L'espoir suscité chez les 500 ex-travailleurs d'Air Sénégal international (Asi) par la procédure de liquidation de la défunte compagnie pourrait très rapidement s'effondrer. Parce que le liquidateur ne pourra payer que 17% des droits en l'état des recouvrements.
Le cauchemar des 500 ex-travailleurs d'Air Sénégal international (Asi) continue. La rencontre d'hier avec le syndic Mansour Gaye qui avait suscité tant d'espoir n'a débouché sur rien du tout. Non seulement ces chefs de famille n'auront aucun sous avant la fête de la Korité, mais de réelles menaces planent sur leurs droits. En clair, le syndic a indiqué, lors de sa réunion d'hier avec le collège des délégués et certains cadres, qu'à ce jour, il ne peut payer aucun franc aux ayants-droit des retombées de la liquidation. Pis, malgré les fonds dans les comptes, le créances attendues de Nouakchott, des recouvrements à effectuer en Guinée dont la monnaie est en chute libre du fait de l'instabilité, seuls 17% des soldes de tous les comptes pourront être payés au maximum, leur a dit le syndic. Même avec l'accord de principe d'achat des pièces détachées que le liquidateur a pu décrocher auprès de la société de maintenance Eas (Europe aviation service) opérant sur la plate-forme de l'aéroport international Léopold Sédar Senghor, la barre des 17% ne sera pas dépassée.
La Ram veut faire main basse sur l'avion Dash Q-800 dernier espoir des ayants-droit
Et si le ministre d'Etat, ministre de la Coopération internationale, de l'Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures, Karim Wade, qui avait le 29 mai 2009 signé l'arrêt de mort d'Asi avec la partie marocaine, ne pousse pas la direction de la Royal air Maroc (Ram) à se déterminer clairement quant à l'avenir de l'avion Dash Q-800, le liquidateur ne pourra payer qu'un maximum de 17% du solde de tous les comptes dus aux ex-travailleurs. «Si le problème du propriétaire du Dash Q-800 n'est pas réglé, je ne pourrais plus payer un seul sous sur cette liquidation qui s'arrêterait à ces 17%», a dit le liquidateur, selon des sources ayant pris part à la réunion d'hier. Il convient de souligner que sur les 7 ans de location-vente, arrangement que les parties marocaine et sénégalaise avaient trouvé avec le constructeur Bombardier, la Ram a payé 3 ans, contre 4 ans pour le Sénégal. Soit environ 53% des versements honorés par le Sénégal, selon le montage financier qui avait été retenu.
En réalité la défunte compagnie n'a que des pièces détachées en héritage
Seulement, depuis Maastricht, en Hollande, où il a été acheminé par le loueur pour les besoins du stockage (immobilisation dans des conditions adéquates), l'avion Dash Q-800 est l'objet de toutes les convoitises. La Ram, qui ne s'est toujours pas déterminée par rapport à la question de savoir à qui reviendra l'appareil, pourrait bien faire main basse sur ce dernier une fois la radiation de l'immatriculation sénégalaise effective. Ce que les autorités sénégalaises hésitent à faire pour le moment. Donc, la seule garantie aujourd'hui des ex-travailleurs d'Asi, pour qu'ils espèrent un jour toucher la totalité de leurs droits, reste le maintien de l'immatriculation sénégalaise sur cet avion, jusqu'à ce que la Ram se prononce clairement sur la question. D'ailleurs, la question qui taraude les esprits dans le milieu sénégalais de l'aéronautique, c'est pourquoi les autorités qui veulent mettre sur pied la nouvelle compagnie Sénégal Airlines ne trouvent pas d'arrangement avec les Marocains pour récupérer cet appareil sur lequel le pays a mis 53% du prix d'achat ?
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