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Economie

Mansour CAMA : ‘ L'Etat doit plus de 300 milliards aux entreprises ’

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Mansour CAMA : ‘ L'Etat doit plus de 300 milliards aux entreprises ’

L’assurance revient toujours : l’impact de la crise sur nos économies ne sera pas très fortement ressentie. Cependant, la situation politique, économique et sociale délétère pourrait créer une onde de choc qui rendrait plus douloureuse l’effet de la crise financière que traverse le monde.

Les Bourses européennes commencent à se remettre de leur déroute de la semaine dernière avec le Plan européen qui a permis d’injecter 1 700 milliards. Mais, ‘il ne faut pas se tromper, l’onde de choc ne sera pas sans conséquence sur l’économie réelle’, prévient le président de la Confédération nationale des entreprises du Sénégal (Cnes). Même si, souligne-t-il, l’impact de la crise ne sera pas dans les mêmes proportions en Europe et dans le continent africain. Le niveau d’exposition de l’économie africaine dans la mondialisation reste faible, environ 5 %, selon Mansour Cama. Ainsi, la crise devrait avoir un faible impact sur nos économies. Pour la zone Uemoa dont la monnaie, le franc Cfa, est arrimée à l’euro – qui s’est dépréciée face au dollar- il y a une réelle menace sur la compétitivité des produits de ses pays. En effet, déclare le président de la Cnes, ‘nous risquons de produire dans une monnaie plus forte et vendre dans une autre moins chère’. Il estime, par ailleurs, que la crise va entraîner une récession traduite, dans certains pays africains, par une baisse de la demande des produits à l’exportation. De son côté, le système bancaire au Sénégal, semble être éloigné du séisme financier de l’Occident. Mais, fait remarquer Mansour Cama, les établissements bancaires de ce pays sont liés à des institutions financières européennes et il y a un risque de restriction de l’octroi de crédit.

Au Sénégal, la conviction du président de la Cnes est faite que ‘la crise vient trouver un cadre de crise multidimensionnelle : politique, économique et sociale’. La Cnes a tenu, hier sa rentrée économique, un nouveau concept, signale-t-on. Selon Mansour Cama, ‘ce n’est pas innocent. Nous tentons simplement de faire entendre la voix de l’économie fortement étouffée par un agenda politique tyrannique’. En outre, le regroupement patronal annonce une baisse du taux de croissance au Sénégal. Celui de 2007 pourrait ne pas dépasser les 3 % et l’on peut s’attendre à une croissance pour 2008, d’après le patron de la Cnes. Le taux d’inflation tournerait autour de 6 %. ‘Sur la question de la dette intérieure, le Fmi reconnaît que le Sénégal a failli (…) Je crains que la crise ne s’installe durablement’, révèle Mansour Cama. Qui, par ailleurs, soutient que ‘l’économie sénégalaise est malade de sa crise énergétique’. Un secteur qui a du mal à se redresser malgré la mainmise de l’Etat et qui sape la compétitivité des entreprises.



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