DEFICIT - Problèmes d’approvisionnement : Les unités de transformation au ralenti
Le déficit de la production céréalière commence à faire sentir ses effets. Confrontées à un problème d’approvisionnement, certaines petites entreprises de produits agroalimentaires transformés tournent au ralenti.
«Nous sommes confrontés à d’énormes problèmes pour nous approvisionner en céréales notamment en mil, maïs et en sorgho nécessaires au fonctionnement de nos entreprises», a laissé entendre hier Mme Binta Coulibaly, directrice de La Vivrière, une unité de transformation de céréales, en marge du lancement du programme de renforcement de capacités des entreprises privées sur les normes internationales de sécurité sanitaire des produits agroalimentaires transformés, initié par le Centre ouest africain pour le commerce (Wath, selon les initiales anglaises).
Mme Coulibaly d’affirmer que si les entreprises de transformation de céréales parvenaient à transformer une à six tonnes de mil ou de maïs par jour, il y a quelque temps, cela n’est plus le cas de nos jours. Car explique-t-elle, «il nous est difficile de trouver une quantité suffisante de matière première. Non seulement, il y a un problème de quantité, mais aussi et surtout, il y a un problème de qualité. Les sacs de mil que nous achetons pour la transformation contiennent toutes sortes de particules et d’impuretés». Ces informations viennent renforcer les inquiétudes du Club du Sahel, dans sa note d’information sur la sécurité alimentaire (Nisa) (Voir ci-haut). Ce constat de pénurie est fait par d’autres petits transformateurs de céréales locales.
L’un de ces derniers assure que depuis trois mois elle a mis en chômage technique la moitié des 30 femmes qui travaillent pour elle : “Je n’ai plus assez de mil pour leur fournir du travail à toutes et je ne peux me permettre de continuer à les payer à ne rien faire”. Pour elle, la problématique de l’approvisionnement en céréale menace même son entreprise si elle n’est pas résolue rapidement.
Pour sa part, la directrice de la Vivrière estime que l’Etat «doit, au-delà du maïs, intégrer le mil dans le programme Reva (Ndlr : retour des émigrés vers l’agriculture) pour assurer une autosuffisance en mil permettant aux Pme de fonctionner correctement». Cette Pme est spécialisée dans la production et la vente de céréales locales transformées, qu’elle vend sous son propre label. La rupture dans l’approvisionnement pourrait être fatale à l’équilibre de la jeune société.
Dans son édition n°1261 du mardi 13 mars 2007, Le Quotidien avait indiqué, sur la base des données publiées par l’Agence nationale de la statisque et de la démographie (Ansd), que le Sénégal connaissait un déficit céréalier de près de 80 000 tonnes pour cette année, là où le Rpca l’estimait à plus de 187 000 tonnes. Les plus forts déficits portent sur le mil et le sorgho, alors que le pays connaît une bonne production en riz. Malheureusement, tout le monde déplore la mévente du riz local, du fait des problèmes de distribution.
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