberté de s'inscrire dans les trajectoires qui sont les siennes en matière de choix économiques parce que nous sommes dépendants des institutions internationales financières qui nous obligent à ouvrir nos marchés et à subir la concurrence déloyale asiatique qui met notre artisanat à terre ainsi que nos secteurs de production", martèle la conférencière.
M. Orhan Ipeh, président de l'Atsa, souligne que sa structure accorde une grande importance à la coopération entre la Turquie et le Sénégal. Rappelons que l'Atsa a pour objectif de manifester une bonne visibilité de la coopération culturelle sénégalo-turque par la tenue d'ateliers et de séminaires.
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