La hausse du cours mondial et l’option des pays producteurs pour les biocarburants au détriment de la canne à sucre et de la betterave. Voilà deux facteurs qui, selon le ministre du Commerce, expliquent la pénurie du sucre au Sénégal. Puisque, dit-il, les importateurs (brasseries, laiteries et biscuiteries, grands consommateurs de sucre) ont délaissé le marché mondial pour se bousculer devant la Css.
Un déficit mondial dû à une baisse de la production à cause de l’emblavement d’espaces qui étaient jusqu’ici réservés à la culture de la canne à sucre et de la betterave, aurait provoqué une rareté de la denrée et occasionné une hausse du cour sur le marché mondial où le prix de la tonne avait doublé. C’est l’explication trouvée par le ministre du Commerce, Amadou Niang, pour justifier la pénurie de sucre constatée récemment sur le marché national. En effet, pour lui, ces éléments extérieurs n’ont pas manqué d’occasionner quelques dégâts collatéraux au Sénégal. ‘Le marché du sucre sur le plan mondial a été perturbé ces derniers temps pour deux raisons principales. La première raison est liée à l’énergie parce que nos fournisseurs en sucre ont leurs préoccupations qui sont d’ordre énergétique. Beaucoup d’espaces qui étaient emblavés pour produire de la canne à sucre ou de la betterave ont été emblavés pour produire des biocarburants. Le Brésil et d’autres pays ont produit des capacités très importantes en biocarburants’, note le ministre. Qui pense ainsi que l’évolution de la production du sucre sur le marché mondial n’a pas été importante pour satisfaire la demande. Et selon le ministre, qui s’exprimait en marge de l’ouverture d’un atelier national d’information sur le programme du Cadre intégré (Cir) de l’Organisation mondiale du commerce (Omc), de cette situation, il s’en est suivi un niveau de cours extrêmement important. Car, dit-il, l’année dernière, le cours moyen avait tourné autour de 400 euros (262 mille francs Cfa), alors que cette année, elle atteint plus de 700 euros, soit 458 500 francs Cfa.
Le prix de la tonne de sucre ayant donc connu une hausse sur le marché mondial, les opérateurs économiques qui importaient entre 400 et 500 euros la tonne, se sont détournés de ce marché pour s’approvisionner au niveau de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) qui est moins chère que le marché international. Ce qui a fini, selon Amadou Niang, par avoir des conséquences sur la demande nationale avec une compétition forte puisque les stocks n’ont pas connu une bonne évolution. Ainsi, fait-il remarquer, c’est ce rush des industries laitières, les brasseries, les biscuiteries, etc…, sur l’industrie nationale du sucre qui a causé une pénurie et une hausse des prix constatées dans le pays depuis quelque temps. ‘La demande a été très forte et la compétition rude, avec des queues de files devant la Css, des délais de livraisons ralenties. C’est cela qui fait que, depuis quelque temps, il y a quelques points de pénurie au niveau du Sénégal auxquelles nous faisons face au jour le jour’, signale Amadou Niang. Qui assure d’un retour à l’équilibre très prochainement. ‘A chaque fois qu’on nous signale une pénurie quelque part, nous le répercutons à l’entreprise (la Css, Ndlr) qui prend des mesures de correction. Je pense que, dans quelques mois, cela sera un mauvais souvenir parce que l’entreprise va entrer dans une autre phase de production en pleine inter-saison et les cours mondiaux sont en train de baisser’, soutient Niang.
Seyni DIOP
3 Commentaires
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En Mai, 2011 (08:49 AM)Undefined
En Mai, 2011 (09:51 AM)Michelle Obama
En Mai, 2011 (12:56 PM)ahhhhhhhhh
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