Alors que les comparaisons entre les dépenses de fonctionnement et celles d'investissement au premier trimestre suscitent débats et interprétations diverses, Khadim Bamba Fall, membre de Pastef, appelle à la prudence.
Selon lui, les chiffres du premier trimestre ne reflètent qu’un instantané peu représentatif de la dynamique budgétaire annuelle, particulièrement en matière d’investissement. « Il est absurde de comparer les dépenses d'investissement et de fonctionnement au 1er trimestre de l’exécution budgétaire, surtout quand on connaît les lenteurs administratives du début d’année », a-t-il déclaré.
Pour étayer ses propos, il s’appuie sur une série de données couvrant la période 2020-2024, mettant en lumière l’écart structurel entre les deux types de dépenses, souvent accentué en début d’exercice.
Comparatif des dépenses 1er trimestre (2020–2024)
Année Fonctionnement (en milliards F CFA) Investissement (en milliards F CFA)
2020 : 65,9 11,9
2021 : 73,47 29,71
2022 : 95 30,5
2023 : 92,9 8,1
2024 : 90 20,64
Lecture critique des chiffres
La tendance observée montre un pic des dépenses de fonctionnement au 1er trimestre, tandis que les dépenses d’investissement varient fortement d’une année à l’autre. Cette disparité, selon M. Fall, trouve son origine dans la temporalité même des projets d’investissement : études techniques, appels d’offres, démarrage des chantiers... autant d’étapes qui repoussent naturellement les décaissements vers le second semestre.
Il suggère ainsi que les véritables comparaisons sur l’effort d’investissement devraient se faire aux troisième et quatrième trimestres, lorsque les projets prennent leur envol et que les engagements financiers sont réellement engagés.
Un appel à la nuance dans l’analyse budgétaire
Au-delà des chiffres, cette intervention soulève une question de fond sur la temporalité budgétaire et la manière dont elle est présentée au public. En période de tension politique, les données budgétaires peuvent facilement devenir un champ de bataille interprétatif. D'où l’importance, selon M. Fall, d'adopter une lecture éclairée et contextualisée des finances publiques.
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