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Economie

Felwine Sarr : « L’Afrique n’a personne à rattraper»

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Felwine Sarr : « L’Afrique n’a personne à rattraper»

De plus en plus, notre système capitaliste semble atteindre ses propres limites. Une croissance infinie dans un monde fini ne serait qu’un mythe. Face à cette impasse, un économiste sénégalais propose que l’Afrique apparaisse enfin comme une alternative, plutôt que comme une éternelle subalterne.

Felwine Sarr est un jeune économiste, enseignant à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis, au Sénégal. Passionné de philosophie et de science sociales, il est aussi romancier, musicien, éditeur. De ce profil atypique vient sûrement l’originalité de son dernier essai Afrotopia, publié chez Philippe Rey le 10 mars. Selon lui, le continent continue d’être perçu au travers du regard extérieur, occidental : «sous-développé», en retard, toujours en position inférieure. Faut-il décoloniser notre façon de voir l’Afrique ? Un objectif que Felwine Sarr adresse surtout aux Africains, les premiers concernés.

S’affranchir des critères occidentaux, ça veut dire quoi ?
Il s’agit de sortir de critères qui instaurent une dominance de l’économie, des catégories qui ne sont que quantitatives, statistiques, comparatives, et de réfléchir à une réalité en train de se faire et qui est mue aussi par de l’immatérialité. Une vie humaine engage bien plus de dimensions que celles que nous laissent voir les indicateurs économiques : des dimensions sociétales, culturelles, écologiques ou environnementales. Ce n’est qu’en agrégeant toutes ces dimensions que la vie prend sens. Or, depuis cinq ou six siècles, l’Afrique est marquée par un regard extérieur, le regard de l’autre, de l’explorateur, du marchand et du colonisateur.

Mais ce regard n’a-t-il pas changé depuis les indépendances, notamment, avec les travaux de l’historien Achille Mbembe ?
Les indépendances ne marquent pas la fin de cette pénétration des esprits. Et Achille Mbembe est malheureusement un exemple trop rare d’intellectuel qui tente de renouveler les catégories avec lesquelles on pense l’Afrique. Le discours universitaire africain continue majoritairement de se fonder sur des concepts et des catégories dont la géographie et l’historicité sont occidentales. Sur la question du défi du «développement», nous n’avons pas assez interrogé les présupposés qui structurent cette notion. Nous sommes perpétuellement dans une démarche téléologique, comme si tous les pays devaient suivre des étapes identiques et dans un ordre donné.

Nous tombons ainsi dans le piège de l’ordonnancement et du classement selon une échelle normée par ceux qui en ont fixé les critères. Une fois qu’on a énoncé ces chiffres, on ne sait pas grand-chose de la vie des gens. En quoi la croissance d’un pays a-t-elle amélioré la vie de ses habitants ? Comment a-t-elle été répartie ? En quoi elle a contribué à répondre aux fonctions psychosociales des groupes ?

Vous relevez des comparaisons trop souvent négatives et ineptes pour l’Afrique…
En effet, quand on indique la place d’un pays comme la Tanzanie dans un classement mondial, au lieu de constater que ce pays a doublé son revenu par habitant en moins de dix ans, et le chemin qu’il a parcouru, qui prend sens par rapport à son histoire économique interne, on le compare au Japon ! Ce qui n’a aucun sens. Comme si les trajectoires socio-historiques étaient comparables sur une même échelle. C’est justement un tel discours qui a servi à justifier toute l’entreprise coloniale. L’Europe a inscrit tous les autres pays dans sa narration, et l’Afrique dans une position de subalternité. Elle a imprégné ainsi l’imaginaire collectif bien au-delà de son espace. C’est là sa grande victoire. C’est de ce siège qu’il s’agit de la déloger pour explorer d’autres possibles.

Que faire pour en sortir ?
Des théories, qui ont perduré et structuré notre imaginaire pendant plus de cinq siècles ne disparaissent malheureusement pas en cinquante ans d’indépendance. Il faut traquer les survivances de ce discours dominant dans le langage de tous les jours, dans le regard que nous portons sur nous-mêmes. D’autant que les mots utilisés ont un pouvoir performatif : parler de sous-développement, de clandestins, de retard… n’est pas sans effet. C’est un usage du langage handicapant car renvoyant exclusivement à des dimensions déficientes de sa propre réalité et faisant silence sur les multiples richesses que les groupes et les individus recèlent.

Pour en sortir, les Africains doivent faire l’effort de se recentrer, de se regarder autrement, à travers leurs propres catégories. Un modèle fini est souvent plus séduisant qu’une recherche longue et incertaine. Oui, nous avons une histoire singulière, longue et complexe. Aussi devons-nous nous envisager comme les sujets de notre histoire. Que voulons-nous devenir ? Quelle société voulons-nous ? Quel type d’homme voulons-nous produire ?

Les Grecs en Europe ou n’importe quel peuple soumis à des plans économiques drastiques peuvent se poser les mêmes questions. En pleine mondialisation économique, il ne s’agit plus seulement de postcolonialisme…
J’ai la faiblesse de croire que lorsqu’on pense l’Afrique, on pense le monde. La chance de l’Afrique peut résider justement dans le fait qu’elle n’est pas encore complètement intégrée dans ce modèle rationaliste et mécaniciste dont nous voyons bien aujourd’hui les limites. Une croissance infinie dans un monde fini est un mythe économique. En plus de toutes ses ressources, elle dispose d’une démographie positive, et donc d’une grande vitalité, de richesses culturelles et spirituelles qui lui permettent d’envisager l’aventure sociale et humaine autrement. L’Afrique n’a personne à rattraper.

Après le discours afro-pessimiste, que pensez-vous du discours afro-euphorique, porté par des ONG et des capitalisto-optimistes ?
L’afro-euphorisme est un discours qui flatte, et il est aussi dangereux que l’afro-pessimisme. Dans les deux cas, ce sont des discours majoritairement externes aliénants, que nous devons remettre en question. Derrière l’afro-euphorisme, qui voit l’Afrique avec toutes ses matières premières et ses richesses non encore exploitées comme l’avenir du capitalisme mondial, il y a le désir d’en faire un nouvel espace à reconquérir pour continuer cette folle course à la croissance. C’est encore un discours qui nie le présent de l’Afrique. Dire l’Afrique «sera» est une façon de nier ce qu’elle «est». Comme si l’Afrique n’avait pas de contemporanéité. Le continent pourrait être un grand laboratoire pour explorer ces autres possibles. Pour cela, il lui faut de l’autonomie et du temps propre pour mener ses expérimentations et ses synthèses.

L’Afrique a aussi tenté une expérience continentale avec l’Union africaine, cela n’a pas apporté de solutions.
Probablement faut-il du temps pour que l’idée intégrationniste fasse son chemin chez les peuples et qu’advienne une génération de dirigeants moins attachée aux petites souverainetés nationales. Mais déjà on peut citer des expériences d’inspiration africaine, sur la justice transitionnelle au Rwanda ou comme l’ubuntu, notion qui a inspiré l’esprit de réconciliation d’un Nelson Mandela en Afrique du Sud après l’apartheid, qui pourraient s’étendre au-delà du continent et inspirer les autres. Sur la question de l’impunité sous nos cieux, le procès de Hissène Habré au Sénégal est un pas en avant. L’idée est de se projeter et de trouver de nouveaux chemins. Nous devons respecter nos propres humanités.

Si l’Afrique se consacre à sa propre histoire ne risque-t-elle pas de se fourvoyer dans un repli impossible à l’heure de la mondialisation ?
Les libertés de voyager ne sont pas les mêmes pour tout le monde. La mondialisation n’apporte pas autant de libertés et de possibilités à un Africain qu’à un Européen ou à un Américain. La plupart des hommes et des femmes sont confinés et assignés à des territoires dont ils ne peuvent pas sortir. La «mondialisation» a encore des progrès à faire pour mériter son nom. Personne ne remet jamais en question une culture grecque, asiatique ou chinoise dans ce qu’elle prétend avoir de singulier. Mais dès que l’on parle de culture ou de civilisation africaine, on est immédiatement accusé d’essentialisme. Les hommes sont fondamentalement les mêmes partout. Avoir une ou des identités n’empêche nullement de faire partie du monde et d’être en interaction avec lui. La mondialisation telle qu’elle fonctionne de nos jours ne crée pas les conditions suffisantes de ce dialogue.



35 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (21:32 PM)
    Excellente réflexion, étonnant de ne voir aucun commentaire sur un sujet aussi important. Merci Prof. Sarr
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  2. Auteur

    Mame

    En Mars, 2016 (21:50 PM)
    Je partage tes idées, il faut créer une nouvelles façon de faire.Les pays développés sont aujourd'hui en panne.
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (21:56 PM)
    Mr Felwine Sarr est tout simplement ce que j'appelle un intellectuel de Vérité.
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (22:08 PM)
    je demeure covaincu que le continent ne peut utiliser les memes canaux que les europeens pour se developper car ayant beaucoup souffert de l exploitation de la manipulation
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (22:21 PM)
    c'est dommage que ce Mr que je considère l'un de nos plus éminents intellectuels ne soit pas plus médiatisé au Sénégal....bravo#inspiration#merci
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    Auteur

    ...en Herbe

    En Mars, 2016 (22:21 PM)
    Félicitations.Professeur. En effet, c'est à se demander si la mondialisation n'est pas un faux nouveau concept par analogie aux faux nouveaux produits en marketing pour remplacer le terme néocolonialisme. Parce qu'au début était l'esclavage trop violent ensuite la colonisation avec ses missions "civilisatrices". Maintenant la mondialisation. Quel est le sens de mondialiser un monde qui est déjà monde.

    Cette logique voudrait que cela profite toujours au nord.

    D'aucuns ont parlé de l'Afrique comme l'avenir du monde . Pourvu que les africains en soient conscients cette fois que l'Afrique n'est qu'un marché et une source d'énergies auxquelles les africains n'ont pas droit et j'en passe. Merci pour le courage de vos idées
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (22:30 PM)
    De la mondialisation ou de son concept, nous ne savons pas auquel l'Afrique n'a pas participé Une chose est acquise pour nous, elle a joué un rôle dans un des deux: une partie de l'Afrique fut connectée au Monde depuis le pèlerinage de Mansa Musa et ses "conséquences"

    Nous cherchons la place de l'Afrique dans la globalisation faite de l'accélération- résistance, attraction-rejet de la mondialisation
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    Auteur

    Veritax

    En Mars, 2016 (22:35 PM)
    Il bon Felwine
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (22:41 PM)
    Analyse pertinent par Sarr. Pas contre "la justice transitionnelle au Rwanda" n'est pas à salué pour le moment. La façon que Kagamé vouloir effacer la mémoire collective du pays va les hanter après.
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    Auteur

    Lick1239

    En Mars, 2016 (22:45 PM)
    C'est l'histoire d'une course ou tous les êtres humains prend départ à la naissance de l'humanité et nous avons accepté d'être dominé dans cette cours de bien social et malheureusement nous les africains .

    C'est la langue du colonisateur qui uni
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    Auteur

    Lick1238

    En Mars, 2016 (22:58 PM)
    Je ne suis pas d'accord!!!

    L'Afrique a beaucoup à rattraper ne nous voilons pas la face avec des théories aussi agréables à la lecture mais le constat est là sans ambiguïté. L'Afrique a raté l'histoire d'être colonisateur et nous avons été dominé et colonisé. Nous avons même pas d'industrie digne de ce nom siter moi une seule succursale africain présent en dehors de ce continent. Imaginer tout ces travaux de savants rendant possible ces commentaires, dans sont système tu es parvenu à devenir un professeur
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (23:05 PM)
    L une des meilleures réflexions que j ai lues de la part d un intellectuel sénégalais. Bravo Me Sarr pour cette pertinence.
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    Auteur

    Negre Citoyen Du Monde ( Ncm)

    En Mars, 2016 (23:36 PM)
    Al hamdoulilah! C'est cette réflexion que j'ai toujours eue. Voila quelqu'un qui jette les bases 'd'un afrorealisme... Les termes de référence révolutionnaires voient le jour. C'est une lutte intelligente mais ferme a mener déjà pour se libèrer de l'epee de Damocles tenue clairement au dessus des pays francophones pour maintenir les" comptes d'opération ", comme celle (l'epee) qui nous lorsqu'on exige le partenariat "gagnant gagnant" a l'ancien colonisateur... rebellions a soutenir ou a créer...

    Réagissons et maintenons quand même des liens de coopération privilégiés certes, mais équilibrés et fermes...parcelle culturelle ( langue commune) oblige!

    Ouf! Je continue demain.

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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (23:41 PM)
    Analyse très pertinente
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    Auteur

    Anonyme Dia

    En Mars, 2016 (23:54 PM)
    bonne analyse , je crois pour se faire respecté , il faut se retrouver dans ces valeurs ,culturelles sociales et économiques ,meme religieux , et couper le pont avec l'occident ,l'occident va de décadence en décadence ,et l'occident est ,trés agressive ,envers tout qu'il croit dominé ,et faible devant une puissance ,je crois le moment est venu de dire je suis puissant ,mon continent qui est l'afrique ,m'appartient ,le sol m'appartient ,la richesse m'appartient ,l'occidentaux est un intrus qui s'est imposé dans ma propre maison qui est l'afrique ,donc on 'a rien a apprendre d'un clandestin violent et pilleurs ,qui croit encore comme fer dans ces discours qu on besoin de son aide ,l'afrique n'a jamais besoin de l'aide de l'occident mais elle fait que subir ,on le voit la libye 'le mali la cote d'ivoire la centrafrique ,il faut penser africain pour avoir le respect,l'aliénation avec l'occident nous condamne a la pauvreté .
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    Auteur

    Ifinfkfnf'kf Fkf'néff'fklf'f,f

    En Mars, 2016 (23:59 PM)
    Olalllaala et quoi encor cheikh anta diop ,Patrice loumoumba Thomas sankara faut arrêter les gars,le monde est devenu un village ou tout s entremêle faut utiliser ce qui marche et l'utiliser avec rigueur les africains ne vont pas réinventer l'économie ,les sciences etc ,profitons de ce qui marche et apportons notre touche sans trop de fierté à l'africaine ,surtout nous senegalais trop fière faut pas avoir le complexe de nommer un japonais pour diriger une entreprise sénégalaise si au finish nous sommes gagnant en expertise etc,mais dire non gnoune ayyy senegalais lagnou talatayyy nderrr et consorts on va jamais s'en sortir ,même les Chinois

    On fait du copier collé jusqu'à maîtriser le système mondiale et là ils sont respectés dans le monde car économiquement c'est du lourd
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    Auteur

    Le Parisien

    En Mars, 2016 (00:17 AM)
    Très belles réflexions . Bravo Me Sarr pour cette pertinence.c'est autres d'apprendre de l'Afrique.comme disait Cécile Robert du monde diplomatique " l'Afrique au secours de l'Occident" le désastre pour ce continent est suivre le modèle de l'occident. je sais il y'a des sentier à affronter en Afrique comme l'éducation ,l'écologie ,la justice et la corruption
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    Auteur

    Lick1239

    En Mars, 2016 (00:19 AM)
    Je ne suis pas d'accord!!!



    L'Afrique a beaucoup à rattraper ne nous voilons pas la face avec des théories aussi agréables à la lecture mais le constat est là sans ambiguïté. L'Afrique a raté l'histoire d'être colonisateur et nous avons été dominé et colonisé. Nous avons même pas d'industrie digne de ce nom citer moi une seule succursale africain présent en dehors de ce continent. Imaginer tout ces travaux de savants rendant possible ces commentaires, dans sont système tu es parvenu à devenir un professeur qui te donne un statut et pourtant tu te présente économiste et passionné de leurs arts. Rattrapons notre retard si les jeunes braverons leurs vies à travers les océans pour rejoindre des cieux avec plein d'espoir dans leur cœur. L'Afrique est incapable d'offrir à sa jeunesse de l'espoir. Cette bataille est perdue d'avance car le départ a été raté. Essayons de rattraper notre retard.

    L’Afrique enverra-t-elle prochainement une fusée sur la Lune ? Des scientifiques sud-africains y croient fermement, ils ont lancé tout un programme et récoltent actuellement des fonds. Le projet s’appelle Africa2moon, l’Afrique vers la Lune. Il est piloté par la Fondation pour le développement spatial, qui a son siège au Cap. Son but : envoyer sur la Lune un engin spatial entièrement conçu et développé en Afrique, lancé par une fusée africaine.

    Nous avons notre propre histoire a créée pourquoi voulons nous nous désorienté de la science, c'est pas raisonnable la réalité est là les occidentaux continuerons à nous dominé tant que notre système de santé n'est pas performant, nos écoles, ns industrie, notre système économique regroupant tous les pays de la zone XOF et garantie par un seul pays la France. Notre indépendance est loin devant nous et nous devons le rattraper.

    Afrique parfois il nous arrive de nous demander si c'est pas une malédiction même nos élections sont validées par "les observateurs" en l'occurrence l'occident. L'Afrique n'est pas observateur mais observé pour nous éviter des dérives au Rwanda, Centre Afrique, Burundi nous sommes incapable de raisonnement et de bon sens. Il faut que l'occident nous donne les règles. Combien de convention le Sénégal a t-il signé, qui sont pourtant éditées par l'occident. Des exemples tu peu les trouver juste autour de toi cher professeur. Le combat ont doit le mener vers le progrès c'est pas ailleurs je suis désolé. L'article est bien plaisant mais ça reste dans la théorie. Demain on se réveil tous et on consultera ces emails, ces appels manqués, sa messagerie c'est ça le progrès dont nous profitons tous sans gène et on continue de croire que le combat est ailleurs. NON nous devrions être pourvoyeur de savoir faire. Les occidentaux on fini avec la théorie et nous on continue toujours a débattre sur la colonisation et l'indépendance. Nous sommes les spectateurs quand Apple et Samsung se dispute la suprématie dans la science et les technologies. Qui des africains ne seraient pas fière de voir l'Afrique et les africains rivalisé à se niveau. Hélas le mal est africain.
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (00:54 AM)
    Bonne réflexion sauf que tu axée ta reflexion seulement sur le contre-modele européen mais pas sur xelui arabe. Quand on sait que la culture arabe à travers l'islam et certains modeles arabes sont ancrés dans beaucoup d'africains, dans leurs manières de faire et d'etre. C'est aussi une colonisation. On modele typiquement africain doit etre depourvu des tout ce qui nous a été imposé. Té mouy deug
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    Auteur

    Anonymeoiutree

    En Mars, 2016 (01:30 AM)
    C'est koi le model africain faut vraiment arreter,avec de la poesie a ne plus en finir,bounou toubabi bayiwonne gnouni nen dou bakh regadez l mali mem pas capabl de defendre son pays il faut tjr l secours de la france et autre ,faut bosser et arreter ces histoires a faire dormir
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (01:41 AM)
    encore des complexés qui croient leur developpement va venir d'un japonais ou d'un francais , la péroue avait un japonais comme président il à complètement vider le pays et fuit au japon le franc cfa appartient à la france ,,est ce le sénégal est sorti de la pauvreté ? non la misére régne dans le pays , quand on voit des pays pauvres comme le sénégal le mali le niger et le tchad qui finassent la france, de 1945 en 1973 ces pays donnaient 100/100 de leur recettes à la france19 73 en 2005 65/100 de 2005 jusqu'a aujourd'hui ils donnent 50/100 de leur recettes , et vous continuer à rever a un développement avec un système pareil ,vous etes rien , que des esclaves fiers d'etre des esclaves ..
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (05:34 AM)
    ça ,c'est de la réflexion! Celui-là peut dire que c'est un intellectuel! C'est de ce type de discours dont a besoin la jeunesse ! TOUNKARA comme ALOUNE NDIAYE devraient s'inspirer de son exemple au lieu de disserter sur notre " tigritude"! TOUNKARA qui fait la leçon à toutes ses invitées et qui lui-même cache soignesement ses stigmates! J'ai pas besoin de préciser! DJOODJE DOYNA BOROM KHEL
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    Auteur

    Thade

    En Mars, 2016 (06:11 AM)
    ça c'est vrai cela lui ferait trop de travail :fbhang: 
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    Auteur

    Anonyme Ils Sont Amusants C

    En Mars, 2016 (09:27 AM)
    Il est amusant ce professeur d'Université qui a fait ses études en France , grassement payé au Sénégal et toujours en grêve et qui vient nous tenir un discours d'homme complexé !!!

    que peut faire l'Afrique sans l'aide de l'Occident avec un tel retard dans tous les niveaux (santé , éducation , technologie , justice ....)le Sénégal n'est pas fichu de ramasser ses ordures et il vient blablater , c'est pitoyable !
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (10:09 AM)
    Commençons d'abord par changer nôtre façon de consommer, maladroitement calquée sur celle des pays développés. Regardez nos télés locales et constatez. Tout est fait pour faire ressembler aux toubabs. Le paradoxe, c'est que dans ces mêmes pays développés, on a commencé, face à la crise, à remettre en cause la façon de produire et de consommer.
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (10:24 AM)
    Si tu as choisi de lécher les bottes des blancs c est ton problème. Franchement vous devez vous affranchir. L Occident est en mal partout, toujours en crise et en guerre. Et vous les considérez comme des modèles ?
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (10:24 AM)
    c'est normale sénégal est un pays pauvre ,si tu es pauvre , dis toi a dieu la santé , l'éducation ,mais au départ sénégal pouvait bien s'en sortir ,s' il avait son indépendance , seulement le probleme nous sommes encore des colonisés ,le seul président qui a essayé son indépendance c'était wade ,mais comme on dit le pouvoir rend fou.
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (10:49 AM)
    Le Pr Felwine Sarr pose un problème réel : l'Afrique est obligée de réagir. C'est une question de survie. C'est un discours pragmatique qui oblige les Africains à réfléchir de manière cohérente et efficace par eux-mêmes et pour eux-mêmes, loin des clichés et des à priori du reste imposés par l'histoire récente au cours de ces 6 derniers siècles. C'est très réducteur. De ce point de vue, poser la question de savoir si l'Afrique va se développer n'a pas de sens. Elle est obligée de se développer mais elle ne pourra le faire que si elle prend son destin en main. Cela fait bien longtemps que beaucoup d'Africains ne calquent plus leur vie sur l'Occident. Parce que, effectivement, l'Afrique n'a rien à rattraper.
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (12:27 PM)
    moi j'appelle a un collectif juristes africains de porter plainte au niveau des nation unis , pour crime contre l'humanité , qui est le franc cfa ,par ce que le franc cfa c'est pas un aspect juridique ,il a èté imposé par force ,sans l'avis des peuples concernés ,qu on nous donne l'argent qui dorme dans trésor public francais pour qu'on puisse soigner nos malades ,et construire des hopitaux ,depuis que j'ai vu la scène qui s' est passé au caméroun , une femme camérounaise enceinte morte ,est jeté dans le couloir ,avec un regard indifférent des infirmières , je me suis dit y'a une cause pour ca . nos hopitaux sont devenues des mouroirs ,et pourtant on a l'argent pour soigner nos malades , il faut aussi arreter de verser les 50/100 de nos recettes ,;
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    Auteur

    Vito De Corleone

    En Mars, 2016 (13:44 PM)
    "Afrotopia" n'est ni plus ni moins qu'un discours afrocentré qui prétend s'insurger contre le modèle européen et fustiger l’héritage de la colonisation en substituant l'arrogant eurocentrisme par un afrocentrisme niais. La rhétorique peut paraître belle mais elle est, en vérité, creuse et ressasse les théories qui ont été maintes et maintes fois formulées sur le devenir de l'Afrique depuis quelques décennies, de l'Ecole de Bordeaux, Achille Mbembé, Molefi K. Asante dans la lignée filiale de C. A. Diop, T. Obenga, etc.



    Ce type de rhétorique a l'outrecuidance de replacer l'Afrique dans une trajectoire et une historiographie qui serait les "vraies", privilégiant un relativisme culturel, anthropologique et méprisant jusqu'à ses brides les plus pertinentes l'universalisme. Pis, il tend à homogénéiser l'Afrique et recours incessamment à son lointain passé et la figure tutélaire de l'Egypte pour théoriser la toute puissance du continent. Sans le vouloir cependant, les théoriciens de ce courant se rapprochent des penseurs eurocentristes. Comme eux, ils sont porteurs d'une thèse extrémiste qu'il conviendrait d'adoucir et de rendre plus objective.



    Il faut se rendre à l'évidence que ce discours doit être abandonné car suranné et invalidé par l'histoire: aucun continent ne peut avoir la prétention de vivre en vase clos, nous sommes à une époque faite d'interaction et échanges continus (aujourd'hui plus qu'hier et demain encore plus qu'aujourd'hui); les Etats d'Afrique gagneraient à tirer profit des avantages que l'affaissement des frontières à la faveur du développement des nouvelles technologies lui offrent; s'inspirer des autres et de sa propre histoire aussi (aucun organisme ne peut se suffire à lui-même). Nous avons du monde à rattraper et malheureusement. L'une des thèses les plus controversées d'Afrotopia, à mon avis, est celle qui voudrait que l'Afrique ait un projet de société pour le monde, un projet pour sortir notre monde de l'impasse dans laquelle il se trouve comme à l'aube de l'humanité (environ +/-200 000 ans) quand l'homo sapiens peuplait le monde.



    Il s'agit là d'une comparaison farfelue tirée par les cheveux. D'abord, qu'est-ce-que l'homo sapiens d'il y a 200 000 ans avec un contexte totalement différent du nôtre, a-t-il à nous apprendre sur nous? Ensuite, en quoi l'Afrique (parent pauvre du monde) est-il légitime à proposer à l'humanité un projet de société si les Etat qui la composent sont incapables d'en doter? Notre continent n'a-t-il pas suffisamment à se rattraper in fine en sauvant d'une mort certaine, ces milliers de jeunes résignés "condamnés" à servir de nourriture pour poissons en Méditerranée?
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (14:20 PM)
    pour le moment aller sur la lune ou sur mars ça nous même où? la santé est un réel problème, où sont les laboratoires africains? avec un taux d'analphabétisme, dans quelque langue (étrangère ou autochtone) que ce soit, qui suffit largement comme défi; nous devons certes chercher notre voie, mais en utilisant les quelques rares acquis fruit de nos rencontres avec les autres peuples.

    "l'Afrique est l'avenir", quand un non africain le dit, il parle de son avenir, pas du nôtre. Alors approprions nous le discours, et construisons notre modèle. Il sera issu des idées divergentes au début , mais dont l'essence est commune: une Afrique meilleure, des africains qui vivent mieux.

    je suis heureux de voir des Felwine Sarr aujourd'hui, mais encore plus heureux de constater que les lecteurs ne "boivent" pas ses paroles , mais les soumettent à une analyse, valident certains aspects et rejettent d'autres. Ainsi les idées sont plus poussées, les conclusions plus pointues.

    D'autres sont sur le terrains et mènent des actions concrètes, qui répondent mieux à l'immédiateté. les théories permettent plutôt une projection.

    regardons notre continent objectivement. Nous avons fait du chemin sur une décennie, 2 , 3. ça dépend que l'on juge cela insuffisant: on a un peu plus d'hopitaux, un peu plus d'écoles (les résultats étant non proportionnels malheureusement), et nous croyons enfin aux énergies alternatives. ça vient, lentement peut-être , mais ça vient. nous laisserons à nos enfants un peu plus que nous ont laissé nos pères. ainsi, nous améliorons l'Afrique :sunugaal:  :sunugaal:  :sunugaal: 
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (14:59 PM)
    Comment un professeur d'Université peut écrire autant de bêtises ? l'Afrique n'a rien à rattraper ......mais alors pourquoi est-elle incapable de construire un état de droit ? le Sénégal étant un des rares pays n'ayant pas connu de coups d'état et de guerres tribales....aucun pays riche de matières premières n'a été capables de développer une industrie minière ....pourquoi le Gabon malgré ses petro-dollars est-il aussi peu développé ...

    la Chine , la Corée , le Japon s'appuie sur un passé et une civilisation tres riche alors que l'Afrique n'a aucune mémoire collective et aucune trace de civilisation sur laquelle s'appuyer ! et elle a été incapable d'acquérir son indépendance par les armes....comment un professeur peut croire que ce continent peut se développer quand 50% de la population est analphabète et que la classe politique ne cherche qu'à s'enrichir ......ce professeur ferait mieux de s'interesser au scandale de l'université Sénégalaise depuis de nombreuses années en grêve perpétuelle et sans aucun soucis de l'avenir des étudiants plutot que nous pondre des idées fumeuses !!!!!
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    Auteur

    Mass

    En Mars, 2016 (15:39 PM)
    On peut interpréter l'article comme on veut. Toutefois, le grand enseignement que j'en tire est que les africains, dans leur diversité, doivent se donner les moyens d'orienter et d'écrire leur propre histoire, y compris définir leurs propres objectifs dans ce monde, s'appuyant sur leurs propres valeurs. Je ne veux pas dire nier le progrès technologique, mais l'apprivoiser entre autres pour atteindre ses propres objectifs.
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (19:35 PM)
    Les autres se sont developpes par le concret. ce n'est pas en developpant des theses absurdement farfelues avec de gros mots a ne rien dire que l'on va s'en sortir. Si l'Afrique peine encore a nourir ses enfants, soigner ses malades alors elle a beaucoup a rattrapper. Et ca ce n'est meme pas mesurer les performances avec le rester du monde, juste en regardant sur les besoins vitaux on tire les conclusions. Comment un economiste peut-it suggerer faire du development sans les staistiques? J'aurais compris si ce discourss sortait d'un philosophe activiste, mais pas d'un prof d'economie. c'est vraiment dommage...!
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    Auteur

    Buur Basen

    En Mars, 2016 (21:44 PM)
    Refuser Felwine c est quelque part cautionner Senghor dans sa volonte 'harki' a nous maintenir dans le giron Français tout en continuant a claironner 'sa negritude' qui a anesthesie la conscience emancipatrice de nos peuples! Oui les adeptes du senghorisme s opposeront a toute velleite emancipatrice de nos peuples d ou qu elle vienne!Felwine le dit si bien:'Pour en sortir, les Africains doivent faire l’effort de se recentrer, de se regarder autrement, à travers leurs propres catégories. Un modèle fini est souvent plus séduisant qu’une recherche longue et incertaine. Oui, nous avons une histoire singulière, longue et complexe. Aussi devons-nous nous envisager comme les sujets de notre histoire. Que voulons-nous devenir ? Quelle société voulons-nous ? Quel type d’homme voulons-nous produire ?' Felwine a mon avis ne propose pas de s inscrire dans le nombrilisme mais ce qu il pointe du doigt saute bien aux yeux-l occident veux determiner les regles du jeu et auquel jeu il se soustrait quand cela ne l arrange pas ( le cas des crimes de guerre des USA qu eux -memes refusent de soumettre a la loupe de la CPI et cyniquement contraignent Omar Bechir par toute sorte de mesure!!!Felwine a le merite de poser un debat que les reactionaires de tout bord s emploiront a faire capoter parce que de bonne foi ils croient que nous ne sommes mieux que dans les mains de nos bourreaux!!!Il n y a qu en afrique qu un tel courant a le vent en poupe et est prêt a pactiser avec le diable comme au Congo pour liquider Lumumba, au Ghana chasser Nkrumah ,ailleurs en Guinee asphyxier le regime de Sekou Toure!!!En Asie tout comme en Amerique latine il en va tout autrement!!

    Pour ma part il est reconfortant que de jeunes intellectuels a l image de Felwine secouent le cocotier pour poser un debat plus que vital!!!
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