Les questions de développement sont passées à la loupe par le consultant et docteur en droit et science politique de l’université de Bordeaux, Oumar Ba qui analyse pour Walfadjri la politique économique mise en place par le gouvernement du Sénégal, notamment le Plan Sénégal émergent sur lequel il émet plusieurs réserves.
« Personne ne sait grand-chose sur la contrepartie du financement du Pse », fera-t-il remarquer d’emblée au sujet du Pse, « un plan qui a été créé de l’extérieur puis domestiqué à l’intérieur et qui fait aujourd’hui débat ». Selon Oumar Ba toujours, le Pse n’en reste pas moins « un déséquilibré. Il n’est pas suffisamment inclusif. Si les acteurs politiques de tous bords ne l’ont pas suffisamment endossé, de même que la société civile, cela posera problème. Pourquoi?? Parce que le président Macky Sall, même s’il fait deux mandats, ça s’arrêtera là. Il y aura un autre chef d’État après lui. S’il est de son camp, il le suivra probablement. S’il n’est pas de son camp, il viendra avec un autre plan. Ça ne peut lier ni vous ni moi si demain nous sommes élus présidents de la République parce que nous serons élus sur la base d’un programme de développement qu’on va présenter au peuple ».
« L’avantage du Pse, tient-il à nuancer, c’est de mettre la question du développement au cœur même du débat public et du système politique sénégalais ».
« Nous ne produisons pas 3000 milliards »
Interrogé sur le budget de plus de 3000 milliards de FCFA pour l’exercice 2016, Oumar Ba de relativiser. « Le problème, c’est que nous ne produisons pas 3000 milliards et donc il va falloir aller chercher le complément, c’est-à-dire le gap » auprès des bailleurs de fonds et partenaires techniques et financiers.
Quid de la politique des bourses familiales?? « J’aurais préféré qu’il y ait surtout un programme d’emplois. Et c’est ça qui peut être générateur de revenus et non l’assistanat ». Enfin, Oumar Ba, pour booster le développement, de suggérer aux gouvernants d’encourager l’investissement. « Il faut diminuer la fiscalité au Sénégal pour encourager l’épargne et l’investissement suivant le paradigme du carré magique de Kaldor qui voudrait qu’on ne fiscalise pas trop. Il y a ce qu’on appelle la courbe J en économie, c’est-à-dire qu’on ne peut pas fiscaliser, faire des impôts au-delà de 0,5 % du PIB, car prévient-il, si vous le dépassez, vous cassez la dynamique économique et donc vous faites en sorte que vous ne pouvez pas avoir des marges de manœuvre suffisantes pour encourager l’investissement et l’épargne ». « Le Sénégal, constate-t-il, est un des pays les plus fiscalistes de l’Afrique de l’Ouest ».
4 Commentaires
Harceleurs
En Octobre, 2015 (13:23 PM)Djiban
En Octobre, 2015 (13:28 PM)Anonyme
En Octobre, 2015 (14:58 PM)on ne fait que parler dans ce pays tous de la théorie
Anonyme
En Octobre, 2015 (16:59 PM)C'est dans cette logique que les Bourses familiales ont été créées.
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