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[ Goana ] Financement de la sécurité alimentaire du Sénégal : Les bailleurs posent leurs conditions

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[ Goana ] Financement de la sécurité alimentaire du Sénégal : Les bailleurs posent leurs conditions

Ils assurent de leur bonne volonté à discuter des propositions de financement du gouvernement, pour la Grande offensive que veut lancer le président Wade. Cependant, les bailleurs considèrent que cette dernière s’insère bien dans le cadre de la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale, qui attend toujours son décret d’application. Et ils voudraient, également, voir plus clair en ce qui concerne les mesures prises pour amortir le choc de la hausse des prix des denrées.

Les bailleurs de fonds expriment leur disponibilité à échanger avec le gouvernement sur le financement du plan du Président Wade dénommée la Grande offensive pour l’agriculture, la nourriture et l’abondance (Goana). Mais avant tout cela, les partenaires au développement souhaiteraient que le bilan des mesures à court terme mises en place par l’Etat pour faire face à la conjoncture économique, soit établi. De même, ils aimeraient avoir une idée de ce qu’est devenue la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale (Loasp) qui, bien qu’elle ait été votée depuis plus de deux ans, dort dans les tiroirs, en attendant les décrets d’application.

«Nous pensons que cette loi propose les grandes lignes du programme Goana qui est en train d’être discuté. Il serait bon de la dépoussiérer, en faire un petit toilettage pour sa mise à jour, suivie assez rapidement d’un décret d’application. Il est important de savoir ce qu’on a fait de cette loi, sur laquelle il y avait un consensus total», a déclaré mercredi dernier, le directeur des opérations de la Banque mondiale, Madani Tall, lors d’une réunion organisée par le gouvernement sénégalais pour échanger sur la mobilisation de ressources devant financer l’autosuffisance alimentaire.

Par rapport aux mesures à court terme destinées à atténuer la flambée des prix des denrées de première nécessité, Madani Tall martèle : «C’est vrai, il est bon de réfléchir sur un programme à moyen et long terme, mais, il est aussi bien de voir quelles mesures immédiates il faudrait mettre en place dans les 90 prochains jours, les six mois à venir, pour atténuer le choc. Il serait bien d’échanger sur les mesures déjà mises en place, afin de voir si elles seront renforcées ou si elles vont être remplacées par d’autres.» Les bailleurs aimeraient au moins connaître les intentions du gouvernement par rapport à la situation immédiate, avant de s’engager dans un programme à moyen et long terme. Néanmoins, précise M. Tall, «nous sommes attentifs et disposés à échanger avec vous sur le diagnostic technique de la Goana, pour son financement».

Les autres bailleurs de fonds, notamment, le chef de Délégation de la Commission européenne, Gilles Hervio, le représentant-résident du Fonds monétaire international (Fmi), Alex Segura, entre autres, ont également émis sur le même tempo.

Plaidant pour l’implication des professionnels, les fédérations de paysans dans les réflexions, Gilles Hervio estime, aussi, que les questions du foncier et du crédit méritent d’être abordées. En outre, recommande le représentant de la Commission européenne, «la réflexion ne doit pas seulement se limiter aux produits vivriers. Le coton, l’arachide, la tomate doivent être pris en compte dans les analyses et les actions qui doivent être prises dans l’avenir». Car, explique-t-il, «l’arachide reste, pour le Sénégal, quelque chose de fondamental. Et les résultats obtenus en 2007 restent préoccupants».

Alex Segura, lui, a attiré l’attention du gouvernement sur la notion d’autosuffisance. «La notion d’autosuffisance doit être accompagnée par la notion de compétitivité. Si le Sénégal n’est pas en mesure de produire certaines denrées à des coûts comparables au même lieu que d’autres pays de la sous-région, ou ailleurs, à long terme, la stratégie pourrait échouer», a-t-il expliqué. Pour lui, «le Sénégal gagnerait à combiner la notion d’autosuffisance à celle de compétitivité, d’efficacité». Le représentant-résident du Fmi a exprimé aussi son inquiétude par rapport au coût et à l’efficacité des mesures mises en place par l’Etat.

Il a expliqué que, rien que pour le soutien des prix par la suspension des droits et taxes, le Sénégal a perdu 28 milliards de francs Cfa en 2007. Et pour 2008, les pertes de recettes sont estimées à 56 milliards de francs Cfa. Ainsi, Alex Segura a préconisé la mise en place de mesures sociales, notamment, la subvention du transport public et l’extension des cantines scolaires entre autres.

ASSURANCES GOUVERNEMENTALES

«Si nous avons demandé aux autorités territoriales, après la déclaration du président de la République, de mettre sur pied des comités ad hoc sylvo-pastoraux, c’était simplement pour opérationnaliser la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale. La Loi sera au centre de nos décisions et de nos programmes à moyen et long terme», assure le Premier ministre, Cheikh Hadjibou Soumaré. Seulement, précise-t-il, «il fallait prendre des décisions pour accompagner les couches les plus défavorisées, mais également envisager un programme à moyen et long terme pour soutenir non seulement notre croissance, mais également, assurer l’autosuffisance alimentaire».

Pour corroborer les propos du chef du gouvernement, le ministre de l’Agriculture, Hamath Sall, indique : «Depuis juin 2007, nous avons dépouillé la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale pour essayer d’identifier l’ensemble des mesures d’accompagnement. Que ce soit des textes d’application ou autres à prendre pour opérationnaliser cette Loi. Mais nous avons pensé que la Goana est une grande opportunité pour opérationnaliser et mettre en œuvre cette Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale.»

Sur la question des mesures d’urgence, le gouvernement s’est engagé à mener une réflexion au sein du comité paritaire qu’il entend mettre sur pied avec les bailleurs de fonds.

«Il faut se pencher sur les mesures à prendre immédiatement, parce que, face à la situation actuelle, on ne peut pas attendre», a dit Cheikh Hadjibou Soumaré. Avant d’ajouter que «le gouvernement continue de travailler sur des mesures à court terme pour accompagner le plan Goana du chef de l’Etat. C’est pourquoi, déclare-t-il, je suis très sensible aux proposions du Fmi consistant à voir comment subventionner le transport public, et comment faire en sorte que les subventions du gaz butane puissent aller aux couches les plus défavorisées. Sur cette question, nous sommes d’accord».

 



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