KARIM WADE : «Notre économie évolue vers une économie à plus forte valeur ajoutée»

Je voudrais tout d’abord profiter de l’occasion que m’offre la présente conférence de lancement du document « THE REPORT : SENEGAL 2011 », pour me féliciter de la collaboration que nous avons eue avec le cabinet Oxford Business Group pendant ces derniers mois.

Au moment où notre pays met en œuvre les plus grandes réformes de son histoire, il nous est apparu plus qu’opportun d’accompagner ces réformes par la production d’informations fiables sur notre pays ainsi que sur nos stratégies et programmes.

Permettez moi également de remercier les investisseurs, les entrepreneurs, les industriels, les organisations professionnelles, les réseaux d’accompagnement des entreprises, les partenaires techniques et financiers qui ont collaboré à l’élaboration de ce rapport.

Dans un environnement de plus en plus concurrentiel, cette publication éditée par Oxford Business Group qui nous vaut d’être réunis est un instrument important et utile pour les décideurs économiques.

En effet, elle répond à une forte demande d’informations générales, mais surtout stratégiques, sur le Sénégal que manifeste la communauté internationale, en particulier sur le potentiel d’affaires non seulement dans notre pays mais également dans la sous région où nous sommes, vous le savez, stratégiquement bien situés.

Edité en anglais, la langue du business, « THE REPORT : SÉNÉGAL 2011 » présente des caractéristiques qui font de lui une référence à la fois utile et fondée pour les responsables économiques, les universitaires, les journalistes à l’échelle internationale, et tous ceux qui ont un intérêt pour le Sénégal.

Sa nouvelle parution ouvre une autre fenêtre sur les efforts constants déployés cette dernière décennie par le Sénégal. Elle renforce l’implémentation des projets du Gouvernement en matière de promotion, de prospection et d’accueil des investissements internationaux, pour faire du Sénégal un pays émergent. A cet égard, elle participe incontestablement à la reconnaissance du potentiel économique du Sénégal au niveau international.

En réalité, Mesdames, Messieurs, l’un des atouts clé d’Oxford Business Group et de « THE REPORT : Sénégal » réside dans la permanence de leur présence au Sénégal et la révision, année après année, de leur étude. J’attends avec impatience les commentaires des investisseurs sur le travail qui vient d’être réalisé.

Et ce n’est qu’une première étape. La publication officielle d’aujourd’hui permettra aux hommes d’affaires partout dans le monde d’acquérir ce document. Selon les chiffres d’OBG plus de 70 000 exemplaires seront commercialisés et distribués à travers l’Asie, le Moyen Orient, l’Europe, les Etats Unis et, bien évidemment, l’Afrique. C’est aussi ce réseau de distribution mondial qui souligne l’intérêt de ce rapport et explique notre décision d’en être le parrain officiel pour cette année.

Toutefois, bien que je sois plein d’éloges sur l’intérêt du travail accompli, vous me permettrez de préciser qu’il s’agit d’un rapport d’Oxford Business Group élaboré en toute indépendance.

Ainsi, si dans bien des cas, nous partageons l’analyse et les appréciations même critiques du Rapport, dans d’autres, nous pourrions être amenés à exprimer des vues légèrement différentes par rapport aux appréciations et recommandations émises.

Je sais, par exemple, que le processus de réformes structurelles que nous avons engagé dans le secteur de l’Energie à travers la mise en place du plan « TAKAAL » anticipe sur les recommandations qui nous sont faites dans ce domaine précis et je pourrais multiplier les exemples.

Nous savons que notre économie demeure trop dépendante de la demande externe et des importations énergétiques. De plus, nous avons encore beaucoup à faire pour faire développer les secteurs primaires comme l’agriculture et la pêche qui ont le potentiel de devenir un vecteur économique et d’emplois.

Nous avons également conscience qu’il est aujourd’hui indispensable que notre économie évolue vers une économie à plus forte valeur ajoutée et qu’elle repose sur des secteurs plus diversifiés, tels que le transport, l’énergie, l’industrie, le tourisme et la communication.

Dans le monde globalisé d’aujourd’hui un pays est obligé de définir ses stratégies de promotion d’investissement comme le secteur privé commercialise ses produits et services. C’est un système d’offre et de demande, de pourvoyeurs et de clients, et, surtout, de concurrence qui fait que les pays disposant de l’approche la plus efficace pour promouvoir leurs avantages compétitifs gagnent les marchés.

A cet égard, notre pays dispose de réels avantages compétitifs :

Au-delà de notre situation géographique, nous avons adopté des textes favorables aux investissements étrangers.

Dans une volonté de simplification des procédures pour les investisseurs privés, le guichet unique a été créé au sein de l’Agence nationale chargée de la promotion de l’investissement.

 Le concept de zones économiques spéciales a été introduit au cours des dernières années par la collaboration entre le Sénégal et l’investisseur émirati Jafza. Ce concept sera poursuivi dans une variété de secteurs et, par son offre unique d’avantages aux investisseurs, nous espérons attirer un niveau substantiel de capitaux et de savoir-faire.

De plus, les investisseurs au Sénégal bénéficient de la stabilité monétaire offerte par la Zone Franc, d’une liberté des échanges au sein de l’UEMOA, d’un cadre juridique des affaires modernes avec l’OHADA (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires), et d’une sécurité des investissements avec l’adhésion à l’Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (MIGA).

Enfin, ces dernières années, le Sénégal a démontré sa capacité à organiser des événements à résonnance mondiale comme le Sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique que notre pays a eu le privilège d’abriter à Dakar il y a deux ans et le Festival Mondial des Arts Nègres au mois de Décembre dernier.

Il est donc essentiel que le Sénégal se présente d’une manière efficace à la communauté d’affaires internationale, non seulement pour faire face à ses concurrents mais aussi et surtout pour convaincre les investisseurs de venir au Sénégal.

Il est important de noter que cette étude voit le jour à un moment où la conjoncture économique est encore en mode de récupération. C’est une tendance mondiale qui n’a pas épargné le Sénégal.

Bien que l’année 2009 ait été une année de sobriété économique, l’année 2010 se termine sur un sentiment beaucoup plus optimiste comme le souligne du reste le rapport.  

Notre priorité stratégique est d’accompagner efficacement les entreprises et les filières porteuses. Nous espérons que la publication régulière d’un rapport comme celui d’Oxford Business Group, contribuera à la consolidation de nos efforts de développement. Ce développement est intrinsèquement lié à la participation d’investisseurs qui modernisent et accroissent notre activité économique tout en aidant nos entreprises à s’insérer sur les marchés mondiaux.

Le Sénégal entend continuer dans cette voie de la croissance et d’un positionnement global et le rapport qui vous est présenté ce matin nous aide assurément à faire connaitre les efforts que nous entreprenons pour faire du Sénégal un pays émergent.

Karim WADE, Ministre d’Etat