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ISPE - Le Fmi obtient une cure d’amaigrissement au train de vie : Réduction de 15 milliards sur les frais de fonctionnement de l’Etat

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ISPE - Le Fmi obtient une cure d’amaigrissement au train de vie : Réduction de 15 milliards sur les frais de fonctionnement de l’Etat

Pour passer avec succès la revue de son programme Ispe avec le Fmi, l’Etat devait réduire son niveau de dépenses, tout en préservant les subventions destinées aux couches les plus défavorisées de la population. Cela a été possible en coupant sur le train de vie de l’Etat, ainsi que sur les dépenses d’investissements jugées non urgentes. La réussite de la revue permet à d’autres bailleurs de fonds de débloquer les montants destinés au pays en ces moments de crise.

Le train de vie de l’Etat a été amputé de 15 milliards de francs Cfa, après une forte injonction du Fmi. Ce qui a valu au gouvernement du Sénégal de passer avec succès la première revue de l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe), conclue avec le Fonds monétaire international (Fmi). Comme conséquence immédiate, le gouvernement a commencé à recevoir des financements importants de la part de plusieurs bailleurs de fonds. Et ce ne serait qu’un début, au vu des opportunités qu’offre l’Ispe au Sénégal.

Les 15 milliards de francs auxquels l’Etat doit renoncer de ses dépenses de fonctionnement, son fameux train de vie, ne sont pas les seuls sacrifices auxquels a été contraint le pays, parce qu’en plus les dépenses d’investissement sont réduites de 75 milliards de francs Cfa. Néanmoins, c’était l’une des conditions pour que l’Etat puisse poursuivre, du moins en partie, sa politique de subvention des produits de première nécessité, face à la forte flambée des produits alimentaires sur le marché international. On sait que c’est cette politique de subvention, qui s’est élevée à 150 milliards de francs Cfa l’année dernière, qui a poussé l’Etat à accumuler des arriérés importants sur les montants dus aux entreprises du secteur privé. Cela avait poussé le représentant-résidant du Fmi au Sénégal, M. Alex Segura, à faire une sortie qui a fortement marqué les esprits (voir Le Quotidien n°1605 du vendredi 16 mai 2008).

Dans le communiqué du Fmi, du 18 juin dernier, on cite le directeur adjoint du Fonds, M. Murillo Portugal, qui déclare, à propos des 75 milliards de francs rognés aux dépenses d’investissement, que les contraintes budgétaires vont imposer à l’Etat, «de renforcer la planification et l’évaluation des investissements et de mettre l’accent sur les projets à très haut rendements, afin de hausser la productivité de l’investissement du gouvernement».

CIRCULAIRE DU PREMIER MINISTRE

La sortie de M. Segura au mois de mai, a semble-t-il, accéléré les choses, car dès le lundi suivant, le 19 mai 1008, le Premier ministre a signé une circulaire plafonnant les dépenses de tous les ministères, comme le demandait le haut fonctionnaire dans son entretien au journal Le Quotidien. Il ne restait plus alors, qu’au ministre de l’Economie et des Finances de faire connaître à chaque ministre à quel taux il devait limiter ses dépenses. Dans leur enthousiasme à appliquer les nouvelles mesures, les autorités avaient au départ imposé une réduction de 12%, dans les dépenses de tous les départements, sans exception. Il a fallu que le Fmi les rappelle à l’ordre, pour que les secteurs de la Santé et de l’Education fussent dispensés de toute coupure. Le communiqué du Fmi reconnaît que la hausse des prix des produits alimentaires, ainsi que de l’énergie, sur le plan international, pèsent lourdement sur la population, en particulier sur les plus pauvres. Le document demande néanmoins que «les mesures pour alléger cette charge soient soutenables, bien ciblées, et sans distorsions». En clair, que les ménages les plus pauvres ne soient pas sacrifiés.

D’ailleurs, à ce propos, Alex Segura a confié avoir demandé au gouvernement de ne pas prendre des mesures qui affecteraient les couches les plus vulnérables de la société : «Nous ne voulons pas, qu’en cas de problèmes, les autorités en viennent à dire que c’est le Fmi qui leur a demandé de prendre des mesures impopulaires.» Donc, les réajustements budgétaires réalisées étaient nécessaires pour que l’Etat puisse continuer sa politique de subvention de certains produits, même si, concernant le secteur de l’énergie, le communiqué du Fonds affirme que «la mise en œuvre de la nouvelle structure tarifaire de l’électricité permettra de réduire les charges et, en même temps, favoriser les ménages les plus défavorisés.»

UN PROGRAMME INDISPENSABLE POUR LE SENEGAL

Alex Segura, qui a payé beaucoup de sa personne pour que la revue de l’Ispe soit une réussite, n’a pas hésité à affirmer que les résultats obtenus par le Sénégal dans ce cadre, en font «la meilleure performance au plan structurel, de l’histoire des relations entre le Sénégal et le Fmi».

En effet, tous les 12 critères de conditionnalité structurelle, ainsi que les critères d’évaluation quantitatifs ont été atteints.

Néanmoins, la vigilance reste de mise au Fmi. Même si, Segura en tête, les fonctionnaires du Fmi se disent convaincus que le gouvernement va appliquer sincèrement les mesures d’ajustement budgétaire, ils ne vont pas pour autant relâcher leur attention. Segura explique que les critères d’évaluation de l’Ispe, à la différence des autres programmes du Fmi, ne peuvent pas être repoussés. «Soit vous les avez appliqués, soit, à l’échéance, on constate la défaillance, et on arrête.» Et le Sénégal n’est pas en mesure de se passer d’un accord avec le Fmi à l’heure actuelle. Si l’émission d’un emprunt obligataire et de bons du Trésor, a de fortes chances de réussir, si la Banque mondiale, qui avait cessé toute coopération avec le Sénégal dans le domaine énergétique pour cause de divergences entre Madani M. Tall et Samuel Sarr, à l’époque, directeur de la Senelec, a accepté de financer la réforme du service énergétique et des hydrocarbures, à hauteur de 40 milliards de francs Cfa, c’est grâce à l’Ispe. Jean-Marc Gravellini, le nouveau directeur Afrique de l’Agence française de développement (Afd), qui vient de quitter son affectation au Sénégal, a montré que tous les bailleurs de fonds qui font actuellement confiance au Sénégal, ne s’appuient que sur la viabilité de cette initiative Ispe (Voir Le Quotidien n°1632 du mardi 17 juin 2008).



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