Itoc asphyxie Karim

De 10 milliards, Il fait grimper le prix de la cargaison à 12 milliards

Après tout ce que sa société a subi ces derniers temps, le Pdg n’entend plus faire de crédit

La Senelec doit 2 milliards à Itoc pour des livraisons antérieures non encore soldées

Désormais, la Senelec devra débourser 12 milliards pour se procurer une cargaison de fuel. Son principal fournisseur qu’il avait trainé en justice, en l’occurrence, Itoc a revu à la hausse le prix qui était initialement fixé à 10 milliards. En outre, il n’y aura plus de crédit pour se procurer ce fuel.

La situation de l’énergie au Sénégal est loin d’être résolue. Et ce, malgré les mesures prises ou qui sont entrain d’être prises par l’Etat Sénégalais à travers son ministère de l’Energie. En effet, son fournisseur, qu’il avait accusé d’être responsable de la crise énergétique avec la fourniture d’un mauvais fuel est entré dans le «maquis» depuis quelques jours. Itoc a en effet, revu à la hausse ses relations d’affaires avec les autorités en charge de l’énergie. Désormais, l’Etat devra casquer fort pour se procurer une cargaison de fuel qui permet  la production de l’énergie devenue, ces temps qui courent, une denrée rare. La société Itoc, elle, se retrouve en position de force, après les résultats de l’expertise tant attendue par la Senelec, qui attestent de la bonne qualité du fuel.

C’est ainsi que la direction d’Itoc, par la voix de M. Baba Diao le Pdg, fait grimper de 12 milliards de francs Cfa le prix de la cargaison initialement fixé à 10 milliards. Cela est justifié, selon lui, par l’augmentation du cours du baril de pétrole depuis le stationnement de la cargaison jusqu’à maintenant, passant de 96 dollars en janvier à 105 dollars aujourd’hui. De plus, il conviendrait d’ajouter les frais d’immobilisation du combustible à Dakar estimés à 50 mille dollars par jour.

Egalement, le Pdg de Itoc n’entend plus faire de crédit après tout ce que sa société a subi ces derniers temps, obligeant ainsi tous les acheteurs à y mettre le prix.

Pour rappel, la seconde moitié de l’année 2010 fut marquée par de nombreuses coupures d’électricité sur toute l’étendue du territoire sénégalais qui ne cessent de s’empirer à mesure que le temps passe ; la cause serait la qualité du fuel utilisé par la Société nationale d’électricité (Senelec) qui décida de porter plainte tout en réclamant une enquête judicaire contre son principal fournisseur, à savoir la société Itoc. En effet, le temps d’une expertise exigée par la Senelec,  Itoc a vu immobilisée sa cargaison de plus de 30 000 tonnes de fuel dès son arrivée au port de Dakar au mois de janvier.

Une situation difficile pour la Société nationale d’électricité quand on sait qu’elle a des arriérés de plus de 2 milliards de francs CFA, dus à des livraisons antérieures non encore soldées. En plus de son dû, Itoc réclame à la Senelec 40 000 dollars par jour au titre des frais de stationnement du navire.

Et compte ne pas renouveler le contrat, qui expire fin mars prochain. La question est sensible, et ses implications politiques et sociales, évidentes. L’entreprise refuse le rôle de bouc émissaire.