Sur les 330 dossiers de financement qui ont été déposés au niveau de l’Ambassade du Japon dans le cadre du programme d’Aide non remboursable pour les projets locaux, seuls cinq ont été acceptés. Ce taux est d’autant plus faible que les chiffres concernent six pays de la sous-région où intervient le projet Apl, c’est-à-dire la Mauritanie, la Gambie, le Cap-Vert et la Guinée-Bissau, en plus du Sénégal. Durant la période comprise entre avril 2004 et mars 2005, à peu près 110 dossiers de demandes ont été adressés et un seul a été retenu pour faire l’objet de financement. Et c’est pour corriger cette situation qu’un atelier de présentation du programme japonais a été organisé le mercredi dernier à l’Hôtel Ngor Diarama, pour donner la bonne information aux concernés.
Akihiro Takazawa reconnaît lui-même qu’il y a des efforts à faire. «Ces chiffres nous permettent d’observer qu’il y a une sorte de stagnation, nous en avons déduit qu’il ait nécessaire de mieux faire connaître le programme aux bénéficiaires.» Ces propos sonnent comme un aveu de la part du Premier secrétaire de la coopération économique de l’Ambassade, surtout que le projet a déjà financé près de 1 306 projets dans 108 pays, pour un montant de 15 milliards de yens japonais, soit 75 milliards de francs Cfa.
Les participants ont eux aussi déploré ce faible taux, estimant qu’en plus du déficit d’information, les critères d’éligibilité étaient très sévères. Pour M. Guèye, assistant au service de coopération, c’est surtout le manque d’information qui explique une telle situation, «parfois on reçoit des requêtes qui ne tiennent que sur une seule page ou bien de la part d’un particulier qui se trouve au fin fond du pays, demandant un don pour son enfant qu’il veut scolariser. Sur 200 demandes qu’on reçoit, seuls 20 peuvent être à la limite examinnables». Pour la présidente du Congad, Mme Woré Gana Seck, ce séminaire de renforcement des capacités vient à point nommé pour résorber les difficultés de financement auxquelles sont confrontées les Ong.
Le programme japonais de financement non remboursable, Apl, a été lancé depuis 1989 par le gouvernement japonais pour répondre aux différents besoins des pays en voie de développement, renseigne la chargée d’éxécution du programme, Yumiko Yamamoto. Les organisations à but non lucratif sont les seules susceptibles de bénéficier d’un financement qui est plafonné à un maximum de 46 millions de francs Cfa. Les Organisations non gouvernementales sont prioritaires, en raison de leur proximité avec les populations locales. Autres critères, il faut une appropriation du projet par les populations bénéficiaires dans sa gestion, son application et son suivi. Les dossiers qui ont plus de chance d’aboutir sont ceux qui ont trait à la santé, l’éducation et l’eau.
Les autorités de l’Ambassade du Japon insistent sur la nécessité, pour les bénéficiaires, d’honorer leur engagement et se réservent le droit d’exiger le remboursement de tout don supérieur à 15 millions de francs Cfa, dont les objectifs initiaux n’ont pas été respectés.
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