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MASOKHNA KANE, AVOCAT ET S/G DE L’UFP:“La Sonatel est un scandale pour le pays”

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MASOKHNA KANE, AVOCAT ET S/G DE L’UFP:“La Sonatel est un scandale pour le pays”

Nous vous proposons ici la suite de l’interview que M. Massokhna Kane, avocat et Secrétaire général de l’Union des Forces Patriotiques (Ufp) nous a accordée et dont le premier jet a paru dans notre édition d’hier.

Me Kane, vous avez dit qu’à l’heure des compétitions, vous allez compétir. Vous êtes leader de parti. Est-ce à dire qu’en 2007 vous allez compétir contre le Président ou vous allez regagner votre parti d’origine, le Pds ?



Le bureau politique de notre parti a pris une décision que j’ai officiellement rendue publique par la déclaration que j’ai faite suite à l’audience qui m’a été accordée par le Président. Le communiqué de notre bureau politique du 4 août 2006 a précisé, que nous soutenons d’abord les actions du Président, et que nous soutiendrons sa candidature aux élections de 2007.


Tout en étant candidat aux législatives, c’est possible !

Effectivement c’est possible. Nous avons encore le temps de voir et nous travaillons à un regroupement avec d’autres partis. De ce fait nous ne pouvons pas dire tout de suite le plan d’action que nous allons adopter. En politique il faut attendre le bon moment pour agir ou pour parler. Il ne faut pas avancer des déclarations qui seront, demain, contredites par la réalité des faits. Nous agissons en fonction de ce qui se passe sur le terrain politique. Ce que nous pouvons dire et qui est sûr et certain, c’est que nous allons soutenir le Président. Et ce ne sera pas un soutien aveugle et virtuel fondé sur des déclarations. Ce sera un soutien effectif, total et loyal. D’ailleurs nous avons écrit à M. le Président pour lui dire que nous avons besoin d’être documenté, qu’il donne des instructions à ses collaborateurs compétents dans ce domaine. Il faut que de manière précise et complète nous ayons une documentation sur ses actions, ses projets, ses ambitions, ses réalisations. Cela va nous permettre non seulement de convaincre nos militants, mais aussi et surtout de convaincre les populations. Et je n’attends pas la réponse du Président. J’ai déjà initié des contacts avec l’Apix et avec d’autres départements qui ont de la documentation à l’image du ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique Rurale et de la Sécurité Alimentaire, M. Farba Senghor pour mieux connaître son plan Reva. Parce que je ne peux pas me permettre que demain ni moi ni nos responsables de dire que le Président a mis en place un plan Réva sans savoir ce qu’il y a dans ce plan. Donc nous nous faisons l’obligation d’aller vers la documentation et vers la source. C’est comme le document de réduction de la pauvreté que j’ai demandé au ministre. Nous irons aux sources pour avoir des informations précises et des documents qui nous permettront de dire aux gens ce que le Président a fait et envisage de faire pour qu’ils le soutiennent. Nous estimons que c’est ça qui est normal et productif et qu’il faut faire.

Quels sont aujourd’hui vos rapports avec l’opposition. D’autant plus que, quelles que soient les bonnes relations que vous avez avec elle, vous n’avez jamais cessé de vous indigner de certaines déclarations notamment celles de Amath Dansokho et de Jean Paul Dias ?

Il n’y a pas une d’opposition au Sénégal, mais il y a eu des oppositions de toutes sortes. Evidemment on vous dira toujours que l’opposition c’est la Cpa mais ce n’est pas seulement l’opposition. C’est une partie de l’opposition. Et il y a même des oppositions au sein de la Cpa qui est un groupe, un conglomérat, un melting-pot : on dit même qu’il y a à l’intérieur des contradictions tellement graves qu’elle contient les germes de sa propre destruction. Parce qu’il y a des gens qui sont ensemble de manière circonstancielle mais qui ne pourront jamais rester ensemble. D’ailleurs, j’ai lu récemment à travers la presse que dans la Cpa il n’y aura pas de candidat unique. Les gens le disent et je crois qu’ils ne pourront jamais s’entendre sur ça. L’avenir nous le dira. C’est vraiment dommage parce qu’ils ont parfois des comportements et des pratiques de pyromanes. Je le dis cordialement et pas pour insulter mais c’est une réalité. On est en politique et il faut qu’on se dise des choses. Je veux bien qu’on critique de façon cordiale et correcte. Quand on fait des critiques, il faut démontrer ce qu’on dit. Parfois, l’opposition argumente mais pas toujours. C’est de la politique politicienne et cela ne peut convaincre personne surtout quand cela vient de gens qui avaient été là, qui ont un bilan lourd qui leur colle à la peau que les gens ne pourront jamais oublier. Même s’ils enlèvent leurs habits et font amende honorable qu’ils disent être devenus meilleurs, cela ne passe pas. Les Sénégalais ne vont pas accepter parce que c’est trop facile. Ces gens là encore une fois ont des comptes à rendre. Cela avait commencé avec les audits et c’est dommage que ça n’ait pas continué. J’ai des rapports très cordiaux avec eux mais je ne suis pas d’accord sur leur manière de faire. Maintenant que notre parti a décidé de soutenir le Président, évidemment les adversaires du Président seront nos adversaires. Nous les combattrons de manière loyale, polie et avec des arguments. Je profite de l’occasion pour dire qu’il y a des gens qui sont avec le Président et qui ont déclaré leur candidature. Déclaration plus ou moins officiellle de leur candidature. Cela pose problème car dès l’instant qu’une personne déclare son intention de se présenter contre le Président et qu’elle commence à poser des actes de candidature, c’est un adversaire. En tout cas, moi qui soutiens le Président, chaque fois que l’occasion se présente je dénoncerai cela. Parce que être avec le Président dans ses bureaux en utilisant sa documentation et ses dossiers confidentiels pour préparer sa candidature contre le Président cela pose bel bien un problème. C’est la personne elle même qui doit en tirer les conséquences. En tout cas, si je soutiens le Président, je considérerai comme un adversaire tous ceux qui sont contre lui.

L’opinion a retenu que vous avez été remarqué comme l’homme politique qui a le plus interpellé Idrissa Seck sur les chantiers de Thiès et apparemment vous n’avez pas encore baissé les bras. Où en êtes vous avec les dossiers sur cette affaire ?

J’avais commencé à interpeller Idrissa Seck bien avant qu’on ne parle d’audit et je ne savais même pas qu’il aurait lieu. Et à l’époque, quand la rumeur s’amplifiait de détournement, de surfacturations sur les chantiers de Thiès, j’avais interpellé dans les journaux M. Seck en lui disant que puisqu’il avait des ambitions à occuper certaines fonctions, avec toutes les rumeurs et tout ce qui se dit sur lui concernant les chantiers de Thiès, c’était lui qui devait prendre l’initiative de provoquer un audit technique et financier des chantiers de Thiès pour se blanchir. Parce qu’à l’époque on avait même dit que la Banque Mondiale avait validé les chantiers de Thiès… Et c’était la deuxième fois que j’intervenais sur cela. Je l’avais également interpellé quand la presse a parlé et dénoncé les 600 millions qui avaient été donnés chaque année pendant 3 ou 4 ans à M. le Président de la République par le ministère des finances pour soutenir les personnes qui devaient aller au pèlerinage à la Mecque. Et je disais que des hautes personnalités de ce pays comme Idrissa Seck et Pape Diop qui avaient été accusés de façon précise et qui ne niaient pas, cela pose un problème. J’avais saisi, à l’époque, M. le procureur de la République pour lui demander d’ouvrir une inform0ation, en tant citoyen et chef de parti. Il m’avait répondu qu’il ne pouvait pas le faire. Et jusqu’à ce jour on se demande où sont passés ces centaines de millions (près de 2 milliards). Dans ce dossier des chantiers de Thiès, il y a beaucoup de gens qui en parlent mais qui ne savent pas. Moi personnellement je sais énormément de choses sur les chantiers de Thiès parce que je suis documenté. Et Me Wade disait toujours que Me Massokhna était un homme de dossiers. Et ce n’est pas fini. En tout cas, nous sommes très attentifs et nous suivons de près ce qui va se passer. Nous disons que cette affaire doit être menée jusqu’au bout.

Est-ce que objectivement Idrissa Seck peut être candidat vu qu’il est impliqué dans une affaire qui est encore pendante en justice ?

En tout état de cause, cette affaire-là doit être clarifiée d’ici les élections dans son intérêt même sinon ce sera comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Et je ne vois pas comment il va expliquer à l’électorat que malgré les accusations graves portées contre lui, il n’est pas encore condamné et peut donc postuler. Cela paraît un peu gros. En tout état de cause, l’avenir nous dira. Cette affaire, encore une fois, devra être tirée au clair avant les élections.

Vous êtes aussi leader consumériste. Les Sénégalais vous entendent souvent râler dans les médias quand la Sénélec coupe l’électricité où quand certains produits sont augmentés. C’est un combat noble et les Sénégalais vous en sont reconnaissants. Mais, est-ce que vous n’avez pas l’impression de donner un coup d’épée dans l’eau ?

Pas du tout. Vous avez raison de dire que c’est un combat noble et c’est aussi un combat utile parce qu’il y a beaucoup de populations qui souffrent et qui ne peuvent pas se défendre elles- mêmes. Dieu nous a donné, avec le peu de savoir que nous avons, le pouvoir de les aider. Je vais continuer encore à râler plus fort contre la Senelec, le Sonatel, les Mimran, le sucre etc. Parce qu’il y a des injustices et nous avons des dossiers. Le problème des associations de consommateurs, c’est un problème de moyens et de ressources humaines. Figurez-vous que il y a de cela 2 jours, le jeudi dernier, je suis allé avec un huissier dans une agence de la Senelec pour faire un constat interpellatif qui coûtait 36 000 Fcfa. «Sos consommateurs» n’a pas d’argent et c’est moi qui ai payé.

Ce qui m’a poussé à faire une descente dans une agence de la Senelec, c’est qu’on a voulu payer des factures dont le dernier délai est le 5 août. On est allé payer 3 jours après, c’est à dire le 8. Ils ont refusé en disant qu’il faut payer des frais de coupures. On leur a dit qu’on n’a pas été coupé. Ils ont insisté en nous disant que dés que le bon est émis, il faut payer les frais de coupures et cela fait des années qu’ils le font. Et cela n’est pas normal, c’est n’est rien d’autre que du vol. Cela fait combien de centaines de millions voire des milliards qu’ils font chaque année sur le dos des pauvres populations.

Ces frais de coupures ne s’appellent même pas frais de coupures, c’est des «frais de rétablissement». Quand vous ne payez pas votre facture, la sanction est qu’on vous coupe la fourniture. Quand vous allez à la Senelec pour payer ou pour trouver un moratoire, on doit vous rétablir le courant qu’on a coupé. L’agent vient et donc cela s’appelle frais de rétablissement. Physiquement, tant que vous n’êtes pas coupé, même si le bon est émis, si vous payez entre temps, vous ne devez plus de frais de rétablissement, le bon doit être annulé puisque vous avez payé avant qu’on vous coupe. Qui, parmi les usagers, peut prendre un huissier comme je l’ai fait, faire un constat et aller les interpeller. Ils ont tout de suite accepté de prendre le payement. C’est un abus et il y en a plein comme ça.

Voilà la raison d’être de Sos et on va continuer. Et c’est un service que nous rendons au Président et aux populations. Il faut qu’on respecte les droits des populations. La Senelec doit remettre les factures 35 jours avant la date d’échéance et elle ne le fait jamais. Voilà notre combat et nous continuerons à le mener sur beaucoup de secteurs. Pour la Senelec, on va porter plainte contre elle pour les délestages. Cela nous empêche de travailler et d’avoir une vie de famille normale. Cela empêche même certaines structures de santé de soigner les gens normalement, alors que les factures ne diminuent pas et ne tardent pas. Notre devoir c’est de combattre ces injustices en soutenant le Président.

Evidemment on insulte personne et ne demande pas des choses anormales. On demande tout simplement que les droits des consommateurs soient respectés.

Le téléphone aussi coûte cher et on dit même que la Sonatel est le plus grand fossoyeur des Sénégalais !

Ce que fait la Sonatel est scandaleux. Des bénéfices usuraires et scandaleux qui sont partagées avec des étrangers. Je viens de faire une réclamation contre la Sonatel parce qu’au lieu de facturer tous les 2 mois comme elle le faisait, elle a décidé unilatéralement de facturer maintenant aux particuliers tous les mois depuis le mois de mai et soi-disant dans l’intérêt des populations, ce qui est faux. Ce n’est pas dans l’intérêt des consommateurs, mais l’intérêt de la Sonatel. Au lieu d’avoir de l’argent frais tous les 2 mois, elle l’a tous les mois. Si les populations l’acceptent, demain la Sénélec fera la même chose de même que la Sde. Nous ne l’acceptons pas. C’est une violation des termes du contrat. On nous l’impose de façon insidieuse sans publicité ni rien. Ces sociétés ont des contrats de concessions de services publiques. C’est à dire que l’Etat leur a concédé un service public qu’il devait fournir aux populations. C’est le téléphone, l’électricité, l’eau, etc. Et ils ont un cahier de charge. Ils ne doivent pas faire pas comme les sociétés commerciales à vocations bénéficiaires appelées à faire des bénéfices les plus colossaux. Ils doivent équilibrer simplement leurs comptes. Ils doivent faire des résultats positifs qui leur permettent de faire des investissements et éventuellement de remplir leur contrat qui consiste à élargir leur réseau sur tout le territoire du Sénégal et à améliorer la qualité du réseau. Et la Sonatel ne fait pas ces investissements. Il y a des zones et des villages à l’intérieur du Sénégal où vous perdez le réseau. Elle ne fait que des investissements de prestige en construisant de belles agences et surtout elle a créé une soi-disant fondation pour faire du social avec notre argent. Elle n’a pas cette vocation. Elle doit réduire les tarifs pour que ça colle avec ses charges. Mais quand on fait des bénéfices de 100 milliards avant impôt, quand on distribue chaque année 60 milliards de dividendes sur le dos des Sénégalais, bénéfice partagé avec France Télécom, c’est scandaleux car ce sont les populations qui les payent.

Il faut que l’Etat arrête cela. Malheureusement, l’Etat y trouve aussi son compte. Parce que non seulement il encaisse des dividendes mais il reçoit plus d’un milliard de francs de taxes indirectes que nous payons chaque semaine.

Ce n’est donc pas l’Etat qui va empêcher cela parce qu’il y trouve son intérêt.



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