Le Programme des pluies provoquées « Baawan » a contribué à améliorer la pluviométrie au Sénégal et sa réalisation aura un impact réel sur l’agriculture. C’est l’avis du directeur de la Météorologie nationale qui était hier l’invité des « Grands débats de l’Info ». « L’impact des pluies provoquées est réel au Sénégal », a noté, hier, le directeur de la Météorologie nationale, Matar Ndiaye, qui était l’invité des « Grands débats de l’Info » qu’organise périodiquement le ministère de l’Information du Sénégal. La rencontre était présidée par le directeur de Cabinet du ministre de l’Information, Salla Dior Mbaye. Le directeur de la Météorologie nationale et, par ailleurs, coordonnateur du Programme des pluies provoquées « Bawaan » (pluies abondantes en wolof), a déclaré, au cours de cette rencontre, que si le cap est maintenu de manière résolue, ce projet pourra « contribuer pleinement et positivement » à changer la politique économique du Sénégal en matière de stratégie de mobilisation des ressources en eau. Ce Programme de pluies provoquées est, selon lui, un projet qui consiste à modifier de manière artificielle le temps dans l’optique d’avoir des précipitations abondantes à partir des nuages existant déjà et à l’intérieur desquels on introduit des particules pouvant favoriser le processus de développement et de précipitations. « C’est un programme important qui est en train d’être appliqué sur le terrain et pour lequel beaucoup d’espoir est fondé et qui peut beaucoup apporter pour la maîtrise de l’eau dans notre pays », a expliqué M. Ndiaye aux participants à cette rencontre qui regroupaient les représentants du ministère de l’Information et ceux du monde paysan. Ce programme de pluies provoquées, couplé au Programme des bassins de rétention, est parti du constat fait par le président de la République, Abdoulaye Wade, d’une baisse significative de la pluviométrie au Sénégal depuis les années 70.
Le projet, initié dès mai 2002 par le chef de l’Etat sénégalais et expérimenté l’année dernière au Sénégal avec l’appui de l’expertise marocaine, avait pour objectif de mieux maîtriser l’eau au Sénégal, de capter les eaux de ruissellement des pluies dans les zones ciblées (la zone arachidière et la zone sylvopastorale). Il vise à améliorer la production agricole à travers le remplissage des bassins de rétention, la mise à la disposition des populations d’une quantité d’eau importante pour le bétail et pour l’agriculture. Pour l’année 2005, le comité national du Programme des pluies provoquées, regroupant les représentants de tous les ministères, a procédé à une vingtaine d’interventions aériennes et terrestres dans les zones arachidière et sylvopastorale du Sénégal. Ces opérations d’ensemencement des nuages, pratiquées également au Maroc, au Burkina Faso, en Libye, en Afrique du Sud et au Botswana, ont abouti à des résultats très satisfaisants, a déclaré M. Ndiaye. « On n’a pas constaté une pause pluviométrique l’année dernière et la réalisation de ce programme y est pour quelque chose », a noté le directeur de la Météorologie nationale qui s’est dit satisfait des résultats obtenus. Ce programme vise à maîtriser l’eau au Sénégal, afin de « booster » notre agriculture et changer radicalement la précarité des pluies, a-t-il expliqué.
Il a assuré que les autorités, après la phase d’expérimentation, envisagent d’étendre des zones cibles vers d’autres régions et que le Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss) est sur le pied d’entreprendre une telle initiative dans les pays de la sous-région ouest-africaine.
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