Performances économiques 2009 : Ces croissances qui ne traduisent pas un dynamisme

Une étude sur les sous-secteurs dynamiques de l’économie sénégalaise en 2009, réalisée par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), révèle des croissances, dans tous les secteurs (primaire, secondaire, tertiaire). Toutefois, l’évolution positive de certains sous-secteurs ne traduit pas un dynamisme du fait de leur évolution précédente.

Dans le secteur primaire, l’agriculture et la pêche se sont distinguées avec des hausses respectives de 8,1 % et 3,1 %. L’agriculture reste toutefois tributaire de la pluviométrie. Dans le secondaire, toutes les industries de fabrication de produits alimentaires et de fabrication de machines, de produits en caoutchouc et de ‘verre et poterie’ ont émergé. Les industries chimiques et extractives, celles de boissons et de tabac ainsi que les sous-secteurs de la métallurgie, de l’énergie et de la construction enregistrent des évolutions de leurs activités de production. L’ensemble des sous-secteurs du tertiaire, par ailleurs, s’est distingué, exception faite du commerce, des transports et des services d’hébergement et de restauration.

La fabrication de produits alimentaires, en outre, a enregistré la plus grande évolution du chiffre d’affaires en 2009, soit 29,2 %. Cette branche est suivie, sur ce registre, par la fabrication de machines (23,9 %) et la fabrication de sucre (13,7 %).

Cependant la demande de consommation en corps gras alimentaire représente 81,5 % de la production disponible, le reste de la production est constitué de ventes à l’extérieur, soit en moyenne 23,1 %. ‘Cette part des exportations n’a cessé de baisser depuis 2006 au profit de la consommation intérieure’, interprète l’étude. La production des industries céréalières disponible est, par ailleurs, globalement destinée à la satisfaction de la demande intérieure. Les exportations de cette branche représentent moins de 2 % de la production disponible en moyenne. Toutefois, les industries céréalières satisfont la demande intérieure à hauteur de 98,1 % de la production disponible en moyenne dont moins de 3 % sous forme de consommation intermédiaire quasi exclusivement par les services de restauration et d’hébergement.

Dans l'analyse des performances, les économistes de la Dpee notent que celles de certains sous-secteurs du secondaire ‘ne reflètent en rien une performance, voire un dynamisme, au vu de leurs évolutions passées’. Une reprise de 4 % de la fabrication de boissons était attendue en 2009, ce taux étant le même que celui enregistré l'année précédente, mais en repli. Le même cas de figure s'est présenté pour les sous-secteurs de la fabrication de verre et poterie et des BTP qui ‘ont connu un dynamisme incontestable ces dernières années’. La fabrication de produits en caoutchouc, comparativement à la période 2003-2007 où l’évolution moyenne annuelle était de 5,1 %, a enregistré une évolution de 3,1 %. S’agissant du sous-secteur de l’énergie, la hausse de 3,3 % traduit un ralentissement par rapport à l’année précédente où elle s’élevait à 8,6 %. Dans le tertiaire, le sous-secteur des postes et télécommunications, ‘qui a connu un dynamisme certain avec des taux de croissance moyens annuels de plus de 19 % sur la période 2003-2007’, connaît un ralentissement depuis 2008. Ceci s'est poursuivi en 2009 avec une progression de 8,9 %. Les services financiers, en outre, ont fortement ralenti avec une croissance estimée à 2,9 %, contre 17,5 % en 2008. Les activités immobilières ont retrouvé en 2009 leur niveau de 2007.

GOANA, INFRASTRUCTURES... : Les socles d’une dynamique de croissance

L’analyse des sous-secteurs dynamiques de l’économie sénégalaise en 2009, réalisée par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) s’est intéressée à quatre sous secteurs tournés vers la demande intérieure. La première catégorie est constituée de produits alimentaires que sont le sucre, les corps gras alimentaires, les produits alimentaires céréaliers et les produits alimentaires non classés ailleurs. Ces sous-secteurs, relève l’étude, ont bénéficié de la politique de valorisation des céréales locales avec le programme de la Goana pour ce qui est des produits alimentaires, d’un gain de part de marché intérieur des huileries et d’une hausse de la demande intérieure satisfaite par la production et l’importation en ce qui concerne le sucre. La croissance du sous-secteur de la fabrication de papier carton est mise en rapport avec l’augmentation des besoins d’emballages de la production maraîchère ‘suite aux succès de la première année de mise en œuvre de la Goana’.

La production de l’activité métallurgie est destinée dans l’ensemble à la demande locale et s’est appuyée sur l’arrivée d’un nouvel opérateur téléphonique et les travaux de finalisation du tronçon Patte d’Oie – Pikine de l’autoroute à péage ainsi que des importants coffrages et ferraillages de semelles qui ont pris fin au niveau de la mise en œuvre du projet de construction de l’aéroport international Blaise Diagne.

Le sous-secteur des machines connaît, également des performances liées à la demande locale en 2009. ‘Les retombées positives de l’implantation d’un troisième opérateur de téléphonie, les importants investissements en équipements agricoles dans le cadre de la Goana II et les programmes de logements sociaux initiés par certains promoteurs immobiliers auraient contribué à la hausse des installations d’appareils électriques’, analyse la Dpee. L’installation d’une manufacture de tabac, par ailleurs, explique les performances de ce secteur tourné encore plus vers l’exportation dans la sous-région de l’Afrique de l’ouest.