Dans une réflexion intitulée “Sénégal : l’économie, le seul véritable défi !”, Dénéba Diouf, expert-consultant en management qualité halal, apporte son analyse suite aux déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko lors du lancement de la phase 2 du Projet d’Appui et de Valorisation des Initiatives Entrepreneuriales des Femmes et des Jeunes (PAVIE 2). Ousmane Sonko a affirmé que le Sénégal ne traverse aucune crise politique ou sociale, un point que Dénéba Diouf approuve, ajoutant que le véritable défi réside dans l’économie, un domaine où il propose une vision audacieuse et innovante.
Une stabilité politique et sociale comme socle
Dénéba Diouf met en avant la stabilité politique exceptionnelle du Sénégal, qui n’a jamais connu de coup d’État depuis 1960. « Cette exception s’explique par la maturité de son armée, imprégnée des valeurs républicaines », explique Dénéba Diouf, soulignant que les alternances démocratiques pacifiques (2000, 2012, 2024) et le code électoral de 1992 renforcent cette résilience. Il ajoute que le dialogue national prévu le 28 mai 2025 par le président Bassirou Diomaye Faye s’inscrit dans cette dynamique de gouvernance modernisée. Sur le plan social, Dénéba Diouf célèbre la cohésion nationale, portée par des pratiques comme le « cousinage à plaisanterie » et le vivre-ensemble entre musulmans et chrétiens.
Reprenant les mots d’Ousmane Sonko – « le principal problème du pays, c’est l’économie » – Dénéba Diouf dresse un constat alarmant : chômage massif des jeunes, inégalités sociales et dépendance aux importations plombent le pays. Il salue le programme *Sénégal 2050*, lancé en 2024, qui vise une économie souveraine et inclusive, mais insiste sur une industrialisation forte. « L’avenir du Sénégal repose sur une industrialisation intégrée, respectueuse de nos valeurs religieuses et tournée vers l’exportation », affirme Dénéba Diouf, proposant de créer des « champions nationaux » dans des secteurs clés comme la couture, la mécanique et l’agriculture, en s’appuyant sur des mécanismes de finance islamique et le business halal.
Dans le secteur minier, Dénéba Diouf met en avant le potentiel de l’or à Kédougou, du zircon en Casamance et du phosphate à Matam. « Il faut faciliter l’accès au financement et accompagner les acteurs locaux pour en faire des leaders nationaux », insiste Dénéba Diouf. Dans la construction, il propose un corridor ferroviaire Kédougou-Dakar pour exploiter le basalte, réduisant les coûts. En agriculture, Dénéba Diouf appelle à une « agence nationale de négociation commerciale » pour sécuriser des débouchés à l’export, notamment pour des produits comme la luzerne, prisée en Arabie Saoudite et en Europe, et structurer les filières avec des entrepôts logistiques modernes.
Les Halal Parks, une innovation phare
Dans le cadre de la Vision Sénégal 2050, Dénéba Diouf propose d’intégrer des « Halal Parks » dans les pôles territoriaux de développement. « Ces parcs halal, véritables zones économiques spécialisées, pourraient jouer un rôle structurant dans un développement local durable », explique Dénéba Diouf. Ces écosystèmes intégrés, dotés d’infrastructures industrielles, de centres de formation, de financements islamiques et de plateformes logistiques, connecteraient le Sénégal aux 57 pays de l’OCI et aux marchés mondiaux. Dénéba Diouf cite le potentiel des ingrédients halal (oignon séché, noix de cajou, hibiscus) et des partenariats avec des leaders comme la Malaisie ou la Turquie, via des initiatives de la Banque Islamique de Développement.
« Le temps est venu de construire une économie productive, inclusive, alignée sur nos valeurs », conclut Dénéba Diouf, plaidant pour faire du Sénégal un hub régional du commerce halal.
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