De plus en plus, notre système capitaliste semble atteindre ses propres limites. Une croissance infinie dans un monde fini ne serait qu’un mythe. Face à cette impasse, un économiste sénégalais propose que l’Afrique apparaisse enfin comme une alternative, plutôt que comme une éternelle subalterne.
Felwine Sarr est un jeune économiste, enseignant à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis, au Sénégal. Passionné de philosophie et de science sociales, il est aussi romancier, musicien, éditeur. De ce profil atypique vient sûrement l’originalité de son dernier essai Afrotopia, publié chez Philippe Rey le 10 mars. Selon lui, le continent continue d’être perçu au travers du regard extérieur, occidental : «sous-développé», en retard, toujours en position inférieure. Faut-il décoloniser notre façon de voir l’Afrique ? Un objectif que Felwine Sarr adresse surtout aux Africains, les premiers concernés.
S’affranchir des critères occidentaux, ça veut dire quoi ?
Il s’agit de sortir de critères qui instaurent une dominance de l’économie, des catégories qui ne sont que quantitatives, statistiques, comparatives, et de réfléchir à une réalité en train de se faire et qui est mue aussi par de l’immatérialité. Une vie humaine engage bien plus de dimensions que celles que nous laissent voir les indicateurs économiques : des dimensions sociétales, culturelles, écologiques ou environnementales. Ce n’est qu’en agrégeant toutes ces dimensions que la vie prend sens. Or, depuis cinq ou six siècles, l’Afrique est marquée par un regard extérieur, le regard de l’autre, de l’explorateur, du marchand et du colonisateur.
Mais ce regard n’a-t-il pas changé depuis les indépendances, notamment, avec les travaux de l’historien Achille Mbembe ?
Les indépendances ne marquent pas la fin de cette pénétration des esprits. Et Achille Mbembe est malheureusement un exemple trop rare d’intellectuel qui tente de renouveler les catégories avec lesquelles on pense l’Afrique. Le discours universitaire africain continue majoritairement de se fonder sur des concepts et des catégories dont la géographie et l’historicité sont occidentales. Sur la question du défi du «développement», nous n’avons pas assez interrogé les présupposés qui structurent cette notion. Nous sommes perpétuellement dans une démarche téléologique, comme si tous les pays devaient suivre des étapes identiques et dans un ordre donné.
Nous tombons ainsi dans le piège de l’ordonnancement et du classement selon une échelle normée par ceux qui en ont fixé les critères. Une fois qu’on a énoncé ces chiffres, on ne sait pas grand-chose de la vie des gens. En quoi la croissance d’un pays a-t-elle amélioré la vie de ses habitants ? Comment a-t-elle été répartie ? En quoi elle a contribué à répondre aux fonctions psychosociales des groupes ?
Vous relevez des comparaisons trop souvent négatives et ineptes pour l’Afrique…
En effet, quand on indique la place d’un pays comme la Tanzanie dans un classement mondial, au lieu de constater que ce pays a doublé son revenu par habitant en moins de dix ans, et le chemin qu’il a parcouru, qui prend sens par rapport à son histoire économique interne, on le compare au Japon ! Ce qui n’a aucun sens. Comme si les trajectoires socio-historiques étaient comparables sur une même échelle. C’est justement un tel discours qui a servi à justifier toute l’entreprise coloniale. L’Europe a inscrit tous les autres pays dans sa narration, et l’Afrique dans une position de subalternité. Elle a imprégné ainsi l’imaginaire collectif bien au-delà de son espace. C’est là sa grande victoire. C’est de ce siège qu’il s’agit de la déloger pour explorer d’autres possibles.
Que faire pour en sortir ?
Des théories, qui ont perduré et structuré notre imaginaire pendant plus de cinq siècles ne disparaissent malheureusement pas en cinquante ans d’indépendance. Il faut traquer les survivances de ce discours dominant dans le langage de tous les jours, dans le regard que nous portons sur nous-mêmes. D’autant que les mots utilisés ont un pouvoir performatif : parler de sous-développement, de clandestins, de retard… n’est pas sans effet. C’est un usage du langage handicapant car renvoyant exclusivement à des dimensions déficientes de sa propre réalité et faisant silence sur les multiples richesses que les groupes et les individus recèlent.
Pour en sortir, les Africains doivent faire l’effort de se recentrer, de se regarder autrement, à travers leurs propres catégories. Un modèle fini est souvent plus séduisant qu’une recherche longue et incertaine. Oui, nous avons une histoire singulière, longue et complexe. Aussi devons-nous nous envisager comme les sujets de notre histoire. Que voulons-nous devenir ? Quelle société voulons-nous ? Quel type d’homme voulons-nous produire ?
Les Grecs en Europe ou n’importe quel peuple soumis à des plans économiques drastiques peuvent se poser les mêmes questions. En pleine mondialisation économique, il ne s’agit plus seulement de postcolonialisme…
J’ai la faiblesse de croire que lorsqu’on pense l’Afrique, on pense le monde. La chance de l’Afrique peut résider justement dans le fait qu’elle n’est pas encore complètement intégrée dans ce modèle rationaliste et mécaniciste dont nous voyons bien aujourd’hui les limites. Une croissance infinie dans un monde fini est un mythe économique. En plus de toutes ses ressources, elle dispose d’une démographie positive, et donc d’une grande vitalité, de richesses culturelles et spirituelles qui lui permettent d’envisager l’aventure sociale et humaine autrement. L’Afrique n’a personne à rattraper.
Après le discours afro-pessimiste, que pensez-vous du discours afro-euphorique, porté par des ONG et des capitalisto-optimistes ?
L’afro-euphorisme est un discours qui flatte, et il est aussi dangereux que l’afro-pessimisme. Dans les deux cas, ce sont des discours majoritairement externes aliénants, que nous devons remettre en question. Derrière l’afro-euphorisme, qui voit l’Afrique avec toutes ses matières premières et ses richesses non encore exploitées comme l’avenir du capitalisme mondial, il y a le désir d’en faire un nouvel espace à reconquérir pour continuer cette folle course à la croissance. C’est encore un discours qui nie le présent de l’Afrique. Dire l’Afrique «sera» est une façon de nier ce qu’elle «est». Comme si l’Afrique n’avait pas de contemporanéité. Le continent pourrait être un grand laboratoire pour explorer ces autres possibles. Pour cela, il lui faut de l’autonomie et du temps propre pour mener ses expérimentations et ses synthèses.
L’Afrique a aussi tenté une expérience continentale avec l’Union africaine, cela n’a pas apporté de solutions.
Probablement faut-il du temps pour que l’idée intégrationniste fasse son chemin chez les peuples et qu’advienne une génération de dirigeants moins attachée aux petites souverainetés nationales. Mais déjà on peut citer des expériences d’inspiration africaine, sur la justice transitionnelle au Rwanda ou comme l’ubuntu, notion qui a inspiré l’esprit de réconciliation d’un Nelson Mandela en Afrique du Sud après l’apartheid, qui pourraient s’étendre au-delà du continent et inspirer les autres. Sur la question de l’impunité sous nos cieux, le procès de Hissène Habré au Sénégal est un pas en avant. L’idée est de se projeter et de trouver de nouveaux chemins. Nous devons respecter nos propres humanités.
Si l’Afrique se consacre à sa propre histoire ne risque-t-elle pas de se fourvoyer dans un repli impossible à l’heure de la mondialisation ?
Les libertés de voyager ne sont pas les mêmes pour tout le monde. La mondialisation n’apporte pas autant de libertés et de possibilités à un Africain qu’à un Européen ou à un Américain. La plupart des hommes et des femmes sont confinés et assignés à des territoires dont ils ne peuvent pas sortir. La «mondialisation» a encore des progrès à faire pour mériter son nom. Personne ne remet jamais en question une culture grecque, asiatique ou chinoise dans ce qu’elle prétend avoir de singulier. Mais dès que l’on parle de culture ou de civilisation africaine, on est immédiatement accusé d’essentialisme. Les hommes sont fondamentalement les mêmes partout. Avoir une ou des identités n’empêche nullement de faire partie du monde et d’être en interaction avec lui. La mondialisation telle qu’elle fonctionne de nos jours ne crée pas les conditions suffisantes de ce dialogue.
35 Commentaires
Anonyme
En Mars, 2016 (21:32 PM)Mame
En Mars, 2016 (21:50 PM)Anonyme
En Mars, 2016 (21:56 PM)Anonyme
En Mars, 2016 (22:08 PM)Anonyme
En Mars, 2016 (22:21 PM)...en Herbe
En Mars, 2016 (22:21 PM)Cette logique voudrait que cela profite toujours au nord.
D'aucuns ont parlé de l'Afrique comme l'avenir du monde . Pourvu que les africains en soient conscients cette fois que l'Afrique n'est qu'un marché et une source d'énergies auxquelles les africains n'ont pas droit et j'en passe. Merci pour le courage de vos idées
Anonyme
En Mars, 2016 (22:30 PM)Nous cherchons la place de l'Afrique dans la globalisation faite de l'accélération- résistance, attraction-rejet de la mondialisation
Veritax
En Mars, 2016 (22:35 PM)Anonyme
En Mars, 2016 (22:41 PM)Lick1239
En Mars, 2016 (22:45 PM)C'est la langue du colonisateur qui uni
Lick1238
En Mars, 2016 (22:58 PM)L'Afrique a beaucoup à rattraper ne nous voilons pas la face avec des théories aussi agréables à la lecture mais le constat est là sans ambiguïté. L'Afrique a raté l'histoire d'être colonisateur et nous avons été dominé et colonisé. Nous avons même pas d'industrie digne de ce nom siter moi une seule succursale africain présent en dehors de ce continent. Imaginer tout ces travaux de savants rendant possible ces commentaires, dans sont système tu es parvenu à devenir un professeur
Anonyme
En Mars, 2016 (23:05 PM)Negre Citoyen Du Monde ( Ncm)
En Mars, 2016 (23:36 PM)Réagissons et maintenons quand même des liens de coopération privilégiés certes, mais équilibrés et fermes...parcelle culturelle ( langue commune) oblige!
Ouf! Je continue demain.
Anonyme
En Mars, 2016 (23:41 PM)Anonyme Dia
En Mars, 2016 (23:54 PM)Ifinfkfnf'kf Fkf'néff'fklf'f,f
En Mars, 2016 (23:59 PM)On fait du copier collé jusqu'à maîtriser le système mondiale et là ils sont respectés dans le monde car économiquement c'est du lourd
Le Parisien
En Mars, 2016 (00:17 AM)Lick1239
En Mars, 2016 (00:19 AM)L'Afrique a beaucoup à rattraper ne nous voilons pas la face avec des théories aussi agréables à la lecture mais le constat est là sans ambiguïté. L'Afrique a raté l'histoire d'être colonisateur et nous avons été dominé et colonisé. Nous avons même pas d'industrie digne de ce nom citer moi une seule succursale africain présent en dehors de ce continent. Imaginer tout ces travaux de savants rendant possible ces commentaires, dans sont système tu es parvenu à devenir un professeur qui te donne un statut et pourtant tu te présente économiste et passionné de leurs arts. Rattrapons notre retard si les jeunes braverons leurs vies à travers les océans pour rejoindre des cieux avec plein d'espoir dans leur cœur. L'Afrique est incapable d'offrir à sa jeunesse de l'espoir. Cette bataille est perdue d'avance car le départ a été raté. Essayons de rattraper notre retard.
L’Afrique enverra-t-elle prochainement une fusée sur la Lune ? Des scientifiques sud-africains y croient fermement, ils ont lancé tout un programme et récoltent actuellement des fonds. Le projet s’appelle Africa2moon, l’Afrique vers la Lune. Il est piloté par la Fondation pour le développement spatial, qui a son siège au Cap. Son but : envoyer sur la Lune un engin spatial entièrement conçu et développé en Afrique, lancé par une fusée africaine.
Nous avons notre propre histoire a créée pourquoi voulons nous nous désorienté de la science, c'est pas raisonnable la réalité est là les occidentaux continuerons à nous dominé tant que notre système de santé n'est pas performant, nos écoles, ns industrie, notre système économique regroupant tous les pays de la zone XOF et garantie par un seul pays la France. Notre indépendance est loin devant nous et nous devons le rattraper.
Afrique parfois il nous arrive de nous demander si c'est pas une malédiction même nos élections sont validées par "les observateurs" en l'occurrence l'occident. L'Afrique n'est pas observateur mais observé pour nous éviter des dérives au Rwanda, Centre Afrique, Burundi nous sommes incapable de raisonnement et de bon sens. Il faut que l'occident nous donne les règles. Combien de convention le Sénégal a t-il signé, qui sont pourtant éditées par l'occident. Des exemples tu peu les trouver juste autour de toi cher professeur. Le combat ont doit le mener vers le progrès c'est pas ailleurs je suis désolé. L'article est bien plaisant mais ça reste dans la théorie. Demain on se réveil tous et on consultera ces emails, ces appels manqués, sa messagerie c'est ça le progrès dont nous profitons tous sans gène et on continue de croire que le combat est ailleurs. NON nous devrions être pourvoyeur de savoir faire. Les occidentaux on fini avec la théorie et nous on continue toujours a débattre sur la colonisation et l'indépendance. Nous sommes les spectateurs quand Apple et Samsung se dispute la suprématie dans la science et les technologies. Qui des africains ne seraient pas fière de voir l'Afrique et les africains rivalisé à se niveau. Hélas le mal est africain.
Anonyme
En Mars, 2016 (00:54 AM)Anonymeoiutree
En Mars, 2016 (01:30 AM)Anonyme
En Mars, 2016 (01:41 AM)Anonyme
En Mars, 2016 (05:34 AM)Thade
En Mars, 2016 (06:11 AM)Anonyme Ils Sont Amusants C
En Mars, 2016 (09:27 AM)que peut faire l'Afrique sans l'aide de l'Occident avec un tel retard dans tous les niveaux (santé , éducation , technologie , justice ....)le Sénégal n'est pas fichu de ramasser ses ordures et il vient blablater , c'est pitoyable !
Anonyme
En Mars, 2016 (10:09 AM)Anonyme
En Mars, 2016 (10:24 AM)Anonyme
En Mars, 2016 (10:24 AM)Anonyme
En Mars, 2016 (10:49 AM)Anonyme
En Mars, 2016 (12:27 PM)Vito De Corleone
En Mars, 2016 (13:44 PM)Ce type de rhétorique a l'outrecuidance de replacer l'Afrique dans une trajectoire et une historiographie qui serait les "vraies", privilégiant un relativisme culturel, anthropologique et méprisant jusqu'à ses brides les plus pertinentes l'universalisme. Pis, il tend à homogénéiser l'Afrique et recours incessamment à son lointain passé et la figure tutélaire de l'Egypte pour théoriser la toute puissance du continent. Sans le vouloir cependant, les théoriciens de ce courant se rapprochent des penseurs eurocentristes. Comme eux, ils sont porteurs d'une thèse extrémiste qu'il conviendrait d'adoucir et de rendre plus objective.
Il faut se rendre à l'évidence que ce discours doit être abandonné car suranné et invalidé par l'histoire: aucun continent ne peut avoir la prétention de vivre en vase clos, nous sommes à une époque faite d'interaction et échanges continus (aujourd'hui plus qu'hier et demain encore plus qu'aujourd'hui); les Etats d'Afrique gagneraient à tirer profit des avantages que l'affaissement des frontières à la faveur du développement des nouvelles technologies lui offrent; s'inspirer des autres et de sa propre histoire aussi (aucun organisme ne peut se suffire à lui-même). Nous avons du monde à rattraper et malheureusement. L'une des thèses les plus controversées d'Afrotopia, à mon avis, est celle qui voudrait que l'Afrique ait un projet de société pour le monde, un projet pour sortir notre monde de l'impasse dans laquelle il se trouve comme à l'aube de l'humanité (environ +/-200 000 ans) quand l'homo sapiens peuplait le monde.
Il s'agit là d'une comparaison farfelue tirée par les cheveux. D'abord, qu'est-ce-que l'homo sapiens d'il y a 200 000 ans avec un contexte totalement différent du nôtre, a-t-il à nous apprendre sur nous? Ensuite, en quoi l'Afrique (parent pauvre du monde) est-il légitime à proposer à l'humanité un projet de société si les Etat qui la composent sont incapables d'en doter? Notre continent n'a-t-il pas suffisamment à se rattraper in fine en sauvant d'une mort certaine, ces milliers de jeunes résignés "condamnés" à servir de nourriture pour poissons en Méditerranée?
Anonyme
En Mars, 2016 (14:20 PM)"l'Afrique est l'avenir", quand un non africain le dit, il parle de son avenir, pas du nôtre. Alors approprions nous le discours, et construisons notre modèle. Il sera issu des idées divergentes au début , mais dont l'essence est commune: une Afrique meilleure, des africains qui vivent mieux.
je suis heureux de voir des Felwine Sarr aujourd'hui, mais encore plus heureux de constater que les lecteurs ne "boivent" pas ses paroles , mais les soumettent à une analyse, valident certains aspects et rejettent d'autres. Ainsi les idées sont plus poussées, les conclusions plus pointues.
D'autres sont sur le terrains et mènent des actions concrètes, qui répondent mieux à l'immédiateté. les théories permettent plutôt une projection.
regardons notre continent objectivement. Nous avons fait du chemin sur une décennie, 2 , 3. ça dépend que l'on juge cela insuffisant: on a un peu plus d'hopitaux, un peu plus d'écoles (les résultats étant non proportionnels malheureusement), et nous croyons enfin aux énergies alternatives. ça vient, lentement peut-être , mais ça vient. nous laisserons à nos enfants un peu plus que nous ont laissé nos pères. ainsi, nous améliorons l'Afrique
Anonyme
En Mars, 2016 (14:59 PM)la Chine , la Corée , le Japon s'appuie sur un passé et une civilisation tres riche alors que l'Afrique n'a aucune mémoire collective et aucune trace de civilisation sur laquelle s'appuyer ! et elle a été incapable d'acquérir son indépendance par les armes....comment un professeur peut croire que ce continent peut se développer quand 50% de la population est analphabète et que la classe politique ne cherche qu'à s'enrichir ......ce professeur ferait mieux de s'interesser au scandale de l'université Sénégalaise depuis de nombreuses années en grêve perpétuelle et sans aucun soucis de l'avenir des étudiants plutot que nous pondre des idées fumeuses !!!!!
Mass
En Mars, 2016 (15:39 PM)Anonyme
En Mars, 2016 (19:35 PM)Buur Basen
En Mars, 2016 (21:44 PM)Pour ma part il est reconfortant que de jeunes intellectuels a l image de Felwine secouent le cocotier pour poser un debat plus que vital!!!
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